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Le système éducatif français offre-t-il l'égalité des chances ?

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Par   •  23 Juillet 2013  •  Étude de cas  •  2 182 Mots (9 Pages)  •  761 Vues

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Le système éducatif français assure-t-il l'égalité des chances ?

Corrigé

Introduction

« Il est plus facile de proclamer l'égalité que de la réaliser. » Ce constat du célèbre homme politique lyonnais Édouard Herriot, président du Conseil dans les années 1920-1930, traduit la difficulté d'appliquer à la société française l'un des principes constitutifs de la démocratie.

S'intéresser à l'égalité des chances dans le système éducatif français revient à s'interroger sur le rôle de l'institution scolaire comme moyen de donner à chaque jeune Français les mêmes moyens de se réaliser et de s'insérer dans la société. La réussite de chaque enfant à l'école ne devrait prendre en compte que ses potentialités propres.

Pourtant, force est de constater que, si les missions du système éducatif sont de promouvoir l'égalité des chances, la réalité laisse apparaître les difficultés qu'éprouve l'institution scolaire pour réaliser cet objectif. Les émeutes dans les banlieues, les agressions d'enseignants sont révélatrices des maux qui touchent la société contemporaine et par conséquent son école.

Le milieu scolaire focalise tous les regards car il touche aux enfants et futurs citoyens de demain. L'école n'est plus un lieu protégé et devient le miroir de l'évolution des rapports sociaux dans notre pays. Dans quelle mesure l'idéal démocratique que représente l'égalité des chances peut être atteint dans l'institution scolaire ?

Il s'agit de montrer en quoi l'égalité des chances à l'école répond à des principes universels et des dispositions législatives spécifiques (I) et comment le système éducatif, dans ses structures et ses méthodes, essaie de s'adapter pour que chaque enfant puisse réussir selon ses capacités (II).

I. L'égalité des chances à l'école : un principe universel et des lois spécifiques

De nombreux textes réglementaires ou législatifs font de l'égalité des chances un principe fondateur de la démocratie et une priorité sans cesse réaffirmée, au plan international comme au plan national (A). Dans ce cadre, des lois spécifiques s'appliquent au système scolaire (B).

A. La Convention internationale des droits de l'enfant adoptée par les Nations unies en 1989 et ratifiée par la France en 1990 reconnaît, dans ses articles 28 et 29, le droit de l'enfant à l'éducation afin de favoriser « l'épanouissement de sa personnalité et le développement de ses dons et de ses aptitudes mentales et physiques », et ce dans le respect de la Déclaration universelle des droits de l'homme, c'est-à-dire « sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation ». Par ailleurs, en France, le Code de l'éducation fait de la formation des enfants une priorité nationale. Ce texte assigne ainsi au service public d'éducation la mission de contribuer à l'égalité des chances.

Suite aux déclarations du président de la République Jacques Chirac, M. de Villepin, Premier ministre, a déclaré 2006 « année de l'égalité des chances comme grande cause nationale ». Il s'est ainsi fait l'écho des vœux des Français, qui aspirent à être traités sur un pied d'égalité, comme le stipule la devise de la République, et qui souhaitent que leurs enfants disposent des moyens de s'en sortir dans la vie, en particulier à l'école. Cela touche, bien évidemment, les élèves les plus en difficulté, pour lesquels un soutien particulier doit être mis en place. « Ne laisser personne au bord du chemin », tel est le crédo gouvernemental en matière d'éducation.

B. L'école a donc toujours été une priorité pour les gouvernements français successifs, de gauche comme de droite, au moins au niveau des intentions. Dans ce cadre, la loi 2006-396 du 31 mars 2006, dite « loi pour l'égalité des chances » ou loi Borloo, institue un certain nombre de mesures relatives, entre autres, à l'institution scolaire. Le ministre de l'Éducation décide donc, pour l'école primaire, de rompre avec les activités d'éveil pour remettre l'accent sur les apprentissages fondamentaux : les capacités de lire, écrire, compter doivent être acquises à la fin de l'école élémentaire. Un « socle commun de connaissances et de compétences », institué par la loi du 11 juillet 2006, définit les savoirs et les savoir-faire indispensables que doivent acquérir tous les élèves à l'issue de leur scolarité obligatoire.

Le ministère de l'Éducation a également mis en place, à la rentrée 2007, un dispositif particulier de soutien conçu pour les élèves volontaires, toutes classes confondues. Cet accompagnement est organisé tout au long de l'année, même pendant les vacances, à raison de deux heures quotidiennes, en fin de journée après la classe, quatre jours par semaine. Il s'agit d'apporter une aide aux devoirs et aux leçons, de travailler la lecture et la recherche documentaire, en particulier en permettant l'accès aux nouvelles technologies de l'information et de la communication, pour les élèves qui ne disposent pas de ces outils à la maison. Cette démarche dite de « soutien individualisé » démontre par ailleurs l'incapacité de l'institution à apprendre à tous en même temps.

D'autres initiatives réglementaires vont dans le sens d'une volonté d'égalité des chances à l'école : citons par exemple les lois sur le handicap, cause nationale sous la présidence de M. Chirac, qui a permis l'accueil en milieu scolaire ordinaire d'élèves souffrant de handicaps physiques ou mentaux. Pour cela, des équipements spécifiques ont été financés par les collectivités territoriales (communes pour les écoles, conseils généraux pour les collèges, conseils régionaux pour les lycées) et des postes d'assistants d'éducation ont été créés, mais en nombre insuffisant, pour l'accueil de tous les handicapés en « milieu scolaire ordinaire ».

Mais suffit-il de décréter des mesures en recourant à la loi pour que les choses changent de manière perceptible et que l'égalité des chances à l'école devienne une réalité ? L'école ne doit-elle pas aussi jouer sur ses structures et ses méthodes d'enseignement ?

II.

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