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Le conte du Graal ou le Roman de Perceval, cinquième roman de Chrétien de Troyes

Commentaire de texte : Le conte du Graal ou le Roman de Perceval, cinquième roman de Chrétien de Troyes. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Juin 2022  •  Commentaire de texte  •  2 103 Mots (9 Pages)  •  332 Vues

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Commentaire Linéaire Perceval ou le conte du Graal

Le conte du Graal ou le Roman de Perceval, cinquième roman de Chrétien de Troyes où le monde arthurien continue d’exister est un roman d’apprentissage où l’on suit l’évolution de Perceval personnage très naïf au début du roman qui trace son chemin vers un destin de grand chevalier. L’extrait étudié se situe entre les vers 629 et 734 du roman. Il se situe après son départ de la maison de sa mère qui lui a prodigué de précieux conseils et son arrivé au château pour devenir un vrai chevalier. La pertinence de cet extrait réside dans son caractère d’épisode charnière entre sa vie d’avant, reclus auprès de sa mère et la vie qu’il mènera en devenant chevalier. De ce fait nous voyons un Perceval toujours naïf, car sa formation n’a pas commencé, qui essaye de s’intégrer dans une société qui lui est pour le moment inconnue. Ainsi nous pouvons nous demander comment cet extrait permet de montrer que la naïveté de Perceval est responsable de ses méfaits faisant de la demoiselle une victime et critique aussi certaines valeurs chevaleresques ? Avant de voir la façon dont Perceval agresse et vol la jeune demoiselle de la tente nous analyserons la première rencontre avec cette demoiselle et la raison pour laquelle Perceval rentre dans cette tente avant de nous pencher sur la gloutonnerie du héros et son départ.

Juste avant le début de notre extrait Perceval prend la tente pour une église ; Or sa mère lui a appris de toujours rentrer dans une église : « vos voil proier Que an eglise » v.531,532. C’est ainsi que Perceval va rentrer sans hésitation dans cette tente au milieu de la forêt. L’extrait commence alors par une description de la tente et de quelques meubles : « lit covert D’une coute de paille » v. 631 C’est un milieu qui semble aisé nous pouvons donc en déduire que la demoiselle est issue d’une bonne famille. Au vers 636 nous observons un registre champêtre. Depuis le début du roman la nature est prédominante et le terme « floretes noveles » montre la renaissance de la nature avec l’arrivée du printemps. Nous observons ici un point de vue omniscient : « loig estoit sa compagnie » v.634 la compagnie n’étant pas visible par Perceval nous avons bien un point de vue omniscient. « li vallez el tré entra » v. 641, Perceval rentre donc dans la tente sans y avoir été invité. Dès ce moment il montre son impolitesse et donc sa naïveté des coutumes de bienséance. Son entrée fait peur à la demoiselle « Si trassailli et esperi ». Leur rencontre part ainsi sur de mauvaises bases. Le vers 645 est une illustration du « nice de Perceval : « li vallez qui nices fu », en effet Perceval ignore sa propre ignorance et ses actions sont représentatives de cette naïveté. Du vers 646 à 650 nous pouvons voir une analepse, Perceval cite sa mère comme seul enseignement qu’il a du monde : « Ma mère m’enseigna ». Malgré l’intervention du jeune homme la demoiselle est toujours effrayée : « la pucele de paor tranble » v.651 ; cette expression accélère le récit grâce au mouvement. Nous accédons alors au ressenti de la demoiselle. Elle compare Perceval à un fou : « lo vallet qui fol li sanble » v.652 , cela montre que la façon dont Perceval se présente représente la façon dont le monde le voit. Au vers suivant elle se compare à une folle également. Elle se trouve inconsciente d’être restée à la porté de potentiel prédateurs. Elle déplace donc la culpabilité de cette malencontreuse rencontre sur son inconsciente et non sur le comportement déplacé de Perceval. Dans cette première partie nous pouvons déjà voir que les enseignements de la mère de Perceval sont mal compris car il confond une église et une tente et qu’il y rentre sans même y avoir l’autorisation.

La naïveté de Perceval le rend donc impoli et engendre l’action de cet extrait par la confusion de la tente pour une église. Cette ignorance pousse le héros à accomplir des actions de plus en plus problématiques.

Cette deuxième partie se centre sur la violence masculine sur les femmes et à quel point le jeune homme ne se rend pas compte des répercussions de ses actes. Aux vers 655 et 656 la demoiselle demande clairement à Perceval de partir avant que son ami ne le voie car cela pourrait entraîner des conséquences sur elle mais aussi sur lui. En contradiction au vers 657 nous assistons à un refus complet de partir de Perceval : « Ainz vos baiserai ». Il continue en disant qu’il veut appliquer les conseils de sa mère à la lettre et que pour cela il n’attendra pas le consentement de la demoiselle quitte à le faire contre sa volonté. « cui que se soit grief ». Nous retrouvons une analepse du passage de l’enseignement de sa mère : « que ma mère lo m’ensaignai ». Cependant sa mère précise bien que la jeune femme doit consentir à donner un baiser mais Perceval semble oublier cette partie du discours de sa mère. Au vers 662 nous retrouvons une anaphore du vers 656 : « Fui, que mes amis » cela traduit l’impatience avec laquelle la demoiselle veut voir partir Perceval. Elle réitère son non-consentement au sujet du baiser mais comprend que Perceval est bien déterminé et qu’elle ne pourra surement pas l’empêcher d’agir avec ce qu’il pense être des principes chevaleresques. Des vers 664 à 666 nous constatons une grande force physique de la part du jeune homme ce qui lui permet de soulever avec facilité la demoiselle. Au vers 665les termes « Si l’enbraça molt nicemant » montrent un acte violent, il veut montrer sa domination sur elle. Il veut imposer son contrôle sur la situation et ne pas lui laisser la possibilité de s’enfuir. Dans les vers suivants la demoiselle tente de se débattre mais Perceval est trop puissant de ce fait elle reste sous son emprise. Nous sommes ensuite témoins de l’agression sexuelle de Perceval sur la demoiselle : « La baissa […] Vint foiz » v.672,673. Perceval pense ici appliquer les conseils de sa mère alors qu’il n’est

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