Le Premier ministre à l'honneur

A. Un Président qui arbitre plus qu'il ne gouverne

B. Le Premier Ministre sur le devant de la scène

Selon le Général de Gaulle, cité par Raymond Barre « le Premier Ministre est là pour durer et pour endurer ». Cette vision gaullienne de la fonction implique que le Président, assuré de durer, doit quant à lui endurer son Premier Ministre !

C'est sous la IIème république que pour la première fois de l'histoire constitutionnelle de France apparaît le titre de « Président de la République ». Cependant, sous les anciennes républiques, on note la prééminence du Premier ministre sur le Président comme dans tout régime parlementaire classique ()

[...] Au contraire, c'est là le lot, aussi complexe et méritoire qu'essentiel, du Premier ministre français Le Président nommera les membres du gouvernement, sur proposition du Premier Ministre. Ceci dit, le chef de l’Etat, en période de fait majoritaire, interviendra (de façon plus ou moins prononcée) sur sa composition puis son fonctionnement, sans rencontrer de véritables limites : le Premier Ministre semble alors n’être plus que le coordonateur d’un gouvernement dont le Président peut choisir et révoquer les membres, le directeur de cabinet du président de la République selon l’expression de Laurent Fabius. [...]

[...] Celui-ci ne peut donc renvoyer le Premier ministre et son gouvernement en période de cohabitation. Le Premier Ministre est aussi beaucoup plus actif en période de cohabitation : il peut mettre en œuvre sans trop d’entraves le programme de sa majorité politique aussi bien par la loi que le règlement. Il a la suprématie en ce qui concerne les affaires intérieures. Son contrepoids principal est le Conseil Constitutionnel à travers le contrôle de constitutionnalité. En fait, le chef de l'Etat se trouve conscrit à son rôle d'arbitre. [...]

[...] EN PERIODE DE FAIT MAJORITAIRE, UN DUO MARQUE PAR LA PREEMINENCE DU PRESIDENT : Les périodes de fait majoritaire sont celles où il y a concordance entre la majorité présidentielle et la majorité parlementaire. La pratique y révèle un renforcement du rôle de chef de l’Etat au détriment du Premier Ministre et de son gouvernement, assimilé à une dérive présidentialiste de notre régime pour certains. Le Président, qui dispose de l’onction populaire, a de nombreuses prérogatives et des compétences étendues lui permettant de s’imposer comme seul maître de l’exécutif réduisant le Premier Ministre au rôle de second (B.). A. [...]

[...] Aussi, la présidence du Conseil des ministres, malgré qu’elle ait un caractère plus formel et moins actif, permet au chef de l’État d’exercer des prérogatives à l’égard du gouvernement. Sa signature doit être apposée au bas des décrets et des ordonnances délibérés en Conseil des ministres. La première cohabitation a montré qu’il pouvait refuser de signer des ordonnances (instrument de résistance). B. LE PREMIER MINISTRE SUR LE DEVANT DE LA SCENE : En cohabitation, le Premier ministre retrouve toutes ses prérogatives. Le président ne conserve un rôle actif qu’en matière de politique étrangère et de défense. [...]

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