Le Barbier de Séville

Commentaire de texte : Le Barbier de Séville, Acte I, scène 3

La période des Temps Modernes est marquée par Les Lumières, un mouvement littéraire et culturel mettant en avant les valeurs de liberté et de modernité. Beaumarchais (1732-1799) de son vrai nom Pierre Augustin Caron, naît à Paris, le 24 janvier 1732. Issu d’une famille aisée, il occupera diverses fonctions comme horloger, espion ou commerçant avant de devenir écrivain et dramaturge. Après la mort de son épouse en 1757, Beaumarchais fait face à une suite de scandales qui vont rythmer sa vie. Le drame bour-geois est un type de théâtre du XVIIIème siècle qui mélange et oppose les différentes classes sociales, créant ainsi un mélange de conflits et de satire. On y retrouve souvent des personnages types tel que le barbon, un vieillard amoureux, mais aussi les valets et leurs maîtres. Le Barbier de Séville ou la Précaution inutile est une comédie en quatre actes de Beaumarchais, représentée pour la première fois le 23 février 1775. Il s’agit du premier volet d'une trilogie intitulée Le roman de la famille Almaviva. Le Barbier de Séville raconte l’histoire de Rosine, une jeune femme détenue par son tuteur, Bartholo, qui désire en faire sa femme. L'acte I scène 3 présente, après Figaro et Almaviva, les deux derniers personnages principaux : Bartholo et Rosine. Cette scène est une tentative réussie de communication entre les deux amants, le Comte Almaviva et Ro-sine. En effet, Rosine se joue de Bartholo en faisant parvenir une lettre au Comte. En quoi les caractères des personnages respectent-ils les codes du drame bourgeois ainsi que les idéaux de l’époque ? Tout d’abord, nous allons aborder le portrait du barbon Bartholo. Ensuite, nous remarquerons que Rosine réagit vive-ment aux propos de son tuteur.

Premièrement, Bartholo se caractérise par un tempérament colérique et jaloux. En effet, il s’agit des principaux traits du barbon, aussi, le comportement indocile de Rosine le contrarie de plus en plus. Les didascalies en témoignent par exemple lorsqu’il se parle à lui-même ou qu’il ferme la fenêtre à clé : « à-lui-même », « « il ferme la jalousie à clé. ». Aussi, les nombreuses phrases interrogatives manifestent la jalousie du barbon : « Quel papier tenez-vous là ? », « il est donc passé quelqu'un ? ».

Secondement, Bartholo critique le siècle présent et la modernité, avec un esprit rétrograde. Ainsi, son hyperbole : « Siècle barbare ! », qui est également un comique de mot, permet de faire rire les specta-teurs et de critiquer l’apparition de la comédie, et d’autres genres littéraires de ce siècle. De même, l’accumulation : « la liberté de penser, l'attraction, […] l'Encyclopédie, et les drames… » témoigne à nouveau d’une désapprobation de la modernité de ce siècle de la part Bartholo.

Toutefois, Rosine réagit vivement aux propos de son tuteur Bartholo, d’abord en élaborant une superche-rie puis en adoptant une attitude vive et colérique.

Dans un premier temps, Rosine se moque et se joue du barbon Bartholo. En effet, les deux amants, Almaviva et Rosine, tentent de communiquer. De fait, Rosine fait passer un message au Comte par la jalou-sie, à l’insu de Bartholo : « Rosine regarde en dedans et fait signe

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