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La machine comme fruit de la créativité humaine

Commentaire de texte : La machine comme fruit de la créativité humaine. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Décembre 2014  •  Commentaire de texte  •  1 369 Mots (6 Pages)  •  520 Vues

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ET L'HOMME CREA LA MACHINE

Cet article est la version longue de l'article commandé par Vues d'ensemble pour le numéro d'octobre 2009 sur le rapport de l'homme à la machine.

D'où vient-elle ? A quoi répond-t-elle ? Est-elle le fruit d'une curiosité gratuite, d'une ingéniosité remarquable, la demande criante d'un besoin, la convergence de toutes ces orientations ?

La machine suscite indéniablement une multitude de questions qui parlent toutes en fait de son rapport à l'homme. Mais pour comprendre ce qui unit l'homme à la machine, il faut d'abord se tourner vers l'outil dans la mesure où il constitue la première réponse apportée à la difficulté physique. Le manque de force physique, d'une part, le manque d'autres capacités d'autre part -l'homme de Neandertal n'avait pas les capacités de sculpter les pierres avec ses dents ni même avec ses mains, il a donc besoin d'un outil pour cela- génèrent un surcroît, en la machine, de ses capacités physiques et beaucoup plus tard également de ses capacités intellectuelles –je pense, par exemple à la calculatrice-.

C'est la notion même de "masse", ô combien déshumanisante puisqu'ouvrant directement sur une vision in-forme de la société, qui conduira l'humain à "mécaniser" ce qui devient, de fait, "sa" force de production, une production qui doit répondre aux besoins de tous. Ainsi la mécanisation devient-elle d'emblée une capacité fondée sur le nombre. Le moteur à vapeur puis à explosion deviennent un mode de réponse au nombre. Ils engendrent aussi un nouveau génitif quand "sa" force de production : la force de production de l'homme, ne fait plus référence à un lien d'appartenance soulignant un rapport de soi à soi, une capacité essentielle, mais figure bien plutôt un rapport externe. C'est dans ce rapport que réside tout l'intérêt du questionnement portant sur l'homme et la machine, l'homme –se reconnaissant dans la machine- devient autre que lui-même, il devient extérieur à lui-même de telle sorte qu'ayant développé dans cet extérieur, des capacités qui lui étaient, au départ, propres, il invente son propre prolongement : à l'extérieur de lui-même, c'est-à-dire d'abord à l'extérieur de son corps. Cet extérieur suffit-il à qualifier la machine de non-humaine, voire de déshumanisante ou bien une irréductible qualité humaine figure-t-elle encore dans la machine ? Suis-je avec la machine dans le monde de cette inquiétante étrangeté que questionnait Freud ou au contraire puis-je ou dois-je me reconnaître dans la machine, l'intégrer dans mon monde, dans l'espace qui m'est propre, faire corps ?

Cette question en appelle une autre : l'homme a-t-il besoin de se reconnaître dans ce qu'il produit et dans le milieu qui l'environne et dont il est, de plus en plus -urbanisation oblige- l'auteur ?

La découverte de l'androïde semble témoigner en faveur de cette orientation puisque l'homme crée désormais à son image : pour preuve Ukroa, le premier mannequin japonais qui défilera bientôt, sous une apparence très féminine, dans les défilés de mode. Le gouvernement japonais a d'ailleurs investi des milliers d'euros pour faire en sorte qu'en 2015, les androïdes soient les compagnons-serviteurs des foyers du pays. Une nouvelle ère est désormais en marche.

La question est donc de savoir si la mise au monde, stricto sensu, de l'androïde témoigne d'un rapport à la machine tel qu'il démontre le besoin de reconnaissance de soi en sa forme, en son image, que l'homme garde ancré au plus profond de lui-même. La question consiste à savoir si cette mise au monde reproduit, d'une certaine façon l'acte originaire, ou s'il s'agit d'un acte dépourvu de ce désir et consistant simplement à se faire remplacer dans les tâches les plus encombrantes. S'il voulait trouver de l'aide auprès de la machine, alors l'homme n'aurait pas besoin de travailler à reproduire sa propre image, ni même à la "baptiser" ! Une machine ayant des dehors essentiellement différents suffirait. Elle pourrait même assumer l'originalité et la créativité humaine en son apparence. Tel n'est pas le cas. Elle pourrait simplement être dénommée comme un moteur : quelques lettres, un numéro de série. Tel n'est

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