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La division du travail social conduit-elle selon Durkheim, inéluctablement à un affaiblissement de la conscience collective ?

Dissertation : La division du travail social conduit-elle selon Durkheim, inéluctablement à un affaiblissement de la conscience collective ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Mai 2013  •  Dissertation  •  2 252 Mots (10 Pages)  •  1 513 Vues

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La division du travail social conduit-elle selon D, inéluctablement à un affaiblissement de la conscience collective ?

Emile Durkheim (1858 -1917) sensible aux problèmes de société qui s’expriment sous ses yeux à la fin du XIXème siècle est avant tout un scientifique.

L’étude de la nature et des formes du lien social s’inscrit chez Durkheim (1858-1917) dans une volonté de comprendre l’évolution des sociétés.

Une question hante en effet Durkheim : celle de la cohésion d’une société dans un monde où progresse l’individualisme. Comment des d’individus tous différents peuvent-ils constituer une société, alors que pour les économistes, ils sont divisés par la concurrence et par la recherche égoïste du plaisir, tandis que les psychologues se les représentent mus par des pulsions individuelles ?

Le passage d’une société dite « mécanique » à une société dite « organique » caractérisée par la division du travail social conduit-elle inéluctablement à l’affaiblissement de la conscience collective ?

Après avoir abordé les prérequis de la démarche de DURKHEIM et analyser les principaux points qui le différencie de ses contemporains, nous nous attacherons à comprendre l’organisation de la société telle qu’il la présente.Nous nous interrogerons sur sa définition de la société dite « organique » basée sur la division du travail et tenterons de voir dans quelle mesure la division du travail qui la caractérise peut conduire à un affaiblissement de la conscience collective.Enfin nous tenterons de mettre en exergue les limites de sa théorie et de considérer la pérennité de ses théories dans le contexte économique actuel.

I) La conscience collective dans les sociétés à solidarité mécanique

DURKHEIM défend l’idée que ce sont les faits sociaux qu’il faut étudier, Il entend par fait social, une manière d’agir, de penser et de sentir qui est extérieure à l’individu (parce que l’individu n’est à pas à l’origine des règles sociales qu’il respecte). C’est également une contrainte (parce que l’individu est tenu de respecter ces règles, sous peine de sanctions). Selon lui l’individu est dominé par le social.

Le social s’impose à l’individu et conduit ses actions.

Il réfute l’idée que tout phénomène social résulte de l’agrégation des comportements individuels. Pour lui, les faits sociaux peuvent être étudiés de la même manière que des phénomènes naturels et il faut à tout prix éviter les jugements spontanés et les lieux communs.

La rigueur de son analyse tient à la définition précise des phénomènes étudiés.

Selon lui un fait social ne peut s’expliquer que par un autre fait social.

Un fait social ne s’explique ni par des motivations individuelles, ni en faisant appel à des faits économiques, biologiques ou psychologiques.

Il se différencie de ses contemporains en imposant une analyse scientifique. Il se veut le fondateur d’une nouvelle science : la sociologie.

En observateur de son époque D s’interroge sur l’évolution de la notion de la conscience collective dans une société en pleine mutation.

Il définit la notion de conscience collective comme : L‘ensemble des croyances et des senti¬ments communs à la moyenne des membres d’une même société »

Pour lui, la conscience collective n'est pas la somme des consciences individuelles.

C’est une force sociale qui contient en elle les forces individuelles qui en sont le fondement. L'association des consciences individuelles produit une conscience collective qui a des caractéristiques spécifiques. La conscience collective s’impose à tous pour cimenter la société. Selon Durkheim, la conscience collective est l’expression de l’âme de la société.

Dans la thèse d'Etat qu'il publie intitulée « De la division du travail social » en 1893 ildéveloppe l'idée du passage d'une solidarité mécanique, propre aux sociétés traditionnelles (dont les liens reposent sur la proximité dans des communautés de petite taille, la ressemblance, le partage d'une histoire et de valeurs communes) à une solidarité organique, caractéristique des sociétés modernes.

Les sociétés seraient ainsi marquées au cours de leur existence par le passage d'une solidarité mécanique à une solidarité organique.

Dans les sociétés segmentaires ou primitives, où la division du travail est faible, la cohésion sociale est assurée par la "solidarité mécanique", qui s'appuie sur les similitudes unissant les individus selon le proverbe "qui se ressemble s'assemble" et sur le droit répressif: le crime qui frappe un individu touche les fondements de la société tout entière, du fait des similitudes entre les individus. L'individualité y est nulle et la conscience collective (croyances communes d'un groupe) recouvre exactement les consciences individuelles.

En l’espace de quelques générations, des siècles d’habitudes et de croyances vont être remis en cause. L’industrialisation du XIXème siècle entraîne le développement de l’urbanisation, l’exode rural, la naissance de la classe ouvrière, des changements dans les valeurs… autrement dit, c’est tout l’édifice social qui se trouve bouleversé.

Dans ce nouveau contexte, la solidarité ne peut se manifester que d’une autremanière que dans les sociétés traditionnelles.

Les sociétés « modernes » ou sociétés « industrielles » sont désormais des sociétés complexes dans lesquelles il existe une très forte hétérogénéité sociale. L’autonomie individuelle et la liberté d’agir et de penser sont des valeurs de référence. Rien nedoit entraver l’action de l’individu et tout le système juridique sera construit autour de cette idée. L’individu s’affranchit donc des contraintes traditionnelles imposées par la parenté ou encore l’appartenance à un lieu. L’individu constitue la valeur centrale de la société. L’individualisme y est de plus en plus fort. On assiste au sein des sociétés modernes, au développement de la conscience individuelle. Cela signifie donc que de plus en plus d’individus considèrent leurs idées, comme supérieures aux idées communément partagées dans la société à laquelle ils appartiennent.

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