La Soumission

LA SOUMISSION

La soumission est un élément indissociable de l’histoire de l’Homme. En effet, celle-ci a toujours été présente, mais elle a joué un rôle majeur dans la construction de notre société contemporaine.

La soumission put être porteuse d’espoir quand elle a permis aux individus de s’identifier à travers un personnage ou une idéologie, tel que ce put être le cas par exemple lors de l’apparition de la religion. En se plaçant sous l’autorité d’un dieu, l’Homme a rassemblé ses forces pour œuvrer autour de cette foi.

Il existe deux types de soumission.

Ce put aussi être dévastateur lorsque le pouvoir donné au porteur de l’autorité est si important que l’individu est dépourvu de tout sens de la réalité et qu’il obéit sans réfléchir. La disposition à obéir prend alors le pas sur la conscience individuelle. L’idéologie nazie débouchant sur la Seconde Guerre Mondiale en est l’illustre exemple.

De par le développement de la démocratie et des républiques laïques, il aurait pu sembler opportun que cette notion tendrait à disparaître dans la société occidentale. Mais elle a pris d’autres formes et s’est adaptée à notre mode de vie. Les relations de pouvoir ont également évolué, l’individu s’émancipant progressivement de l’autorité par la reconnaissance de droits sociaux et sociétaux. De même, le système économique est centré sur l’individu lui-même et tend à renforcer le caractère actuel de la soumission. La crise que traversent les pays développés pourrait remettre profondément en cause ce système.

On peut donc se demander si la soumission est nécessairement liée à la société actuelle, tant au niveau social que dans la vie quotidienne.

Afin de répondre à cette question, il est essentiel dans un premier temps d’analyser comment se traduit la soumission dans notre société et la prédominance des relations de pouvoir, puis dans un second temps d’étudier les différents comportements de l’individu face à l’autorité.

I/ Soumission actuelle et théorie du pouvoir :

Notre société est basée sur la notion de pouvoir. En effet, celui qui détient le pouvoir dispose de l’autorité de faire soumettre des individus. Cette autorité peut être caractérisée par un caractère obligatoire dans le cas d’une soumission contrainte, ou de plein gré dans le cas d’une soumission volontaire.

A] Les nouvelles normes sociétales

De nombreux sociologues constatent un déclin de l’autorité hiérarchique, que ce soit au sein de la famille, à l’école ou en entreprise. Dans un élan de démocratisation, les individus ont vu leurs libertés individuelles s’accroître, ce qui aurait pu donner naissance à un Homme libre qui ne soumettrait pas volontairement.

Pour autant, la soumission volontaire existe dans notre société. Elle s’exerce au travers de deux grands axes que sont les normes et la consommation de masse.

La consommation de masse : En tant que consommateurs, nous sommes de plus en plus sollicités. Le développement des nouvelles technologies dans la vie quotidienne et le besoin global d’être informé et relié au monde en continu renforcent cette observation. Les nouvelles générations sont davantage concernées car elles maîtrisent les nouvelles technologies. Mais il semble difficile aujourd’hui de ne pas faire ses courses au supermarché, de ne pas utiliser la voiture, de ne pas regarder la télévision. L’illustration parfaite est la place de la télévision dans notre société. Celle-ci apparaît désormais comme une nouvelle autorité, dont l’impact semble même plus important que la loi, ell exerce un pouvoir invisible car le téléspectateur a l’impression d’être libre de ses choix. C’est une soumission volontaire. Jean-Léon Beauvois caractérise lui cette soumission comme « librement consentie ». L’appartenance à un groupe : l’individu lui-même est également soumis à des codes. Le respect ou non de ces codes vont déterminer, classer l’individu dans la société et dans des groupes. Chaque individu se soumet à des normes en raison d’un nombre important de composantes : l’âge, la situation sociale, l’origine…

Les normes poussent les individus à se standardiser. L’individu qui souhaite adhérer à un groupe doit en respecter les règles informelles et les codes, sous peine d’en être exclu. L’appartenance à un groupe est un vecteur d’appartenance à la société, voire même un vecteur de réussite sociale

Nous venons de voir que la soumission était présente dans notre société au travers des normes et de la consommation de masse. Attardons nous maintenant à la soumission contrainte, plus particulièrement dans le domaine du travail.

B] La place de la soumission au travail

Au travail, la soumission est toujours bien présente ; et pourtant, avec les profondes mutations que ce dernier a enregistrées, on aurait pu imaginer que la soumission tendrait à disparaître. En fait, là encore elle a su s'adapter et est même parvenue à se rendre plus difficilement visible.

De nouvelles valeurs telles que le rendement économique, la productivité... ont fait leurs apparitions. De plus, la peur du chômage (due à la montée de celui-ci) accroît l'importance donnée au travail. D'où l'intérêt d'étudier le rôle et la présence de la soumission dans cette sphère si particulière.

La soumission au travail sera perçue de manière sensiblement différente selon notre catégorie socioprofessionnelle. C'est-à-dire qu'un ouvrier n'aura pas la même appréhension de la soumission qu'un cadre et celle-ci ne se répercutera pas de la même manière sur l'ouvrier et sur le cadre. La soumission est toujours bien présente (parfois même plus importante qu'autrefois), seulement elle prend des formes nouvelles (et parfois bien plus perverses...). C'est ainsi que le salarié semble a priori plus libre, autonome, bref mieux au travail ; alors qu'en réalité il est toujours autant voire plus soumis. C'est en cela que nous pouvons parler de « victime consentante ».

De nombreux auteurs,

...