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La Foi Une Autre Dimension

Mémoires Gratuits : La Foi Une Autre Dimension. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  28 Mai 2013  •  3 120 Mots (13 Pages)  •  769 Vues

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Il existe chez ceux qui on la foi chevillée au corps une intuition religieuse, une sorte de 6° sens qui ne facilite pas le dialogue avec ceux qui se posent des questions. Dès lors le croyant doit se mettre au niveau de son interlocuteur en acceptant qu’il puisse être insensible à la « musique des religions ». En effet, la religion tient plus d’un « système de forces que d’un système d’idées »; les uns feront donc appel à une intuition de coeur, les autres à la raison. Ceux qui sont inspirés doivent comprendre que l’évidence ne peut pas résider pour tout homme dans la Révélation, dans le Mystère, dans les allégories ou les symboles. Quand à certains phénomènes plus « palpables » comme les miracles, il faut bien comprendre qu’à l’heure où de nouvelles sciences sont en pleine expansion il est difficile pour un esprit qui se dit rationnel et pragmatique de les appréhender à leur juste valeur. Il faut convenir que la religion s’ingénie à conceptualiser l’inconcevable, à communiquer l’incommunicable, à rationaliser l’irrationnel voir le transrationnel. Pour caricaturer, disons que certains on le sens de la foi comme on a le sens des affaires ou le pied montagnard ou l’oreille musicale, d’autres n’ont aucun don particulier pas même une intuition. Comment pourrait-on sensibiliser un aveugle à la peinture, à la richesse des couleurs et à la diversité de leurs nuances ? Cependant la religion ne peut être confisquée par une élite elle reste ouverte à tous quelque soit l’approche choisie.

Pour ma part, je suis dépourvu de ce 6° sens qu’ont les croyants; je ne parviens pas à évoluer dans cette autre dimension que confère la foi. Pourtant si j’ai mûri cette réflexion si longtemps, c’est qu’il y a un élan instinctif qui exclue tout scepticisme -systématique- de ma part; pourtant ce n’est pas encore une intuition... Que s’est-il passé? Même si je reste marqué par une tradition familiale catholique que je ne renie pas, je me suis soustrais au moule familial, j’ai pris du recul pour remettre tout à plat. Je ne pouvais plus me satisfaire de la routine que confère le quotidien, routine d’une tradition mécanique dans laquelle je m’enlisais sans exaltation. Des années de réflexions ne m’ont pas permis d’accéder à cette nouvelle dimension. Je ne suis pas favorable à la poursuite indéfinie de ma quête au risque sinon de sombrer dans l’auto-persuasion. Je suis, pour l’instant, trop rationnel, trop pragmatique pour aboutir dans ma démarche. Le résultat de cette longue réflexion m’a amené à faire de Jésus un simple maître à penser plutôt qu’un Dieu et à faire des écritures saintes une philosophie de la vie fort séduisante. Il m’a semblé hors de question que la foi en Dieu puisse se décréter, « elle doit s’attraper comme on attrape la rougeole », elle « prend aux tripes », exalte, confère un rayonnement incontrôlable. Il est vrai que prétendre ne pas avoir été « élu » confère un certain confort intellectuel dans la mesure où la religion est faite de don de soi et de dépendance. Pourtant je n’ai jamais recherché ce confort mais plutôt l’authenticité de ma foi ... en vain. Je pourrais me faire l’adepte du pari de Pascal (1) mais l’hypocrisie dont ce pari est empreint est à mes yeux inacceptable. Je suis arrivé à un stade de ma réflexion où l’approfondissement de celle-ci a tendance à m’éloigner toujours plus de la foi. Lors d’une retraite à Poissy, le père LEGAL affirmait qu’il valait mieux agir avant de comprendre plutôt que de mourir sans comprendre. Voir la foi du charbonnier ainsi défendu par un prêtre apparaît cocasse . S’il me manque cette intuition, ce 6° sens, à quoi bon insister ? Comment Dieu pourrait-il régner sur un monde qui souffre tant ? Partant d’une question si puérile comment avoir l’étincelle ? Pour l’instant j’essaye de croire en l’homme ce qui n’est pas toujours évident. Pour moi des lois immuables régissent le monde, l’homme doit y trouver sa place et y exprimer sa philosophie de la vie. Je suis en ce sens un épicurien (3) travers qui n’a jamais été en odeur de sainteté.

Si d’aventure la foi me saisissait, je ne serais absolument pas prêt à accepter la discipline rituelle des religions. Nous jonglons à notre époque comme depuis longtemps avec des notions métaphysiques inaccessibles à l’entendement humain; orgueil et prétention se mêlent sans que nul n’en soit gêné. Non seulement ces notions dépassent l’intelligence mais leurs dangers sont bien réels : fanatisme, division des hommes, angoisse devant l’insoluble...etc. Comme un arbre foisonne, le christianisme n’a cessé de pousser des branches, d’inventer des formes nouvelles, de commenter et de recommenter les commentaires des paroles premières. « Le christianisme est un caméléon éternel, il se transforme sans cesse » (A. de Vigny). En fait, au fil des ans l’église se forme, se transforme et se déforme. Cet énorme « bidouillage » risque sans cesse de cacher la source. Il y a eu en 20 siècles 21 conciles, pour parler du plus récent (Vatican II 1962-1965) a-t-il rallier le monde ou a-t-il rallier Dieu ? S’est-il vraiment attaché aux sources ? Depuis des siècles les pratiquants sont convaincus d’appliquer la volonté de Dieu et d’évoluer dans une église où chaque composantes serait issue de la volonté divine (d’ailleurs parmi eux beaucoup trop se sont servi du Christ plutôt que de le servir). Ils s’attachent ainsi à bien des formes comme étant intouchables, ils en ignorent au moins partiellement le fond ou les interprètent incorrectement (2). Trop de ces habitudes sont issues de l’esprit et de l’imagination des hommes, habitudes auxquelles les pratiquants s’accrochent comme étant des fondements sacrés depuis le fond des temps, et qui font par ailleurs très souvent leur division. Le rôle de l’église n’est pas de se prendre en considération, cette image associée à la communauté qui la développe ne sont guère génératrice de ferveur. Tous ces rituels et les fastes qui les entourent font trop souvent oublier le fond des choses. Calvin disait qu’il ne fallait pas se fier à la tradition de l’église et abandonner les institutions créées par l’homme. Il est dit explicitement dans les écritures que sans l’intégrité de la vie une religion de prières et de rites tout extérieure ne peut plaire au Seigneur (Isaïe 1, Mathieu 6, Amos 5). Il n’est pas pour autant justifié d’affirmer comme le font certains que « quand les rites, la liturgie, les superstitions et la peur de l’au-delà tient lieu de vertu, il y a peut être plus de mérite à vivre dans la débauche »; ou encore que « la masse des catholiques que nous voyons à la messe tous les dimanches, ne désire, au fond, ne savoir

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