KINDERZIMMER Appréciation personnelle

Fiche de lecture:

Kinderzimmer

Valentine Goby

Appréciation personnelle

J’ai tout de suite été happée par l’histoire de ce roman. Aux premières pages, l’amorce originale, loin de la manière classique dont une histoire peut être racontée m’a interpelée et m’a invitée à me plonger dans le cours de l’histoire. Ce livre donne l’impression d’être un témoignage, un roman autobiographique.

Le personnage principal raconte cette histoire à des élèves dans une salle de classe. Cela me touche particulièrement car je m’imagine cette femme, tremblante en se remémorant son passé, debout devant ma classe et nous contant son histoire.

L'histoire de cette jeune femme fait échos à une "anecdote" que nous a racontée M.Boustourre notre professeur d'histoire euro. Un vieux monsieur de la région venait chaque année dans une classe du lycée raconter son histoire pendant la guerre, sa vie dans un camp de concentration. Cet homme faisait essayer sa tenue de détention, faite en cheveux humains.

On porte un regard différent sur la seconde guerre mondiale, loin du cours théorique mais néanmoins très intéressant. On se retrouve nous même au cœur de cette histoire folle, sans queue ni tête tellement les évènements barbares et inhumains qui s'y déroulent nous paraissent irréalisables. On ne peut pas fermer les yeux comme on le ferait devant des images choquantes de la guerre vues dans un documentaire. Ces images horribles se forment au sein même de notre imagination et donc nous permettent de mieux comprendre et d'apercevoir les atrocités de cette guerre.

Les descriptions sont houleuses, pénibles. On a l'impression d'être embourbé sous un liquide noir lourd et collant. L'atmosphère est oppressante, divers éléments s'enchaînant à la suite dans un pèle mêle mal organisé. Tout ce capharnaüm est bien écrit, amené dans un but précis, très convaincant et aidant à l'atmosphère que veut créer Valentine Goby.

Ce livre est pour moi un chef d'œuvre, un concentré de haine et de souffrance qui amène le lecteur à se remettre en question dans le monde d'aujourd'hui. Il mérite d'être étudié, décortiqué et analysé en cours car de nombreux éléments et références sont inaccessibles à la première lecture pour une élève de 1ere.

Un passage m’a particulièrement touché du fait qu’il peint le contraste entre la cruauté des SS et l’empathie qu’ils font part pour des animaux. Ce qu’il montre bien qu’ils ne considéraient pas leurs prisonniers comme des êtres humains.

« Mila arrache une poignée d'herbe fraîche et la porte à sa bouche. Elle mâche, c'est sec, la gorge gratte. Ce que font les chiens pour se purger, il paraît, même les canards, même les cygnes, qu'on voit brouter sur les berges du lac et décrocher des algues dans le fond de l'eau, qu’ils hachent aux rasoirs de leur bec. Bouffer du verre. Mila arrache une deuxième poignée, la mange. Pour l'instant l’Aufseherin lui tourne le dos. Puis le doigt d'un SS pointe dans la direction de Mila. Aufseherin fait volte-face. Elle fixe Mila, hurle

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