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Journal intime Eldorado

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Par   •  16 Avril 2017  •  Étude de cas  •  1 149 Mots (5 Pages)  •  726 Vues

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Journal d’une émigrante en quête du sol Européen !

20 août 2004, Beyrouth, 21:30

Ça y ai ! C’est le grand jour ! Je l’ai tellement rêvé celui-ci !

« Montez dans cette camionnette, on part dans 10 minutes, je vous emmène sur le port, vous serez pris en charge et vous partirez dans la nuit » Je ne pouvais pas entendre une meilleure nouvelle, j’oubliais à l’instant les longues heures d’attentes depuis hier passés à attendre cette information.

Cette phrase se répète dans ma tête tout en me dirigeant vers la camionnette. Nous y sommes, mon fils Mouahad est à mes côtés, il n’a que huit mois, il ne comprend pas la situation mais il me voit sourire donc il sourit. Après quelques minutes nous arrivons, je vois au loin un immense bateau où ont peut y lire « Vittoria » écrit en gros en rouge dessus. Des centaines de personnes comme moi, fuyant leur pays arrivent, ont nous fait signe de monter dans le bateau. Les passeurs me semblent très sérieux et j’en suis ravie car je viens de donner toutes mes économies dans cette traversée pour une vie meilleure d’ici quelques heures, je me vois déjà avec Mouahad sur le sol Européen. Je reviens très vite dès que j’ai le temps.

21 août 2004, sur le navire, 00:45

L’ancre à été jetée,je tourne une page de ma vie pour bientôt en écrire une bien plus merveilleuse. J’ai hâte d’y être. Nous sommes serrés, il fait chaud, nous avons soif mais peut importe, je ne pense qu’à l’arrivée, nous avons tous la même envie. La bonne ambiance est au rendez-vous sur le navire, un petit groupe d’hommes à côté de moi chantent des chansons de leur pays,c’est convivial. Cela fait maintenant quatre heures que nous avons pris le large. Je suis épuisée, Mouahad dort déjà, je vais me reposer, je reviens dès l’aube raconter l’avancée de notre voyage. Bonne nuit.

21 août 2004, sur le navire , 14:18

C’est atroce,horrible,ignoble,inhumain,incroyable. Ma vie n’a plus aucun sens. Je veut partir. Je veut mourir. Il faisait noir, je dormais, je suis incapable de dire quel heure il était mais je fit réveillée par des cris,des hurlements,des gens face à moi venaient de crier « L’équipage a disparu ». Au début, je n’y croyait pas, je pensais à un mauvais rêve,Mouahad dormait encore mais pour plus très longtemps car il fut réveillé par la pagaille semée par les gens apeurés,angoissés,hurlant à côté de moi. Je commençait à réaliser que c’était vrai, je me suis effondrée. « Qu’allons nous faire ? » « Qu’allons nous devenir ? » « On va tous mourir ? » voici les phrases les plus récurrentes sur le navire à l’heure où nous découvrons le drame. Les heures ont défilées, personne ne savait que faire, on ne savait pas où ont était,les gens étaient affamés et assoiffés. Tout le monde était faible,sans espoir qu’on nous retrouve en vie. Les premiers morts sont apparus en fin de matinée, personne ne savait quoi en faire, face à nous des cadavres, l’odeur commençait à surgir. Deux hommes prirent la décision de les jeter à la mer, par mesure d’hygiène et de place. Petit à petit, les passagers du navire s’éteignaient, c’était affreux, la mort pouvait arriver à tout moment. Les corps passaient un à un par dessus bord, j’avais l’impression d’être en plein cauchemar. Je perdais tout espoir de voir un jour le sol Européen, moi qui avait pourtant tout donnée pour offrir une vie meilleure à mon fils. Ce dernier commençant vraiment à s’affaiblir me fit très peur. Une Irakienne, assise à mes côtés depuis le départ du navire, me donna les quelques gouttes restante de sa bouteille d’eau destinée à Mouahad, je me suis empressée de les lui donner. Je pleurait, c’était atroce, mon fils était de plus en plus faible, il ne bougeait presque plus. Je ne veut pas y penser, il ne peut pas me quitter. Je lui murmure que je l’aime, qu’il va s’en sortir, qu’il est fort, qu’on va y arriver sur ce sol Européen mais en vain, je sentit que Mouahad eu de plus en plus de mal à respirer, il commençait à s’endormir. Je ne voulais pas qu’il ferme les paupières, j’avais peur qu’il ne revoit jamais le jour. C’est malheureusement ce qu’il s’est passé, il n’a pas pu lutter plus longtemps, Mouahad a fermé les yeux et ne les a plus jamais ré-ouvert.                                             Je ne veut pas y croire,pas lui,pas mon fils, il est tout ce dont j’ai besoin. J’essaie de le cacher, je le sert dans mes bras, je ne veut pas qu’on se rende compte qu’il est sans vie, il est hors de question qu’on le passe par dessus bord. Je n’ai pas réussi bien longtemps à le cacher, je pleurait, je tremblait puis soudain j’ai vu des hommes s’approcher de moi, je me rappelle encore de tout « Madame, vous ne pouvez pas garder votre fils avec vous, on ne laisse aucun mort à bord du bateau, il faut limiter les épidémies,il faut l’abandonner » voilà ce qu’ils m’ont dit,puis ils ont essayer de me l’arracher des mains. Je me souviens encore m’être débattu tel un animal féroce, j’en ai mordu un puis je hurlait sur l’autre, il était pour moi impossible de me séparer de Mouahad.    Les deux hommes sont partis, j ‘étais soulagée,je pensais avoir réussie, je pensais garder mon fils près de moi encore des heures et des heures mais je perdit tout espoir quand je les ai ré-aperçu au loin, marchant vers moi avec derrière eux, deux autres hommes sûrement venu en renfort pour me piquer mon fils. Après avoir lutter contre eux, qui étaient au nombre de quatre, ma force était de plus en plus absente, je finis donc par lâcher un petit peu Mouahad puis ils me l’ont arracher des mains. A ce moment précis, tout s’effondrait autour de moi, mon fils allait être jeté par dessus bord, mon petit bébé de onze mois,il me restait plus que lui depuis qu’on avait quitter notre pays, je venais de perdre toute raison de me battre. Je n’avais même plus envie d’atteindre le sol Européen, je voulais moi aussi rencontrer la mort. Au moment même où toutes ses pensées traversaient mon esprit, j’entendis le bruit du corps de Mouahad taper contre l’eau,ce fut atroce, mes hurlements auraient pu réveiller des hommes à des kilomètres. Quel est l’issu de ma vie maintenant que je suis seule, avec des inconnus sur ce navire ? Que va t-on devenir ? Quelqu’un va venir nous chercher ? Je reviendrais très vite écrire lorsque j’aurais des nouvelles.

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