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Journal Intime de la Princesse de Cléves

Lettre type : Journal Intime de la Princesse de Cléves. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  11 Février 2021  •  Lettre type  •  2 621 Mots (11 Pages)  •  6 387 Vues

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Matilde DINIS                                                                                                                                                                    1G2

Journal Intime : M. de Nemours

21 mars, 1558

Cher journal, j’ai voulu vous ouvrir et écrire sur quelque chose d’extraordinaire qui m’est arrivé aujourd’hui même. Je suis mort de fatigue, mais je me dois de rester éveillé pour vous parler de cette soirée. Non pas que je pense pouvoir effacer tous ce qui est survenu, mais je veux vous le dire en détail, tous ce qui me passera par ma tête, je le marquerais.  

Je reviens d’un grand bal au Louvre. Je me suis fait invité, afin d’assister au jour de fiançailles de la fille d’Henri second. Je me souviens d’être entré par cette grande porte. Le bal avait déjà commencé. J’ai dû venir plus tard à cause d’un retard dû à mon voyage en Angleterre. La cour du roi était là, rassemblée, créant un énorme bruit. Ils dansaient tous, mais ils se sont arrêtés lorsque j’ai fait mon apparition dans cet endroit. Il y avait tellement de gens qui regardaient l’entrée, je savais qu’à ce moment-là, j’étais le centre de l’attention. Eh bien, j’ai été occupé pendant quelques instants, j’ai dû passer par-dessus toutes ces chaises qui n’étaient évidemment pas à leurs places, et, quand j’ai finalement traversé cette complication, ayant tout fait pour ne pas tomber devant tous ces gens, je me suis retrouvé face à cette belle femme, dont j’avais vite croisé le regard lorsque j’étais encore un peu loin…                    

C’était comme si le temps s’était arrêté. J’étais si surpris. Cette femme, elle était vraiment magnifique. Je voulais me présenter et je voulais entendre sa voix, et maintenant je devrais peut-être dire, que je voulais connaître son identité, mais j’étais sûr de déjà la connaitre. Pour une plus grande surprise, la fille, sur les conseils du roi, m’avait invité à danser tout de suite.

On dansait, sans échanger de mots. Je me suis concentré sur nos pas, incroyablement synchronisés, je ne pouvais même plus entendre les chuchotements qui s’étaient formés dans la salle quand nous avons commencé la chorégraphie. Mon attention était entièrement tournée vers la femme et notre magnifique danse. La musique arrivée à sa fin, le roi nous avait de suite appelée. D’une manière subtile, j’ai commencé à parler de la dame, dont j’étais sûre de connaître l’identité, tout en ajoutant des mots pour décrire sa beauté si remarquable. Pour moi, il était impossible de ne pas savoir qui elle était, tout à fait impossible ! De mon côté, même en me sachant capable d’attirer l’attention de la cour tout entière, alors que le bal avait déjà commencé, je n’étais pas tout à fait sûr que Mme de Clèves savait mon nom. La princesse m’avait donné l’impression de ne pas me connaître, mais son hésitation, sa confusion, sa gêne et les paroles de la reine qui se sont ajouté plus tard, l’avaient complètement trahie. Elle me connaissait aussi, mais contrairement à moi, elle ne l’admettait pas et avait choisi le mensonge.  

J’aimerais tout vous dire, avec plus de détails, mais je vais vous exprimer pourquoi Mme de Clèves est différente des autres et pourquoi je dédie ces pages, et probablement celles qui suivront à elle. J’ai eu plusieurs maitresses, je suis un homme qui aime les femmes, je ne peux pas me concentrer sur une seule... Ce soir, c’est la première fois que j’ai ressenti une telle chose. C’était la première fois qu’une femme réussissait à attirer toute mon attention, je ne pense qu’à elle, aucune autre femme est présente dans mon esprit, à part elle. J’ai eu l’occasion de danser avec la reine dauphine, une femme d’une grande beauté et que j’admirais beaucoup, mais je n’ai fait que détourner mon regard en direction de Mme de Clèves. Je la cherchais toute la soirée.    

Cher journal, aujourd’hui j’ai réalisé que dès le premier regard croisé avec cette femme, je suis devenu un homme d’une grande passion et j’en suis certain que je suis victime du coup de foudre.

 2 avril, 1558

Je vous salue, mon cher journal. Je vais vous parler de ma journée, le concept évident d’un journal intime. Je m’excuse pour cette introduction maladroite, mais enfin, comme on peut dire, l’amour rend bête.

Je n’ai pas pu écrire là-dessus, mais quelques jours après le retour de Mme de Clèves à Paris, je lui ai rendu une visite de condoléances. J’ai fini par, indirectement, lui faire une déclaration d’amour. Je n’ai pu me retenir. Le manque qui c’était accumulé, je me suis véritablement rendu compte de ce que j’éprouvais. Je n’ai pas beaucoup écrit et je me permets de l’expliquer par le vide qui s’est accumulé, tout à cause de cette carence.

Eh bien, parlons d’aujourd’hui. La reine dauphine a pour habitude de faire faire de petits portraits des belles personnes de la cour. Aujourd’hui a été au tour de celui de Mme de Clèves qui est venu après le dîner. Je ne pouvais pas rater cette opportunité. Je devais être présent pour simplement la regarder. Je n’ai laissé aucune occasion m’échapper, bien sûr, avec une certaine discrétion. Elle était belle, comme toujours, mais aujourd’hui, elle l’était encore plus. Je serais tombé amoureux si je ne l’été pas déjà. Comme toujours, mes yeux étaient fixés sur elle et quand ils la coiffaient... cher journal, je la regardais tellement, mon regard traduisait le plaisir que je ressentais à ce moment-là, quiconque pouvait déchiffrer ce que j’éprouvais à ce moment précis... Mon regard me trahis. Si quelqu’un osait poser son regard sur moi à cet instant, il serait instinctivement ce que je ressentais pour cette femme.        

La Dauphine avait demandé un petit portrait de sa femme à M. de Clèves, afin de l’utiliser pour celui                   qu’ils étaient en train de réaliser. Je suis resté longtemps à penser à la façon dont je désirais ce portrait. L’avoir avec moi et pouvoir voir cette beauté chaque fois que je le désire. Cette idée hantait mes pensées. Je voulais combler ma frustration de ne pas pouvoir regarder Mme de Clèves quand je le souhaitais et je l’avoue, j’avais aussi une grande envie de dérober se mari, M. de Clèves, tendrement aimé. C’est là que j’ai pensé que parmi toutes les personnes présentes au même endroit, je ne serais pas plus suspect qu’un autre. Le portrait a été laissé sur une table, près du lit. Dans la plus grande discrétion et aussi habilement, j’ai pris ce portrait que je désirais tant avoir en ma possession. C’est alors que j’ai entendu la voix de Mme la dauphine. Je me suis vite retourné et j’ai vu son regard déjà posé sur moi… Journal, ce n’est pas impossible qu’elle m’ait vu prendre son portrait. J’ai remarqué son embarras, donc j’ai supposé qu’elle eût vu ce que je venais de faire. Alors je me suis approché d’elle et je lui ai demandé très bas pour qu’elle fasse semblant de ne pas avoir vu l’action que je venais de réaliser. Je me suis retiré rapidement, sans lui laisser la possibilité de répondre. J’ai voulu m’isoler rapidement pour men jaillir seule pour ma victoire. C’était agréable de voir la réaction de M. Clèves quand il apprit que le portrait de sa femme avait disparu.    

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