LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Identitovigilance, une nécessité de tout instant

Étude de cas : Identitovigilance, une nécessité de tout instant. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Janvier 2020  •  Étude de cas  •  1 396 Mots (6 Pages)  •  434 Vues

Page 1 sur 6

[pic 1]

SUPPORT ANALYSES DE SITUATIONS OU ACTIVITES

Classification

FOR-043/A

Date de mise à jour

14/01/2016

                        

Stage n° 3        Semestre :2                                                              Promotion : 2018 /2021

Nom : JAOUL                                     Prénom : THIERRY

Date : 25/03/2019                                            APP n°3

Titre : l’identitovigilence, une nécessité de chaque instant.

DESCRIPTION DE LA SITUATION :

Mon stage s’est déroulé à Clinique beau soleil de Montpellier. Il s’agit d’un établissement mutualiste avec une unité d’hospitalisation de 180 lits, dont 23 en ambulatoire, ainsi qu’un vaste pôle de consultations externes, qui accueille plus de 71 000 patients par an. La clinique Beau Soleil participe au service public hospitalier dont elle assure toutes les obligations qui lui incombent :

  • Urgences : 7 jours/7 – 24 heures/24
  • Non-discrimination des malades
  • Respect des tarifs conventionnés fixés par les organismes sociaux

Je suis affecté au service ambulatoire de cette clinique dont l’objectif est d’effectuer des actes de chirurgies avec une présence des patients de maximum 12h sur l’établissement, la recherche de  la même qualité et sécurité qu’un séjour classique est présente. Grâce à l’évolution des techniques de chirurgie, d’anesthésie et de prise en charge de la douleur. Cette hospitalisation permet un retour à domicile le jour même, une réhabilitation plus rapide, une réduction du risque d’infection, un meilleur confort pour le patient et un coût réduit.

Nous sommes le mercredi de la quatrième semaine et ce matin, l’aide-soignante titulaire est absente et remplacée par une personne qui ne connait pas du tout le service. Pour rajouter au stress de la journée, il s’agit aussi du jour de mon évaluation pour l’UE 4.4. Ayant développé de l’autonomie dans ce service, l’infirmière titulaire me confie le coaching de la nouvelle aide-soignante et l’accueil des patients pour les chirurgies des yeux. Les questions et l’activité soutenue sont des facteurs déstabilisants pour moi, j’ai l’impression de passer mon baptême du feu. À l’arrivée de mon tuteur de stage pour l’évaluation, je pars m’occuper d’une dernière patiente avant de me rendre disponible pour lui. Je vais en salle d’attente et appelle Mme G. Elle me répond et je commence son dossier d’entrée, lui pose les questions habituelles  et lui donne les prescriptions médicales vérifiées avant sur le logiciel de l’hôpital : un anxiolytique de type non-benzodiazépine ( ATARAX ) et un dispositif ophtalmique pour la dilatation de la pupille ( MYDRIASERT ). Je l’installe donc en salle d’attente avant son départ pour le bloc, valide son dossier informatique et rejoins mon évaluateur. Mon évaluation finit, je suis interpellé par l’infirmière pour un problème sur le service.

Lors de l’appel de ma patiente, je n’ai pas été assez concentré sur l’identitovigilance et la personne dont je me suis occupé n’était pas Mme G. lors de la prise en charge par les brancardiers, cette erreur a pu être identifiée et le dossier mis à jours.

En quoi consiste donc cette identitovigilance ? Il s’agit donc de garantir que tous les patients soient correctement identifiés tout au long de leur prise en charge dans l’hôpital, dans les échanges de données médicales et administratives avec l’objectif de fiabiliser l’identification du patient et ses documents tout au long de la prise en charge.Il faut  être sûr de faire bon soin, au bon patient, au bon moment. Le contrôle d’identité doit se faire de manière respectueuse et discrète avec une question de type ouverte qui n’induise pas une réponse potentiellement erronée, « pouvez-vous me confirmer votre nom prénom et date de naissance », et vérifier le bracelet d’identification porté au bras droit. Il est donc nécessaire que chaque soignant confirme ce protocole de travail avant toute interaction avec un patient, même si cela fait plusieurs fois que la question lui est posée.

Le questionnement que je me fais me concernant cet incident est multiple :

 D’abord il faut être capable de reconnaitre une situation de stress pour agir en conséquence. Toute période stressante suit toujours les mêmes  phases :

[pic 2] [pic 3][pic 4]

Il est important de reconnaitre chaque phase et notamment la première où la phase attentionnelle subit assez rapidement un fléchissement. Il est judicieux de faire un point précis de la situation dès le début de l’identification de cette période de stress afin de mettre en place la bonne organisation .Dans ce cas, il aurait fallu demander à l’aide-soignante de rester en observateur de l’activité afin d’avoir plus de temps ultérieurement pour valider correctement les informations importantes  (j’identifie mon erreur dans la phase I du processus).

Une autre question se pose sur les méthodes de travail qui doivent permettre d’éviter un maximum d’erreur. La check-list est l’outil traditionnellement choisi par le monde hospitalier. Il s’agit d’une liste de tâche à effectuer avant de prendre une décision (cette check-list peut être écrite ou intégrée dans un processus mental qu’il est important d’automatiser). Dans ce cas précis, le questionnement d’accueil est automatisé et il a permis de vérifier la pathologie de la patiente, la zone à opérer et le type d’anesthésie prévue. Si une non-concordance était apparue, cela aurai pu stopper le processus et forcé l’interrogateur à chercher le problème. Avec la similitude complète des deux cas, il n’y a pas eu d’incidence sur l’administration des traitements.

Une dernière approche concerne les conséquences que peut avoir une erreur médicale sur le patient, l’établissement et le personnel soignant. Il est évident que le risque zéro n’existera jamais,  on estime qu'il y aurait 450.000 "évènements indésirables liés aux soins" par an en France (neuf cas pour 1.000 journées d'hospitalisation en chirurgie et près de cinq en médecine).Il faut aussi faire un distinguo entre  l'erreur médicale due à une faute professionnelle des soignants, et l'aléa thérapeutique. Mais en tout état de cause,  la principale victime sera évidemment le patient qui selon  la nature de l’erreur pourra avoir des préjudices graves pouvant aller jusqu’à la perte de capacités fonctionnelles avec des conséquences définitives sur la vie privée. Il en sera, par la suite, de la responsabilité des parties prenantes (avec éventuellement  l’aide de la justice) de trouver la meilleure solution possible. Concernant l’équipe incriminée par la faute, il faudra absolument éviter toute stigmatisation, l'erreur médicale est un phénomène complexe, inévitable et lié à la nature humaine. En institution, plusieurs solutions ont été apportées afin de comprendre aider et améliorer le système de prévention des erreurs. Il s’agit des RMM qui sont définis par l’HAS comme étant « une analyse collective, rétrospective et systémique de cas marqués par la survenue d’un événement indésirable associé aux soins (décès, complication, mais aussi tout événement indésirable qui aurait pu causer un dommage au patient). Elle a pour objectif la mise en œuvre et le suivi d’actions pour améliorer la qualité des soins et la sécurité des patients ». Il existe aussi les retours d‘expériences en santé (REX) qui sont des démarches qui associent collecte, analyse approfondie, actions d’amélioration, partage et communication des enseignements retirés. Cette réunion qui conduit les professionnels à s’interroger en équipe sur leurs pratiques et à prendre conscience du risque pour mieux le maitriser permet à chacun d’avoir une parole libérée qui soulage et aide à comprendre.

En conclusion, il me parait important que toutes formes d’erreurs puissent faire l’objet d’une discussion collégiale et non stigmatisante. Les sources peuvent être multiples : manque d’expérience, contraintes liées au temps, changements d’équipes improvisés, vérifications inappropriées, une procédure défectueuse la fatigue, le stress, etc. L’appropriation de ces moments d’échange permettra d’améliorer et de réduire les risques, mais ne pourra jamais prétendre à l’éradiquer.

 

...

Télécharger au format  txt (8.6 Kb)   pdf (109.3 Kb)   docx (30.5 Kb)  
Voir 5 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com