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HISTORIQUE DE LA PROFESSION INFIRMIER

Mémoire : HISTORIQUE DE LA PROFESSION INFIRMIER. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Janvier 2014  •  1 906 Mots (8 Pages)  •  2 097 Vues

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HISTORIQUE DE LA PROFESSION INFIRMIERE

Le mot « infirmier » date de 1398. Son étymologie vient de « infirme », « infirmité », dérivés de enfermier.

Ce dernier ne comportait pas de référence à l’enfermement : c’était une des formes archaïques de la traduction d’infirmus qui désignait le malade ou l’invalide. A partir du 12ème et du 13ème siècle, mais plus couramment à partir du 15ème siècle, il sera en usage pour désigner les emplois d’infirmier ou d’infirmière.

1. Identification de la pratique des soins à la femme : depuis les temps les plus reculés à la fin du moyen âge

L’origine des soins vient du souci pour toute société, si ancienne soit elle, d’assurer la continuité de la vie du groupe et de préserver l’espèce.

Cette nécessité de maintenir les fonctions vitales entraîne une organisation et une répartition des tâches entre l’homme et la femme, marquant ainsi de façon déterminante leur place respective dans la vie sociale et économique.

Ce sont les femmes, héritières du savoir élaboré autour de la fécondité qui apportent les soins au domicile : soins liés à la naissance, par extension aux malades et aux mourants. Elles sont appelées les guérisseuses, femmes sages ou matrones (celle qui est devenue mère en mettant au monde et qui sera ensuite reconnue pour aider d’autres femmes à le faire et les initier à donner les soins aux enfants). Elles ont une approche empirique de la santé : leur savoir est basé sur l’expérience et l’observation directe de la nature.

Elles possèdent leurs remèdes (médecine populaire de « bonnes femmes ») qui sont souvent transmis de génération en génération.

Sans accès aux livres, ni à aucun enseignement, les femmes exercent sans diplôme et leurs connaissances sont orales.

Au début du Moyen Age, le rôle prépondérant de ces femmes dans les soins est perçu comme inquiétant, car hors de tout contrôle. Ce pouvoir préoccupe principalement l’Eglise dont la place politique, sociale et économique se développe considérablement à cette époque. Celle ci contrôle alors le recrutement, l’enseignement et la pratique médicale.

La profession soignante exercée par les guérisseuses est donc vécue comme une profession dangereuse, où les femmes ont le pouvoir de tuer, de détruire la vie, de fragiliser l’être, tout comme elles sont capables d’épargner, de soutenir, d’aider mais uniquement pour avoir du pouvoir sur l’homme, sur sa destinée.

Les femmes guérisseuses peuvent aussi en soignant, aggraver le problème de santé et non l’éradiquer, l’œuvre de guérison étant réservée à l’homme médecin.

Elles ont donc un pouvoir sur la vie et la mort, comme Dieu ! De plus, la tradition théologique fait de la femme un être impur, tentateur, à l’image de Eve.

Débute alors la chasse aux sorcières (« servantes du diable »), qui se poursuivra pendant 400 ans (jusqu’au XVIIème siècle). Des milliers de femmes seront brûlées pour avoir pratiqué la médecine.

A cette époque, l’action médicale se retrouve dans les mains de charlatans, mais aussi de barbiers.

2. Identification de la pratique des soins à la femme consacrée : depuis le Moyen Age jusqu’à la fin du XIXème siècle

La diffusion de la religion chrétienne permet l’épanouissement de l’assistance hospitalière.

Déjà au 4ème siècle les congrégations religieuses (les Augustines puis les Diaconesses), par charité chrétienne, soulagent et recueillent les indigents, les mendiants, les nécessiteux dans les Hôtels Dieu, les léproseries, les Lazarets, ou à domicile. Les femmes consacrées se mettant au service des plus démunis sont la seule référence acceptable de femmes soignantes aux yeux de l’Eglise.

Les hôpitaux n’existent pas, du moins comme lieu de soins des maladies.

Les soins deviennent donc un devoir religieux par l’influence du christianisme. Les soins du corps sont alors perçus comme un support des soins spirituels : soigner les corps pour sauver les âmes, préparer la mort. C’est la Foi qui guérit, non la thérapeutique.

Avec le développement des villes, les Hôtels Dieu deviennent insuffisants et se transforment en hospices, composés de plusieurs bâtiments. Le besoin en personnel « hospitalier » augmente : de nouveaux ordres religieux sont instaurés pour prendre en charge les malades et les indigents (Ordre de Malte et Ordre de St Vincent de Paul notamment).

St Vincent de Paul et Louise de Marillac créent en 1633 une association de volontaires de la charité : les Filles de la Charité (sœurs grises). Le 29 novembre de la même année débute la 1ère formation infirmière : 12 jeunes filles sont formées par Louise de Marillac et reçoivent un enseignement sur la préparation et l’administration des remèdes et les soins. L’indispensable instruction religieuse est de mise : c’est la 1ère école religieuse d’infirmières.

De l’assistance aux pauvres et aux malades, leur mission s’étendra ensuite aux enfants trouvés, forçats et aliénés, ainsi qu’à l’instruction des filles des campagnes.

Refusant par conviction de toucher à certaines parties du corps (organes génitaux) et à certains malades (vénériens, filles mères), les sœurs sont secondées par des filles de salle et des gardiens laïcs, orphelins recueillis et élevés dans l’institution.

Les hommes présents à l’hôpital sont des surveillants dont la force physique permet la régulation et le maintien de l’ordre, ainsi que la maîtrise des malades agités.

En 1676, Louis XIV ordonne la création d’un Hôpital Royal dans chaque ville du royaume afin d’accueillir, de nourrir et de loger pauvres, invalides, curables et incurables.

Le rôle de ceux qui y travaillent est avant tout un rôle social : empêcher l’oisiveté et la mendicité, sources de désordre. Le soin et la guérison ne sont pas la priorité.

Progressivement, une lutte entre hôpital général et Hôtel Dieu débute et se poursuivra jusqu’à la révolution française. L’Etat souhaite reprendre à l’Eglise son autorité sur les soins et surtout sur la gestion de l’administration des hôpitaux.

Jusqu’au début du 19ème siècle, et bien qu’elles aient été chassées des hôpitaux après la révolution française, les religieuses exercent une souveraineté

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