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Fiche d'arrêt CE Assemblée, 3 février 1989, Alitalia

Commentaire d'arrêt : Fiche d'arrêt CE Assemblée, 3 février 1989, Alitalia. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Novembre 2019  •  Commentaire d'arrêt  •  854 Mots (4 Pages)  •  3 061 Vues

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FAITS: La compagnie aérienne Alitalia avait exigé plusieurs remboursements de TVA qui lui avaient été refusés par l’administration sur le fondement de dispositions issues de décrets
codifiées au code général des impôts.
Après avoir constaté une incompatibilité entre ces deux décrets et les objectifs se trouvant dans la 6ème directive du conseil des communautés européennes du 17 mai 1977, la société Alitalia a adressé une demande au Premier ministre afin d’obtenir le retrait ou l’abrogation des dispositions en question. Le Premier ministre, n’ayant pas répondu à cette demande dans le délai de quatre mois prévu par la loi à l’époque, a donc créé une décision de rejet de la demande de la compagnie tendant à l’abrogation ou au retrait de ces actes a été déduite de ce silence.  

PROCÉDURE: La compagnie Alitalia a saisi le Conseil d’État afin d’obtenir l’annulation de la décision prononcée par le premier ministre pour excès de pouvoir.

QUALIFICATION JURIDIQUE: En l'espèce, l'acte litigieux concerné est une décision implicite de refus du premier ministre de retirer ou d’abroger certaines dispositions des deux décrets.
Cette décision est un type d’acte qui permet à une autorité administrative, ici le Premier ministre, d’imposer aux administrés des décisions qui ont pour but de satisfaire l’intérêt général. Ici bien que la décision soit implicite du fait d’un silence du premier ministre, le refus qui va en découler va maintenir l’ordonnancement juridique du destinataire, par conséquent cette décision sera qualifiée d’acte administratif unilatéral.
Cette décision peut être qualifiée plus précisément d’acte décisoire non réglementaire car en l’espèce il y a un rejet de la demande de la société Alitalia. Cette décision sera donc non créatrice de droit puisque défavorable à son destinataire.

PROBLÈME DE DROIT 1: En l’espèce, la question posée au Conseil d’État était de déterminer si une administration qui est saisie d'une demande d'abrogation d’un règlement illégal doit obligatoirement faire droit à cette demande ?

        Le décret du 28 novembre 1983 dispose que « l'autorité compétente est tenue de faire droit à toute demande tendant à l'abrogation d'un règlement illégal, soit que le règlement ait été illégal dès la date de sa signature, soit que l'illégalité résulte des circonstances de droit ou de fait postérieures à cette date. » En l’espèce, l'administration a l'obligation de faire droit sans condition de délai à toute demande d’abrogation d’un règlement illégal donc à la demande de la compagnie Alitalia. De plus, peu importe que cette illégalité soit ab initio ou qu’elle soit ad venu. Le décret reprend en réalité la règle posée par l’arrêt CE Section, 10 janvier 1930, Despujol. Le Conseil d'État estime que si un règlement, jugé conforme à son adoption, devient illégal suite à l'application d'une directive européenne en droit interne, alors l'administration doit abroger ce règlement devenu illégal. Le Conseil d'État a donc fait droit à la demande de la compagnie aérienne et a annulé la décision de refus implicite du Premier ministre.

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