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Epistémologie - La relation de la science à l'Homme

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Par   •  4 Janvier 2022  •  Dissertation  •  2 619 Mots (11 Pages)  •  465 Vues

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Licence Sciences de l’éducation – 3ème année Faculté Paul Valery Montpellier 3

E55SE9 - Épistémologie et méthodologie des sciences humaines Enseignante : Madame Sylvie ZERILLO

Les fondements épistémologiques de la question de l'objectivité en sciences humaines[pic 2]

Dossier réalisé par :

Stéphane MONTELLA – Numéro étudiant 21909062 Stephane.montella@etu.univ-montp3.fr

Table des matières

Introduction        3

Partie 1 : Des sciences « exactes » aux sciences humaines        3

Partie 2 : Quelles limites de l’objectivité dans les sciences humaines        5

Conclusion        7

Bibliographie        8

Introduction

« Quand il se présente à la culture scientifique, l’esprit n’est jamais jeune. Il est même très vieux, car il a l’âge de ses préjugés. Accéder à la science, c’est spirituellement rajeunir, c’est accepter une mutation brusque qui doit contredire un passé. »1

Les sciences humaines ont meilleur profil aujourd’hui dans notre société actuelle. Elles se retrouvent au même rang que les sciences de la nature (mathématiques, biologie…) car elles s’appuient sur des faits, des études et des résultats prouvés et applicables dans le réel.

Mais comme toutes les sciences naturelles, elle a dû prendre des chemins sinueux et parfois se remettre en question dans ses fondements. L’Homme s’est vu ébranlé dans ses principes, dans sa vision du monde qu’il pensait acquise et qu’aucune autre loi ne pouvait régir son environnement.

Cette branche scientifique fait état de bon nombre de débats épistémologiques. Ce sont des sciences qui vont étudier un « objet » qui ne cesse de se remettre en question : l’Homme. De par le sujet choisi par cette filière scientifique et par la multitude de champs qu’elle couvre, il est légitime de nous amener à la réflexion suivante : les sciences humaines peuvent-elles échapper à la subjectivité de l’Homme ?

Nous le savons aujourd’hui, l’Homme n’est pas un simple objet de science mais bien un sujet réel qui va demander une réadaptation aux approches scientifiques qui le concerne. Il est pourvu d’une intériorité et d’une liberté qui lui est propre. De ce fait, il est possible de se questionner sur la subjectivité du chercheur lors de l’observation de l’Homme.

C’est pour cela que nous verrons dans ce dossier, comment s’est développée cette science au fil du temps mais également ses limites et ce qui la distingue des autres domaines scientifiques.

Partie 1 : Des sciences « exactes » aux sciences humaines

« Ainsi la tâche n’est point de contempler ce que nul n’a encore contemplé mais de méditer comme personne n’a encore médité sur ce que tout le monde a devant les yeux. »2

Avant le XVIIème siècle, les Hommes ne laissaient que peu de place aux hypothèses scientifiques et vouaient une dévotion inconditionnelle aux dogmes posés par l’Etat, qui lui-même les posait sous couvert de directives de l’Eglise. Il a fallu attendre que certains « érudits » osent briser la glace en observant et en émettant des hypothèses sur la nature et en les rapportant au concret.

A partir du XVIIème siècle, l’Homme a voulu questionner, de manière moins philosophique, le monde qui l’entoure. Le premier est Galilée avec l’invention de sa lunette

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1 BACHELARD G, 1996, La formation de l’esprit scientifique, VRIN, Page 14

2 EBWEME YONZABA J.,2017, Construction de l’objectivité en sciences sociales, Page 17. Citation de SCHOPENHAUER A.

astrologique. Comme l’avance Jacqueline FELDMAN, « la certitude qu’apporte les yeux permet de se libérer des verbeuses discussions »3, ce qui est propre à la philosophie. Il sera suivi par bon nombre de Grands Penseurs (de futurs scientifiques). Vient alors le besoin de se regrouper dans un lieu afin de confronter leurs travaux, c’est la naissance des académies. Descartes, mathématicien et philosophe, va poser certains principes de rigueur dans la science. Le souhait de ces nouveaux penseurs étant de sortir de la pensée scolastique. Il va amener une certaine fermeté dans la méthode d’analyse, en privilégiant l’observation, la rigueur mathématique, tout en ayant un esprit critique. C’est en ces lieux que les concepts mathématiques, physiques et biologiques ont vu s’imposer des règles communes et qu’est née la science telle qu’on la connait encore aujourd’hui.

Il va de soi que l’objectif de la science devient clair aux yeux des scientifiques. Elle a pour but de déterminer des lois et obtenir une réponse unique4. A ce stade nous pourrons conclure que la science devient une connaissance scientifique de par le fait que ses résultats peuvent faire l’objet d’expérimentations, de vérifications et peut être confirmés dans la réalité. Ce qui apporte la preuve de son objectivité, du fait, qu’elle soit prouvée.

Chemin faisant, l’Homme n’avait d’attrait qu’aux sciences dites « exactes ». L’humain, son évolution, sa psychologie n’attirait pas encore ces préscientifiques. Ce n’est qu’à la fin du XVIIIème et au début du XIXème siècle, dans un contexte social tendu, que certains théoriciens ont lancé l’idée de la construction d’une science de l’Homme. Au même moment, le philosophe et poète, Claude Adrien Helvétius, avance dans son ouvrage « De l’Homme »5 qu’il ne faut pas l’analyser uniquement pour ses facultés intellectuelles6 mais de le considérer dans une dimension globale (mœurs, habitudes, langages…)7. Cette idée va enclencher une rupture avec les sciences naturelles, en redéfinissant l’objet et la portée de la science de l’Homme. Cette dernière va s’élaborer en reprenant les principes des autres sciences, qui vont étudier les faits pour définir des lois. L’idée principale de BACHELARD8, est que la science se construit « contre » l’opinion et donc que les faits sont bâtis dans le réel et non dans la spontanéité. Les sciences humaines vont reprendre cet idéal de l’objectivité et faire émerger différents domaines d’études de l’esprit humain : la psychologie (élaboration des lois du comportement humain…), la sociologie (étude des groupes et institutions dans leur aspects objectifs) et l’ethnologie (études des comportements inconscients de sociétés dites primitives…). Il sera suivi par le sociologue DURKHEIM qui met en avant la

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