Droit Des Affaires: Marchés Internationaux, Ouverture et développement

Environnement International : Marchés Internationaux

Chapitre 6 : Ouverture et développement

La distinction entre les pays du Nord, riches, et les pays du Sud, pauvres, s'est imposée à partir de la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Alfred Sauvy désigne l'ensemble constitué des pays pauvres de la planète par l'expression «tiers-monde». Il écrit en 1954: « L'ensemble de ceux que l'on appelle, en style des Nations Unies, les pays sous-développés, ce tiers-monde ignoré, exploité, méprisé, comme le tiers état, veut lui aussi être quelque chose.» Toutefois, il est plus juste de parler aujourd'hui des «tiers-mondes», tant les pays du Sud, nommés également pays en développement, forment une mosaïque de pays aux destins différents.

Les pays émergents se singularisent par des rythmes de croissance élevés et leur intégration à la mondialisation.

À l'opposé, on trouve les 50 pays les moins avancés, incapables de sortir de l'ornière du sous-développement, quand leur situation n'empire pas. Enfin, l'effondrement des économies socialistes d'Europe de l'Est a révélé un nouveau monde en mal de développement. Ces derniers ont réalisé un difficile rapprochement avec le monde capitaliste et l'économie de marché.

I) Les pays Les moins avancés (PMA)

La catégorie des PMA a été créée en 1971 par les Nations Unies pour désigner les pays les plus pauvres de la planète.

Sorte de tiers-monde dans le tiers-monde, ces pays se distinguent des autres pays en développement par leurs caractéristiques démographiques, économiques et sociales et leur incapacité à briser le cercle vicieux du sous-développement.

A) La pauvreté et la marginalisation des PMA

Les PMA constituent une catégorie homogène en raison du faible niveau de vie de leurs populations et de leur marginalisation commerciale et financière dans l'économie mondiale.

1) Les caractéristiques des PMA

En 1971, 25 pays faisaient partie des PMA. Ils sont 49 pays en 2013, concentrés, pour l'essentiel, dans deux zones géographiques. Le continent africain en rassemble 34 (Madagascar, le Niger, le Sénégal...) et l'Asie du Sud, 9 (le Bangladesh, l'Afghanistan, le Bhoutan, le Népal...), 5 en Océanie et 1 dans les Antilles.

L'ONU classe dans les PMA des pays présentant certaines caractéristiques, parmi lesquelles :

‒ un PNB annuel par habitant inférieur à 900 dollars. En raison d'une transition démographique inachevée, le taux de croissance par tête des PMA est inférieur à celui des autres économies en développement et parfois même, il régresse ;

‒ un faible niveau d'indice de développement humain (IDH souvent inférieur à 0,500) ;

‒ des traits communs de sous-développement. L'espérance de vie ne dépasse pas 51 ans, 50 % de la population est illettrée, 40 % n'a pas accès à l'eau potable, l'agriculture est très peu productive.

2) L'aide au développement

Elle représente pour les populations des pays les plus pauvres une nécessité de survie.

- L'aide publique au développement (APD) a pour but de favoriser le développement économique et d'améliorer le niveau de vie des populations. Elle émane soit des États riches (aide bilatérale), soit des organisations internationales (aide multilatérale des Organisations des Nations Unies : la FAO, le PNUD, etc.) et peut prendre trois formes : les dons, les prêts accordés à un taux inférieur à celui du marché, des annulations de dettes.

- L'aide privée au développement émane des organisations non gouvernementales (ONG) telles que la Croix-Rouge, Médecins du Monde, etc. Cette forme d'aide se développe et prend souvent des formes originales (par exemple, le développement du commerce équitable), mais représente encore une part minime relativement à l'aide publique.

3) Le poids des PMA dans l’économie mondiale

Environ 700 millions d'individus vivent actuellement dans les PMA, soit 11,5% de la population mondiale. Cette population occupe 13 % des terres émergées, mais perçoit à peine plus de 1% du revenu mondial.

Les PMA restent à l'écart de la mondialisation commerciale. L'ensemble des pays de l'Afrique subsaharienne réalise moins de 1,5% du total des exportations mondiales.

Les PMA ne bénéficient pas, par ailleurs, de la globalisation financière et n’apparaissent pas attractifs pour les investisseurs. Ils reçoivent moins de 1 % du total des investissements directs à l'étranger effectués dans le monde. La quasi-totalité, à l'exception de quelques pays producteurs de pétrole (le Tchad, la Guinée par exemple), est d'ailleurs totalement délaissée par les investisseurs internationaux.

Les PMA dépendent quasi exclusivement de raide internationale et de leurs emprunts pour financer leur développement et sortir de la pauvreté

B) Les blocages du développement

Les PMA sont confrontés à un environnement international peu propice à leur développement. Ils cumulent les handicaps d'une spécialisation sur quelques produits primaires et d'un endettement excessif souvent mal employé.

1) Des spécialisations Inadéquates

Les PMA sont très spécialisés sur quelques produits primaires (agricoles et miniers) qui procurent l’essentiel des recettes d'exportation. Par exemple, le coton procure 75% de ses recettes d'exportation au Bénin et 50% au Mali.

Les PMA sont très vulnérables aux variations des cours des produits qu'ils exportent. L'instabilité des recettes d'exportation les empêche de programmer la charge de remboursement des emprunts effectués pour financer les investissements nécessaires à leur développement.

Cette instabilité des recettes d'exportation a deux causes principales :

- les fluctuations du dollar (monnaie de règlement des matières premières) ;

- la volatilité à court terme des prix des produits primaires. Fixés sur

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