Donnez de la force à votre texte

Donnez de la force à votre texte

Préférez toujours la voix active, le présent et l’indicatif. La voix passive affaiblit considérablement un propos. Utilisez si possible des verbes d’action au lieu de verbes d’état. Enfin soyez le plus précis possible.

Faites des phrases courtes. 15 mots grand maximum. Rappelez-vous, vous écrivez un article, pas un roman. J’utilise là un énorme cliché, c’est entendu, mais le sens qu’il véhicule est fondamental. Vous devez aller à l’essentiel. Votre texte est informatif, descriptif, analytique voire polémique. Vos mots doivent parler à tous. Encore une fois, simplifiez au maximum votre manière d’écrire. Cela ne veut pas dire que vous devez être simpliste. L’idée est d’être limpide, tellement limpide que la pertinence de votre propos puisse ressortir de manière éblouissante.

Écrivez de manière « nerveuse » et « incisive ». Évitez le style professoral ou trop « scolaire ». Il ne s’agit pas de rédiger un manuel d’anthropologie ou un guide technique sur le langage informatique Cobol ou Fortran (que les férus de code soient ici indulgents avec moi). Ces ouvrages ont leur intérêt et même leur beauté dans leur domaine précis. Mais ici, bon sang, vous devez tirer votre lecteur pressé, zappeur et cliqueur intempestif jusqu’à la fin du texte.

A ce stade, si vous ne l’avez pas encore fait, réglez son compte à l’orthographe. Utilisez tous les moyens pour arriver à votre fin. Peu importe lesquels. Votre texte doit être lisible et ne pas égratigner l’œil de votre lecteur.

Vous avez donc donné de la force à votre texte. Votre article, tout frais corrigé, mérite désormais d’être rehaussé par des panneaux indicateurs. C’est ce que vous allez faire très simplement dans la prochaine partie où vous allez découvrir comment renforcer encore l’envie de lire votre texte.

(A suivre)

Christophe Varlet

Donnez un chapô à votre article : Ajoutez de la force à votre entrée en matière

Posted on 22 juin 2012 by admin

Comment écrire un article facilement : la méthode étape par étape (Partie 9)

- A votre avis, Watson, une fois que vous avez rédigé tout ça et que votre article a gagné en puissance, qu’est-ce qu’il convient de faire ?

- …

- Enfin mon vieil ami, Ne me dîtes pas que vous séchez, pas maintenant, pas après toutes ces étapes ! Si près du but !

La silhouette longiligne et décharnée de Holmes se découpait sur la pénombre du salon. Il avait négligé d’allumer. Captivé par les paroles de mon ami, je n’avais pas non plus esquissé le moindre geste en direction de l’interrupteur. Holmes avait repris sa marche frénétique, traversant le salon de long en large de ses grandes enjambées. Sa pipe éteinte à la main, il désignait parfois de celle-ci une silhouette imaginaire, comme pour ponctuer sa réflexion intérieure.

- Je vais vous le dire, moi, Watson, ce que vous allez faire. Vous allez donner à votre article un écrin qui le mérite et qui accentuera encore l’envie de lire votre texte. Rappelez-vous bien : vous devez prendre votre lecteur par le col de son pardessus et lui mettre le nez dans votre texte. C’est une image, bien sûr. Mais votre travail n’aura réussi que dans la mesure où votre lecteur effectuera lui-même ce travail. Oui Watson, croyez-moi bien, il est parfaitement possible de pousser votre lecteur à se saisir lui-même par le col pour aller lire votre prose, irrépressiblement poussé par le besoin de découvrir, de comprendre, de savoir.

Je risquai :

- Si je comprend bien, Holmes, c’est le rôle du titre…

- Mais pas seulement, Watson, pas seulement ! Tempêta-t-il. Oui, votre titre est capital car c’est lui qui va « saisir » le cerveau de votre lecteur et lui instiller une promesse que votre texte va remplir. Mais avez-vous bien pensé à votre sous-titre ?

- Le chapô ?

- Parfaitement, Watson. Le chapô. Est-ce qu’on y pense, spontanément ? Comme beaucoup, vous avez tendance à l’oublier ! Malheureux !

Mon ami était de nouveau en train de s’énerver en faisant de grands gestes.

- Le chapô renforce la promesse du titre. Vous développez en une ligne ou deux votre sujet, vous le résumez un peu, sans trop en dire cependant, pour laisser présent l’appât que vous voulez utiliser. C’est tout un jeu en subtilité. Allons Watson, vous n’allez pas me dire que vous n’avez pas observé cela en lisant votre journal, comme vous le faites chaque jour depuis que je vous connais.

Je me grattai l’oreille :

- A vrai dire, ce sont les nouvelles qui m’interpellent…

- Vous n’avez rien remarqué. C’est trop beau ! Leur travail est donc bien réussi. Eh bien Watson. La prochaine fois, servez-vous un bon brandy et faites-moi plaisir. Arrêtez-vous sur les articles qui vous donnent le plus envie de lire. Vous allez remarquer que la plupart font appel à un chapô qui renforce l’effet du titre. Vous pouvez même aller plus loin, en réalité. Poursuivez votre lecture un instant et vous n’allez pas manquer de remarquer que les sous-titres sont construits comme des accroches, à l’intérieur même du texte.

- Pour relancer l’attention ?

- Oui Watson ! Vous êtes ferré, c’est entendu ! Mais le pêcheur lance régulièrement des amorces vers vous… Il ne veut pas vous perdre en route ! Utilisez cette méthode quand vous écrivez vos articles pour l’Academy Of Royal Medecine et vous allez constater combien l’attrait pour votre contenu va grandir. Suivez mon conseil !

Comme s’il m’en avait déjà trop dit, Holmes se mura dans le silence en poursuivant sa marche fiévreuse à travers la pièce. Cette saison où le détective en lui avait laissé place au spécialiste des mots n’avait pas fini de m’étonner. Car Holmes aimait partager ses découvertes. J’étais bien souvent le premier bénéficiaire des connaissances qu’il accumulait méthodiquement sur les sujets qui le passionnaient et dont il se servirait probablement pour l’une ou l’autre de ses enquêtes.

Qu’allait-il bien pouvoir encore me dire à propos de la rédaction d’articles ?

Crónica literaria

La

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