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« Devenir parent d’un enfant handicapé –une affaire d’homme, de femme, de couple, d’enfant et de société»

Fiche de lecture : « Devenir parent d’un enfant handicapé –une affaire d’homme, de femme, de couple, d’enfant et de société». Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Juin 2016  •  Fiche de lecture  •  2 714 Mots (11 Pages)  •  1 267 Vues

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FICHE DE SYNTHESE

D’ARTICLE

ME VD 1er année

         Titre de l’article : « Devenir parent d’un enfant   handicapé –une affaire d’homme, de femme, de couple, d’enfant et de société»

Nom de la revue : Informations sociales

Date et n° de la revue : 2006/4 n°132

Page dans la revue : pages 82 à 90

Auteurs : Régine Scelles







Une affaire d’homme, de femme, de couple, d’enfant et de société…
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1°) Présentation de l’auteur :

Régine Scelles est psychologue de formation, actuellement professeur d’université en psychopathologie elle à aussi été psychologue clinicienne au sein d’un SESSAD (service d’éducation spécialisée et de soins à domicile) pour enfants présentant une pathologie motrice ou psychique. Directrice de publication aux éditions Erès pour la revue Dialogue,  elle à écrit de nombreux articles et livres concernant le champ du handicap comme auteur et co-auteur. Tous ses ouvrages sont adressés tant aux équipes sociales, de soins qu’aux familles comprenant un enfant atteint d’une pathologie handicapante.

Bibliographie :

Régine Scelles, Famille, culture et handicap. Erès, Connaissances de la diversité, 2013, 232 pages.

Régine Scelles, Liens fraternels et handicap- De l’enfance à l’âge adulte, souffrances et ressources. Erès, La vie de l’enfant, 2010, 288 pages.

Régine Scelles, Handicap : l’éthique dans les pratiques cliniques. Connaissances de la diversité, 2008, 296 pages.

Jean-Philippe RaynaudRégine Scelles. Psychopathologie et handicap de l'enfant et de l'adolescent. Erès, Connaissances de la diversité, 2013, 246 pages.

Annie Élisabeth AubertRégine Scelles, Dispositifs de soins au défi des situations extrêmes. Erès,  Études, recherches, actions en santé mentale en Europe, 2007, 248 pages

2°) Résumé de l’article :

L’arrivée d’un enfant handicapé bouleverse toutes les projections que pouvaient avoir les futures parents sur ce dernier, dès lors la qualité de l’accompagnement par la famille, les équipes de soins, tout comme le regard porté sur cet enfant « différent » est décisif quant à la qualité du processus relationnel qui va suivre. Car bien que le moment de l’annonce soit un temps clef, la situation, entendre par ici la réaction, l’attitude des parents et leur propre perception du handicap sont amenées à évoluer aux grés des péripéties rencontrées et des moyens qui seront mis en œuvre par eux même pour les contrer.

Qu’il y est causes génétiques ou factorielles réelles ou non à la présence d’un handicap chez leur enfant, pour la majorité des couples la culpabilité reste marquée. Pourtant Il ne semblerait pas qu’elle soit toujours négative. Cette blessure du narcissisme permettant ainsi aux parents de s’inscrire comme acteurs de ce qu’ils vivent avec, pour et au côté de leur enfant. La parentalité se joue donc, différemment : Il y à nécessité de la rencontre avec le handicap en question presque avant même de rencontrer cet enfant, pour lequel le processus d’humanisation et par la suite d’individuation et d’attachement peu s’avérer plus long.  Ces parents qui s’estiment souvent dès la naissance comme mauvais, en modifiant les projections faites l’enfant, suivant des éléments qui leur seront de moins en moins inconnus, parviendront comme les autres à atteindre le processus de parentification ; et à espérer au statut  du « bon parent » auquel nous aspirons tous. En fonction du soutien, de l’aide reçue et des rencontres faites, le facteur temps est aussi plus important et il se peut qu’il ne donne jamais lieu au fait qu’ils se sentent « parents de cet enfant là ».

Ces faits marquent d’emblée la nécessité d’un soutien mutuel dans le couple et l’importance de la place accordée à chacun dans la famille. Plus que jamais la co-parentalité doit faire force, primordiale. Il est alors inéluctable d’aborder la place du père, déjà malmenée et remise en cause lors de la parentalité d’un enfant « sein », puisque la fusionalité mère enfant, par essence naturelle, peut avoir des conséquences plus néfaste sur l’équilibre familial (peut être déjà précaire) lors de l’arrivée d’un enfant handicapé. Une triade père-mère-enfant ou chacun à une place est donc une aide précieuse. En effet, homme et femme en fonction d’éléments lors étant propres, ne réagissent pas de la même manière à ce qui peut s’apparenter ici comme une épreuve. Alors que la mère, se sentant fautive, dans un processus de réparation des torts causés à l’enfant comme à son amant, tend souvent à vouloir tout assumer seule ; protégeant ainsi ce père qu’elle pense trop fragile pour la dure réalité, risque ainsi de nuire à son processus de parentalité. L’homme quant à lui, s’il ne trouve pas ou n’arrive pas à prendre place dans cet ensemble, lui-même chargée de la même culpabilité énoncée et emprunt d’un sentiment d’impuissance, peut se détacher au point de ne plus être un acteur présent face à la situation. L’élaboration de l’inscription dans l’histoire de cette triade est donc lente et décousue et demande l’accession à un état : celui de l’acceptation de ce qui arrive. L’annonce faisant souvent suite à un présent se vivant comme un instant T en continu où le temps lui, vient de s’arrêter : c’est l’état de choc. Et il se doit d’être vécu afin que le deuil des espérances passées puisse donner naissance à une nouvelle perception du futur.

Car l’enfant atteint d’un handicap surprend ses parents. N’étant pas d’emblé reconnaissable comme l’objet attendu par ces derniers avant la naissance, il ne gratifie pas leur narcissisme, ce qui rend difficile le processus de reconnaissance énoncé plus haut. Il est alors question d’un processus d’adoption. Pour qu’il est lieu, la gestion de la difficulté ne devra pas dépasser les capacités des parents qui peuvent se voir envahis de ressentiments négatif à l’endroit de l’enfant. Le couple, l’entourage comme les équipes professionnelles viennent alors augmenter ses résistances de contenance parentales en venant faire tampon dans la réassurance des compétences des parents. C’est par la découverte des particularités de leur enfant et des besoins qui lui sont propres que le parent peut s’identifier lui-même comme parents et adopter cet enfant comme étant le sien.  C’est en prenant conscience qu’ils peuvent répondre correctement à ses besoins qu’ils inscrivent cet enfant à leur histoire. Voila pourquoi il convient plus de parler de processus de révélation plutôt que d’annonce du handicap. Car ce processus identificatoire, de parentalité est lié non seulement à des éléments intrinsèques au couple et à chacun de ses protagonistes mais également à ce que cet enfant peut renvoyer dans les perceptions d’autrui (famille, équipe professionnelle) dès sa naissance dans le parcours qui suivra et aux difficultés auxquelles la famille devra faire face et ce, dans le temps. L’arrivée d’un enfant porteur de handicap est donc une affaire d’enfant, de couple, de parents mais aussi de société.

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