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De l'éducation des filles - Fénelon (lettre à Fénelon)

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Par   •  19 Avril 2017  •  Analyse sectorielle  •  1 031 Mots (5 Pages)  •  1 623 Vues

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Vauhier Emma

Marchal Camille

                                                                                                             A Allonnes, le 21/03/1688


A l'attention de Monsieur Fénelon,

        Nous souhaitons vous faire part de nos impressions suite à la lecture de votre traité De l’Éducation des filles. Premièrement, nous vous avons écrit pour dire du bien sur l'éducation que vous suggérez donner aux filles. Et deuxièmement, nous exprimerons notre désaccord sur certains points de cette éducation que vous envisagez.

        Pour commencer cette lettre, nous souhaitons vous féliciter, pour avoir défendu l'éducation des filles en disant « Rien n'est plus négligé que l'éducation des filles » à la ligne 1 ce qui semble être la thèse de votre traité. Cela signifie donc que vous avez remarqué qu'à notre époque nous, les femmes, n'avons pas une bonne éducation ou du moins pas égale à celle des garçons. Nous pensons également que vous êtes un homme plus ouvert d'esprit que toutes les autres personnes de notre époque qui prétendent que les femmes ne devraient pas avoir accès à la même éducation que les hommes. En effet, pour vous elles doivent avoir l'accès à certains enseignements, tant que cela ne touche « ni gouverner l’État, ni faire la guerre ni entrer dans le ministère des choses sacrées. » comme vous l'avez écrit aux lignes 20 et 21 de votre traité. Même si cette phrase au rythme ternaire insiste sur le fait que les femmes se voient refuser beaucoup de domaines, c'est toujours mieux que l'enseignement que leur propose leur mère c'est-à-dire l'enseignement religieux ainsi que l'enseignement domestique. Mères qui sont d'ailleurs selon vos propos des mères ridicules et ignorantes. Cela signifierait donc qu'elles enseignent sans même avoir un minimum de savoir. Nous voulons également souligner que vous avez remarqué que l'éducation des filles est moins importante que celle des garçons comme c'est écrit à la ligne 3 : « L'éducation des garçons passe pour une des principales affaires par rapport au bien public ». Cette phrase signifie que de toute manière, ce sont les hommes qui sont destinés à gouverner et non pas les femmes. Pour terminer, nous voulons relever un dernier passage de votre traité: «Les hommes qui ont toute l'autorité en public ne peuvent par leurs délibérations établir aucun bien effectif si les femmes ne leur aident à l'exécuter.». Nous avons particulièrement apprécié ce passage puisque comme nous vous l'avons indiqué plus haut, nous pensons que vous êtes plus ouvert d'esprit que la majorité des personnes de notre société puisque vous dites explicitement qu'un homme a besoin d'une femme pour exécuter ce qu'il a besoin de faire grâce à sa bonne organisation et à son bon sens, chose que beaucoup pense complètement idiot. Nous vous remercions donc de mettre cela au clair et nous espérons que grâce à votre influence certaine à la Cour, ce message soit lu et compris.

        Si nous pensons que vos arguments partent d'une bonne intention, nous pensons cependant qu'ils peuvent être perçus comme dégradants pour chacune des femmes. 

        Pour continuer, nous voulons en effet montrer notre désagrément en tant que femmes. Vos arguments partent d'une bonne attention mais sont maladroits car en voulant défendre la femme, vous utilisez des termes dégradants qui rabaissent la femme tel que le passage suivant : « Plus elles sont faibles, plus il est important de les fortifier » aux lignes 28 et 29. Ici, par le biais d'une antithèse (faible/fortifier) vous argumentez le fait qu'une femme devrait avoir le droit à l'éducation afin d'être l'égal des hommes. Cependant, nous pensons que la femme est l'égale de l'homme naturellement.  Aussi, vous dites que les femmes ont un esprit « moins fort que celui des hommes » à la ligne 25, ce qui est un comparatif défavorisant la femme. La société est également persuadée que les filles sont destinées au domestique comme vous le notez à la ligne 27 « pour les occuper tranquillement dans leurs maisons », comme si la femme n'était vouée qu'à une seule tâche, faite comme un automatisme et sans réflexion préalable. Or, ce n'est visiblement pas ce que vous pensez ni ce que vous souhaitez mettre en avant comme nous l'avons remarqué quelques lignes plus haut. Nous vous suggérons donc de revoir vos mots afin qu'il n'y ait pas de malentendus. Nous souhaitons également relever l'antithèse des lignes 12 et 13 « il suffit qu'elles sachent gouverner un jour leurs ménages, et obéir à leurs maris sans résonner ». Les termes gouverner et obéir forment donc une antithèse, un paradoxe dans cette phrase construite avec un chiasme.

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