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Commentaire de texte : La Fille (Jean de La Fontaine)

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Par   •  7 Février 2023  •  Commentaire de texte  •  1 785 Mots (8 Pages)  •  1 725 Vues

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Jean de La Fontaine, né en 1691, est un poète français de la période classique dont la renommée est principalement due à ses Fables. Extrait du Livre VII faisant partie de son second recueil de fables, le texte La Fille est dédié, tout comme le reste de l’ouvrage, à Madame de Montespan. Celle-ci, maîtresse du roi Louis XIV, accorda sa protection à La Fontaine. La fable étudiée conte les déboires d’une jeune précieuse se cherchant un mari, et dont l’abus d’exigences mènera à épouser un malotru. Ce texte est ainsi considéré comme une moquerie à l’égard d’Anne-Marie-Louise d’Orléans, dite la Grand Demoiselle, qui repoussa l’heure de son mariage jusqu’à l’âge de quarante-trois ans. Il s’agit en réalité d’une fable faisant suite à une première partie, Le Héron. En effet, ces deux histoires mettent en scène un même défaut chez le personnage principal (l’un humain, l’autre animal). Leur morale est donc sensiblement la même, à savoir qu’il vaut mieux profiter de ce qui nous est offert sans réclamer davantage. L’auteur cherche donc, à l’aide de cette fable, à établir un portrait péjoratif et narquois de la préciosité et de ses membres. Dans ce commentaire, nous allons ainsi repérer les procédés par lesquels Jean de La Fontaine forme une satire de la jeune femme présentée. Nous analyserons pour cela l’hypertrophie de la prétention de la précieuse et ses exigences excessives quant au choix de son futur mari, avant de nous pencher sur la leçon de sagesse que le fabuliste apporte à cette fable.

Premièrement, le fabuliste se moque de la classe sociale de la jeune fille en appuyant sur son orgueil et sa prétention démesurés.

Il affiche tout d’abord sa présomption à l’aide de la litote ironique « un peu trop fière » qui établit dès le premier vers le portrait d’un personnage extrêmement prétentieux. Cela est renforcé par le verbe « prétendait » qui confirme son orgueil tout en détenant une portée proleptique, annonçant les difficultés que la fille s’apprête à rencontrer pour se trouver un mari. Aussi, la jeune femme est évoquée par la dénomination « La Belle », montrant ainsi la perception qu’elle se fait d’elle-même tout en présentant une certaine ironie de la part de l’auteur. Elle se permet d’ailleurs de qualifier les prétendants de « chétifs de moitié », les rabaissant fortement en antithèse avec sa propre désignation au début du même vers. De plus, le complément d’objet second « à moi » au vers 12 est rejeté au début de celui-ci dans le discours de la pimbêche, laissant au complément d’objet direct « les » référant aux garçons qui se présentent une place moins importante : elle se met ainsi en valeur en évoquant sa propre personne avant tout. Par ailleurs, l’auteur se permet d’insérer un aphorisme aux vers 17 et 18, relevant que les « les précieuses | font dessus tout les dédaigneuses ». Il rattache ainsi le personnage principal de sa fable à la préciosité et toutes les manières qui y sont liées, notamment l’orgueil et l’impression de supériorité dont la vaniteuse fait preuve. Au vers 20, l’expression « [ils] vinrent se mettre sur les rangs » associe les potentiels époux à de la marchandise que la jeune femme examine. Cette réification place de surcroît celle-ci sur une marche plus haute, lui accordant un rôle de superviseure importante.

Le verbe « moquer » au vers suivant souligne cela, en révélant le caractère méprisant de la fille qui, tout en raillant méchamment ses potentiels futurs époux, laisse entendre qu’elle est bien supérieure à cela de façon hautaine. D’ailleurs, l’expression prononcée par la précieuse « je suis bonne » est placée à la rime, ce qui permet d’insister sur ce dernier adjectif attribut du sujet. Elle met donc son ego en avant bien que ce passage forme une antiphrase, l’auteur relatant cela avec ironie. De plus, les paroles de la femme rapportées au discours direct témoignent son envie de plaire, celle-ci affirmant qu’elle ne peine pas contrairement à ce que pensent les hommes. Elle se préoccupe donc de son image et de sa réputation, ce qui est en adéquation avec son caractère fier et hautain, sans pour autant l’intensifier. Le personnage de cette fable est donc empli de vanité et de fatuité, se sentant supérieur à tout ce qui l’entoure.

Mais la jeune fille dont La Fontaine établit le portrait fait preuve, en plus d’un orgueil et d’une prétention extrêmement développés, d’une exigence excessive.

En effet, dès le troisième vers, la liste des attentes de la future mariée est présentée par l’énumération de termes valorisants « jeune, bien fait, et beau, d’agréable manière », renforcée par la longueur du vers et par l’adverbe modalisateur d’intensité « bien ». La jeune fille s’intéresse donc tout d’abord à des critères superficiels qui relèvent uniquement du physique et des apparences extérieures. Le vers suivant allonge la liste de ses désirs avec la répétition de l’adverbe négatif « point ». De plus, ses exigences sont insensées puisqu’elle souhaite un homme « point froid et point jaloux », deux adjectifs incompatibles. Par ailleurs, l’adverbe « aussi » qui clôt le cinquième vers insiste sur la quantité phénoménale de ses volontés. La nouvelle énumération aux vers 5 à 7 présente quant à elle l’importance des désirs attribués à la classe sociale et à l’aisance

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