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Confrontation Petite Poucette et L'Écrivain

TD : Confrontation Petite Poucette et L'Écrivain. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  12 Novembre 2022  •  TD  •  2 810 Mots (12 Pages)  •  193 Vues

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        De tout temps, l'homme n'a cessé de vouloir exprimer son avis, ses pensées et même son opinion. Pour cela, il a toujours pu compter sur de nombreux moyens, tous plus unique les uns que les autres. Il peut très bien s'agir de la parole, du dessin, de la musique ou bien même, des écrits. Et c'est pourquoi nous allons analyser deux œuvres littéraires, afin d'en dégager une réflexion poussée sur un des nombreux messages offert par l'auteur. La première œuvre est L'écrivain,  écrite par Yasmina Khadra ou de son vrai nom Mohammed Moulessehoul, publiée le 2 janvier 2003. La seconde œuvre a pour titre Petite Poucette et est écrite par Michel Serres le 30 mai 2012. À travers l'étude de ces deux œuvres, nous essayerons de répondre à la problématique que nous nous sommes posées : Comment une œuvre littéraire permet de mettre en avant l'évolution d'un individu tout en nous racontant une histoire ? La valeur qui sera donc mise en avant ici est l'évolution. Par sa définition, l'évolution se qualifie comme étant le passage progressif d'un état à un autre. Toutefois, l'évolution se doit de commencer quelque part, et ce début sera ainsi, le commencement de notre réflexion.

        Pour débuter, dans Petite Poucette, la nouvelle génération nous est décrite comme étant vide de toutes connaissances liées à la nature, à l'environnement qui autrefois était pourtant notre lieu de prédilection, notre lieu de vie. Cela permet dès le début de montrer la différence entre les aînés qui « travaillaient au labour et à la pâture » (page n°1) et la jeune génération qui ne connaît plus ce monde. Dès le début du livre, on remarque une forte différence entre deux générations qui ne sont pourtant éloignées que d'un siècle. C'est par ce début que l'œuvre décrit au lecteur ce à quoi ressemblera la suite de ses écrits, une comparaison de plusieurs dizaines de pages entre les différences qui sont parfois mises en avant explicitement, et d'autre fois sous entendues. Dès le début de l'œuvre, deux siècles différents y sont comparés, l'an 1900 où les Hommes sont principalement ruraux, au contraire de l'an 2011 décrit comme plus une ère urbaine. On y compare la durée de vie ou bien les connaissances acquises. La nouvelle génération est d'abord décrite comme étant une génération à la vie facile, où tout n'est que bonheur et facilité : « Bénéficiant d’une médecine enfin efficace », « il ni elle n’ont jamais connu de guerre, ni bientôt leurs dirigeants ni leurs enseignants. » (page n°2). Cela permet d'appuyer sur la nette différence entre deux générations et leurs cadres de vie, deux manières de vivre, d'apprendre, de grandir et de mûrir bien différentes. On a comme l'impression que le livre commence par comparer la vie d'un enfant qui n'est remplie que de joie, d'illusions et de bonheur à celle d'un adulte dont l'expérience de la vie, des échecs et de la réalité lui auraient donné une vision plus éclairée et plus juste de ce qu'est « vivre ». C'est un point que l'on peut retrouver dans l'œuvre de Yasmina Khadra, une œuvre qui est l'autobiographie d'un passage de vie de l'enfant innocent et pur, à un homme tiraillé entre le devoir et la passion, entre la famille et soi. L'œuvre débute normalement, avec une mise en place de l'histoire : « C’était un matin identique aux précédents, presque aussi primitif qu’un sillon de labour. » (page 1), l'introduction des personnages : Mohammed Moulessehoul, son cousin, son père ainsi que le sergent Kerzaz. Les premières pages affairées à l'explication de sa relation avec son père ainsi que la rapide introduction du sergent et du monde militaire montrent bien l'importance que jouera le rôle de tout cela dans la vie entière de l'artiste, de son rapide passage d'un enfant rêveur et aventurier à un enfant à qui on arrache toute once de bonheur pour le former à un nouveau monde. Dans cet ouvrage, l'écrivain va raconter son histoire, son évolution tout au long de ce passage de vie, ses rencontres, ses joies et ses peines, bien qu'on ressente toujours qu'il reste attaché à quelque chose ou du moins quelqu'un : son père. Il perd ici sa liberté d'enfant et est poussé par le désir de son père à devenir officier. Il sera contraint d'évoluer dans un chemin qu'il ne souhaitait pas emprunter, un chemin qu'il aimerait abandonner mais dont l'affection paternel lui en empêche et cela jusqu'à une rupture qui n'arrive que bien plus tard. À partir du moment où son père l'abandonne au sergent Kerzaz, l'enfant qu'il était se doit de rapidement changer, devenir un esprit plus mûr et mature. « Mon cousin dut me tirer par le bras pour m’éveiller à moi-même. » (page 6), cette scène intervient lorsque le sergent les accompagne à l'école des cadets, notre protagoniste observant sur un square des enfants jouer. Le réveil permet de mettre ici en avant le fait qu'il va devoir accepter la réalité qu'il ne sera plus considéré comme un enfant, mais comme un futur militaire, un soldat qui se devra d'exécuter les ordres qu'on lui imposera. Dans Petite Poucette la nouvelle génération est au début décrite comme un enfant, l'enfant qu'est encore Mohammed Moulessehoul dans le début de son récit. Dans les deux cas, ce sont des êtres encore animés par une douceur candide, par un rêve qui sont rapidement comparés à un mode de vie plus abrupt et plus difficile. Un mode de vie qui se veut plus proche d'une réalité considérée comme étant plus mature et formatrice. En effet, si dans Petite Poucette la nouvelle génération n'a pas connue la guerre, les famines ou encore une médecine bancale, dans L'écrivain, l'auteur lui y est rapidement rapproché. Non pas à un degré aussi violent, mais qui pourrait l'être pour un enfant qui a été préalablement baigné dans une vie plus douce et tranquille comme le dirait sa mère : « On te gâte trop, me reprochait ma mère. On ne tirera rien de bon de toi, ici. » (page n°3). Ainsi, dès le début de ces deux œuvres, on y voit une comparaison flagrante de deux individus différents, le premier qui est encore doux, innocent et sujet à la contemplation à un second qui lui est plus dur, strict et surtout ouvert aux vis et colères du monde. On nous décrit donc dès le début un individu qui n'est remplie d'aucune expérience, qui ne connaît rien de la réalité et qui n'est donc inévitablement sujet qu'à une seule chose : évoluer.

        Ensuite, si nous analysons les livres dans leurs entièreté on peut constater une longue évolution des personnages principaux. Dans l'œuvre de Michelle Serres, on peut constater trois axes primordiaux : « Petite Poucette », l' « École » et enfin la « Société ». Rien qu'ici nous pouvons y voir le chemin d'évolution d'un enfant de la nouvelle génération. Tout d'abord la période d'apprentissage, de naissance de nouveau avec l'enfance représentée par « Petite Poucette » et l' « École ». Ces deux parties montrent une évolution flagrante entre deux époques bien différentes, la première où l'apprentissage est dure et n'est pas à la portée de tous, rendant donc les enseignements importants et respectés par les élèves, la seconde est vue comme plus futile, plus facile à appréhender grâce à des nouveaux moyens d'apprentissage et le principal étant bien évidemment la venu d'Internet. Une révolution qui les suivra jusque dans l'âge adulte que représente la partie « Société » de l'œuvre, de Michelle Serres. Dans cette partie, des sujets vastes tel que le jugement d'autrui, la reconnaissance de soi ou bien tout simplement la réalité de notre société sont abordés et mis en avant de manière aussi subtils que flagrante. Michelle Serres ne fait plus que de comparer deux générations différentes, il semble vouloir mettre en lien ces deux générations qu'il séparait autrefois. L'une comme l'autre possède un savoir que l'autre ne connaît pas : « Sur ce point précis, Petite Poucette apostrophe ses pères » (page 38), sous entendant que Petite Poucette possède aussi des connaissances que ses prédécesseurs n'ont pas encore acquis, tout comme l'inverse y est sous entendu. Grâce à cette citation on voit bien que l'enfant qu'était Petite Poucette hier est aujourd'hui un adulte qui est capable d'apprendre à ses aînés de nouvelles choses, c'est l'élève qui apprends à son professeur, l'élève commence à dépasser le maître. C'est une longue et douloureuse évolution que nous pouvons aussi constater chez Mohamed Moulessehoul. Il n'était qu'un enfant innocent et qui suivait les ordres de son enfant, mais aujourd'hui il est un homme mature, accompli et fier d'avoir suivi sa propre voie sans tenir en compte les attentes de son père. Cela est très clairement gravé dans toute l'œuvre grâce à sa transition, non pas à travers le récit à proprement parlé, mais surtout grâce à son affirmation de soi, de Mohammed Moulessehoul. C'est ici une avancée ferme de l'enfant encore soumis à son père et ses pairs, à leurs regards accusateurs vers un homme fier de lui même, de ce qu'il a accompli et de ce qu'il est. Avant cet œuvre, Yasmina Khadra était le prénom et nom de sa femme qu'il empruntait afin de pouvoir écrire librement sans être restreint par l'armée qui l'empêchait de publier ses ouvrages. Cette même vocation qui lui sera inspiré lors de sa première affirmation de soi, sa première évolution vers un être confiant mais surtout, qui ne voudrait plus se laisser faire : « Ma victoire sur 118 fit le tour des dortoirs. […] C’est à partir de cette année que j’ai commencé à me réfugier dans les livres. » (page 52). 118 est le matricule d'un enfant qui était connu pour être terrible et brutal, notre héros fut le premier à se redresser alors que ce dernier tentait d'obtenir quelque chose de sa part. Après cela, et pendant un long moment, notre jeune soldat continue de nous raconter comment la littérature lui a ouvert une nouvelle porte, celle de la libération. Ce n'est qu'à travers de la littérature qu'il ne voulait désormais évoluer, bien que son père s'y opposait, « De mon coté, je refusais de renoncer à cette chose indicible qui berçait mon âme en me préservant de tout, y compris de ma propre précarité » (page 53). Grâce à sa première rébellion face à 118, notre jeune héros se sent prêt à accepter qui il est et s'est enfin trouvé lui même. Il a réussi à trouver ce qu'il voudrait faire, la voie qu'il va emprunter et qu'il empruntera peu importe les obstacles sur sa route. C'est ici le début d'un long chemin rempli d'embûches vers la concrétisation de son rêve, vers la finalisation de son évolution d'enfant à adulte, de rêveur à bâtisseur de rêves, d'un être fragile et innocent à un homme fort et emplie d'une détermination qui se voudra inébranlable.

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