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Commentaire rédigé: A celle qui est trop gaie.

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Par   •  2 Juin 2014  •  4 278 Mots (18 Pages)  •  8 156 Vues

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commentaire rédigé

Le titre :

- Déjà, on constate une tension : l’adverbe d’intensité « trop », connoté négativement, et l’adjectif « gaie », chargé de sens positif. Comment peut-on être trop gaie ? Il faut une conception corrompue du bonheur pour écrire cela…

- « A celle » : le poème est dédié à une femme en particulier. La 2e personne, employée dans tout le poème, le confirme.

Strophe 1 :

Eloge de la femme

- Accumulation et rythme ternaire : souci de totalité de la description de plus en plus globalisante (tête-geste-air), et assonance en [è],et allitération en [t] : voyelle ouverte et consonne occlusive : rythme très musical, très entrainant.

- Topos baudelairien : comme un rappel à nombre des poèmes vus dans « S et I » : la femme paysage. Insistance sur la beauté : répétition de beaux.

- 4e élément de description : le rire, personnifié, rend son visage plus vivant.

- 2e comparaison  synesthésie sens tactile (vent frais) / auditif (rire) : le rire de la femme provoque l’un de ces moments de grâce qui rendent possible le langage poétique (« les parfums, les couleurs et les sons se répondent »)

2e strophe

- Le passant chagrin : autre personnification (allégorie ?) : la femme n’est pas touchée par le chagrin (au sens propre : elle ne l’éprouve pas)

- Topos de la beauté féminine , source de lumière : « ébloui » + comparaison au vers suivant.

- « tes bras » « tes épaules » : le registre de l’éloge (épidictique) se traduit par le choix d’un genre : le blason. Baudelaire semble se complaire dans les topoï, pour mieux surprendre par la suite.

3e strophe

- 2esynesthésie , visuelle (couleurs - fleurs) / auditive (retentissante + ballet).

- Ee occasion de prêter à le femme une valeur pétique, de la dire porteuse d’un message poétique que le poète interprête. C’est une femme à « poëte », pas seult pour les autres hommes.

4e strophe

- Redondance : « folle » / « affolé » : polyptote, figure d’insistance, et ici, marque la passivité, par la tournure passive, du poète observateur, face à une figure de femme pleine de vie.

- Robe : folle ; femme : folle ; poète : affolé. Jeu sur les mots, polysémie du mot « fou » : interoprétation légère (« fou de toi », et plus obscure : déséquilibre, perte des repères,

- … ce qui est confirmé par le dernier vers (expresivité mise en valeur par exclamation : la folie s’exprime enfin ?

- Apparition brutale de la première personne : le blason dédié à la femme devient poème lyrique sur la douleur et la folie du poète.

Dernier vers qui renverse toute la lecture du poème : l’horizon d’attente du lecteur est mis à mal. Antithèse révélatrice d’un recueil dont le titre est oxymorique : tension des contraires, les fleurs (dont il est question ici), et le mal, la folie destructrice, sadique, qui provient de la beauté, et surtout du désir.

5e strophe :

- Tension désir / violence est confirmée dans cette strophe.

- De même : passivité du poète, qui « trainait » son atonie, devient soumission. L’ »atonie » est un fardeau. Le mal se produit dans un cadre idéal, un « beau jardin ».

- Utilisation de l’adverbe « quelquefois » et du passé composé (« j’ai senti »): Baudelaire nous décrit ses crises, comme il le fait dans « Spleen IV »

- « comme une ironie » : ironie tragique : mauvais tour que lui joue le destin. Le poète est victime (de la femme ? de lui-même ?)

- C’est « le soleil » qui déchire « son sein », alors que plus haut, la femme est décrite comme un ciel. Surprise : c’est la beauté, la lumière, la chaleur qui est source de malheur.

- Le soleil « déchire son sein » : rapport évident avec la blessure qu’il souhaite infliger à la femme, plus tard. Le rapport amoureux est pris comme un combat (voir « Duellum »).

6e strophe

- Le poète insiste dans cette voie : perversion du topos romantique du double topos

o la Nature – la femme

o la Nature – refuge protecteur

(Nature : allégorie)

Il prête à la nature, la beauté, la femme, des intentions cruelles (« humilié »), mais ne donne comme indice de cette cruauté que la beauté, : lexique connoté positivement – printemps (saison des amours, de la vie, de la renaissance).

- « puni sur une fleur » : fleur = femme ? Reprise d’un topos poétique ancien : la femme-fleur : Ronsard, par exemple). La femme devient la victime au nom de toutes les fleurs (métonymie de la nature, de la beauté  de la femme ?)

7e strophe

- « ainsi » : rapport de conséquence, implacable, avec ce qui précède.

- Conditionnel : souhait, mode du non-réalisé

- Le châtiment interviendrait « quand l’heure des voluptés sonne » : expression claire du sadisme du poète, qui établit un lien direct entre le plaisir sexuel et la souffrance physique, et la soumission.

- Entre le verbe et le COD (« je voudrais (…) ramper sans bruit ») de multiples compléments circonstanciels qui créent un effet d’attente, donne l’impression que Baudelaire fomente, prépare, et qu’il met en scène son fantasme : complaisance.

- « comme un lâche » : la vengeance du poète n’est pas noble. Elle est i-gnoble. Le poète se situe à l’opposé de la grandeur (paradoxale !!!) prêtée à la femme-ciel : lui, il est écrasé au sol (soumis au poids de son « atonie ») , comme un reptile : confrontation entre une femme céleste et un homme tellurique. La femme est l’ennemie divine (ciel, soleil, Nature) et le poète le perfide serpent (« rampe sans bruit ») – contradiction totale avec certains autres poèmes sur la condition du poète,

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