Commentaire de texte, philosophie, ROUSSEAU, le langage

Ce texte de ROUSSEAU extrait de l'essai sur l'origine des langues a pour thème le langage. Le problème posé est le suivant: le fait de communiquer provient-il seulement de notre faculté à le faire et des outils mis à notre disposition pour le faire? Sa thèse montre que les outils ne sont pas indispensables pour communiquer alors que la puissance propre à l'homme l'est.

Afin de répondre à ce problème ROUSSEAU commencera, dans sont texte, par étudier le langage humain puis dans un second temps il le comparera avec la communication animale.

Dans ce texte, ROUSSEAU consacre son premier paragraphe à l'art de communiquer des idées chez l'être humain, autrement dit de parler. En effet, d'après lui, "l'invention de l'art de communiquer nos idées" (ici le terme art est utilisé au sens classique, c'est-à-dire une technique artificiellement créée) dépend non pas des organes tels que la langue, les cordes vocales ou encore la bouche qui nous permettent de parler mais plutôt d'une faculté propre à l'homme. L'homme posséderait donc une puissance qui lui donnerait la capacité de communiquer, cette puissance est appelée le logos. Le logos est le terme rassemblant deux idées: celle d'une pensée rationnelle en mots et celle d'un discours rationnel exprimant la pensée. Le logos et donc directement associé au cogito, c'est-à-dire lorsque le sujet pensant se saisit comme sujet pensant. Penser c'est parler et parler c'est penser. Et d'ailleurs il indique bien que si l'homme ne possédait pas ses organes là il trouverait un autre moyen pour communiquer ses idées "si ceux-là lui manquaient, lui en ferait employer d'autres à la même fin." Ce n'est pas l'outil (appareil phonatoire) qui fait usage du projet (communiquer des idées) mais c'est le projet qui va trouver l'outil qui va lui permettre de se réaliser. ROUSSEAU reconnait tout de même qu'en donnant à l'homme "une organisation tout aussi grossière" c'est-à-dire une construction physique des plus rudimentaire, la communication serait plus difficile, l'homme acquerra moins d'idées mais du moment "qu'il y ait entre lui et ses semblables quelque moyen de communication par lequel l'un puisse agir et l'autre sentir" ils pourront se communiquer "autant d'idées qu'ils en auront". Ceci est très bien démontré avec l'exemple des personnes sourdes et muettes: elles ne peuvent ni agir ni sentir grâce à leur ouïe ou leur appareil phonatoire mais ça ne les empêchent pas de communiquer leur idées et ceci grâce à la langue des signes. Effectivement, les hommes ne sont pas déterminés à parler, ils le choisissent, la puissance de pouvoir choisir est ce qui fait d'eux des hommes libres. En démontrant ceci ROUSSEAU ruine alors l'opinion des déterministes, doctrine d'après laquelle les actions des hommes sont, comme les phénomènes de la nature, soumises à un ensemble de causes extérieures.

Ensuite, dans le second paragraphe, ROUSSEAU se consacre aux animaux, à l'observation des bêtes. "Les animaux ont pour cette communication une organisation plus que suffisante, et jamais aucun d'eux n'en a fait cet usage", ROUSSEAU

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