Anthologie du siècle des lumières

Le siècle des Lumières

Définition des Lumières :

Le mouvement des Lumières indique un courant aussi bien littéraire, intellectuel ou philosophique au XVIIIe siècle qui s’appuie sur l’idée de liberté et agir contre l’ignorance. C’est le grand projet de l'Encyclopédie qui a pu démontrer cela. Les Lumières souhaitent réunir les connaissances et mettent en avant le progrès des arts et des sciences.

On désigne ce siècle a partir de la mort de Louis XIV, 1715, au début de la révolution française, 1789.

Auteurs majeurs : 

• Voltaire (1694-1778)
• Denis Diderot
• Jean-Jacques Rousseau
• D’Alembert

Peintres majeurs :

• François Boucher
• Jean-Baptiste-Siméon Chardin
• Maurice Quentin de La Tour

Contexte historique :

C’est en France que la philosophie de John Locke se repent doucement, de son avis, le peuple est le seul souverain authentique. Mais c’est en 1785 que Louis XIV décède après un règne qui a vu le retour à un ordre moral et l’apogée du règne royal.

Louis XV et Louis XVI plus tard, ne peuvent réformer l’Etat. La monarchie est alors critiquée.

De plus, l'économie se développe, et la bourgeoisie souhaite elle aussi accéder au pouvoir, débattant contre la noblesse.

Bien sur durant cette période, les sciences montrent une grande progression en même temps que la connaissance du monde, ce seront quelques facteurs qui va préparer à la future révolution industrielle.  

Principes:

1. La raison : se développe l’esprit critique ; critique sociale et politique, Montesquieu souhaite une monarchie modérée, et la critique religieuse, Diderot est contre la monarchie et Voltaire défend les victimes de l'intolérance religieuse.  
2. Le bonheur : Candide en est la vision finale.
3. Le liberté, la tolérance : liberté de s’exprimer et de penser.
4. Le progrès : le progrès des sciences permet de contribuer au bonheur de l’Homme.

Analyse :Pèlerinage à l’île de Cythère, Jean Antoine Watteau.

        Ce tableau peint en 1717, au début du siècle des Lumières, fait parti du mouvement “rococo”.  

        C’est une toile qui a longtemps fait débat car on ne savait pas si les amoureux revenaient ou arrivaient de l’île de Cythère. Cette île fait référence à la mythologie car elle est associée à la déesse Aphrodite. Du côté droit on peut remarquer une statue de Vénus entourée de fleurs qui font un lien avec l’amour car ce sont des roses blanches. Ce n’est pas le seul lien car le carnois de flèches ainsi que plusieurs Cupidon survolant le paysage aussi signifie l’Amour. La barque quant à elle renvoie au pèlerinage dut à la coquille. Les couleurs du tableau rapporte de la chaleur et de la gaité. Les femmes ont une élégance, une sensualité décrite partout sur cette oeuvre, la couleur rose se remarque, couleur de la séduction, de la féminité et du romantisme.

Watteau est ainsi nommé “le grand poète du XVIIIe siècle” par les Goncourt.

[pic 1]

Analyse : Les lettres persanes, Roxane à Usbek, Montesquieu

Oui, je t'ai trompé ; j'ai séduit tes eunuques ; je me suis jouée de ta jalousie ; et j'ai su de ton affreux sérail faire un lieu de délices et de plaisirs.

      Je vais mourir ; le poison va couler dans mes veines: car que ferais-je ici, puisque le seul homme qui me retenait à la vie n'est plus? Je meurs; mais mon ombre s'envole bien accompagnée: je viens d'envoyer devant moi ces gardiens sacrilèges, qui ont répandu le plus beau sang du monde.

      Comment as-tu pensé que je fusse assez crédule, pour m'imaginer que je ne fusse dans le monde que pour adorer tes caprices? que, pendant que tu te permets tout, tu eusses le droit d'affliger tous mes désirs ? Non : j'ai pu vivre dans la servitude ; mais j'ai toujours été libre: j'ai réformé tes lois sur celles de la nature; et mon esprit s'est toujours tenu dans l'indépendance.

      Tu devrais me rendre grâces encore du sacrifice que je t'ai fait ; de ce que je me suis abaissée jusqu'à te paraître fidèle ; de ce que j'ai lâchement gardé dans mon coeur ce que j'aurais dû faire paraître à toute la terre ; enfin de ce que j'ai profané la vertu en souffrant qu'on appelât de ce nom ma soumission à tes fantaisies.

        Montesquieu rédige La lettre 161, Roxane à Usbek, en 1721 sous forme anonyme pour éviter la censure. L'écriture de ces lettres s’est étendu sur une dizaine d’années.

Dans cet extrait, Roxanne annonce dès le début qu’elle a trompé Usbek et a fait de cette tromperie une vengeance agréable : “lieu de délices et de plaisirs” l.2. Le registre tragique arrive après avoir averti de sa mort “Je vais mourir” l.3. Il y a donc opposition avec la phrase précédente qui termine par “délices et plaisir” puis ensuite “mourir”. Elle se suicide pour se libérer de ce poid, de cette tromperie et c’est l’amour qui l’a amené à cela. Le champ lexical de la mort fait alors apparition : “poison”l.3, “retenait à la vie”l.4, “je meurs”l.4, “le sang”l.6. On remarque ici une certaine déception, une colère, Roxane reproche à Usbek sa soumission “tes caprices”l.8, “affliger tous mes désirs”l.9, “soumission à tes fantaisies”l.15.  Elle évoque la servitude, contrairement à la liberté, ce qui forme une antithèse. Le lecteur sent qu’elle dit tout ce qu’elle a sur le coeur, et même le lecteur peut se mettre à la place de Usbek avec l’utilisation de questions oratoires ligne 4,8,9, et avec l’utilisation du tutoiement. Usbek quant à lui est définit par un homme important, un maître. Roxanne lui appartient et subit tout ses désirs et doit obéir à ses lois.

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