APP crèche

Contexte

Mon stage s’est déroulé au sein d’une crèche municipale, celle-ci était composée de 3 secteurs dont celui des ballons rouges dans lequel j’étais affecté. Celui- ci accueille des enfants de 4 à 18 mois. Ce secteur était lui-même subdivisé en 2 parties avec d’un côté les bébés de 4 à 12 mois (marche non acquise) et de 12 à 18 mois. 

L’équipe est composée de deux Auxiliaires Puéricultrices (AP), d’une Éducatrice de Jeunes enfants (EJE) et d’un agent technique qui intervient en renfort auprès des enfants.

Lors de cette période, une situation m’a particulièrement interpellé, nous sommes le matin dans les environs de 9h30, les enfants se font déposer au fil de l’eau durant la matinée. Je suis avec une Auxiliaire Puéricultrice, les enfants sont sur un temps de jeu libre en attendant que tout le groupe se constitue, quand arrive G une petite fille de 18 mois. En l’observant je m'aperçois qu’elle hésite à intégrer le groupe, se met en retrait et observe. Puis une cloche tenue dans la main N attire son attention, elle s’approche de celle-ci, lui arrache violemment la cloche et la bouscule. Inès tombe sur ses fesses et pleure.   

Cette scène m’a particulièrement saisie car je n’ai pas compris l’injustice provoquée par G, ainsi que son geste de violence. De plus l’AP était occupée avec un autre enfant, elle n’avait pas l’attention sur cette événement, j’étais la seule adulte disponible pour gérer la situation à ce moment-là. 

Questionnement

Mon premier questionnement s’est posé sur mon habilitation à intervenir : étais-je habilitée à agir auprès des enfants dans cette situation et de quelle façon? 

Dans un second temps, je me suis également questionnée sur la raison du comportement violent de l’enfant. 

Dans ce secteur les différents professionnels de l’équipe pluridisciplinaire travaillent en interdépendance. J’ai ainsi été encadré par les auxiliaires puéricultrices mais aussi par l’EJE. La spécificité de chacun et leurs différents champs de compétences m’ont permis d’ajuster mon positionnement face à ce genre de situation.

En effet, lors d’événements similaires j’ai pu constater que l’EJE adoptait une posture singulière dans leurs gestions. D’abord elle vérifie la gravité du geste de violence. 

Ensuite elle s’adresse aux enfants sur un ton doux et posé, elle adopte un vocabulaire simple et emploie des phrases courtes afin de désamorcer la crise. Aussi elle identifie et verbalise les émotions vécues par l’enfant ce qui les rassure et ramène un climat plus serein. Dans sa posture physique, elle utilise la proxémie en se rapprochant des enfants en se mettant à leur hauteur, dans le souci de capter leurs attentions mais aussi que l’enfant ne soit pas impressionné par la taille de l’adulte. Tout ceci permet une relation de confiance et un climat sécurisant pour l’enfant.

En tant que stagiaire j’observe et intègre les différentes pratiques des professionnelles qui m’encadrent, je suis donc en capacité de mettre en application ce qui m’est transmis. Je suis donc en position d’intervenir dans le cadre de mon stage. Le stage a pour objectif d'acquérir des apports théoriques mais aussi de les mettre en pratique toujours sous le regard du professionnel encadrant. Cependant dans la réactivité je n’ai pas tout à fait agit à l’image de l’EJE, en effet ma réaction spontanée a été de s'adresser à G sur un ton agacé. Je n’ai pas immédiatement verbalisé les émotions et l’acte qui était en train de se produire, mais j’ai dénoncé l’injustice en la réprimandant. De ce fait, je me suis questionnée sur ma pratique en tant que future professionnelle de la santé. En ayant agi spontanément je m'aperçois que ma posture professionnelle manquait de cadre. Malgré l’apport théorique et pratique de ce stage je me suis rendue compte que l’expérience, la multiplicité des situations rencontrées permet de consolider la théorie par son application dans le temps et la pratique. Tous ces éléments ainsi qu’une bonne connaissance du public permettent d'acquérir un certain professionnalisme qui s’exprime spontanément et naturellement.

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