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Théâtre et préjugés

Dissertation : Théâtre et préjugés. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  28 Mai 2022  •  Dissertation  •  2 976 Mots (12 Pages)  •  227 Vues

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Dissertation :

Sujet : Le genre théâtral, dans sa diversité, vous paraît-il propre à dénoncer les préjugés et les travers d’une société ou d’un individu ?

Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur les œuvres que vous avez étudiées ou lues personnellement.

COMPRENDRE LE SUJET :

Plan détaillé :

  1. Le théâtre, moyen de dénonciation
  1. Un lieu de revendications diverses

Déjà des questions morales dans Oedipe-roi de Sophocle : inceste etc…

  1. L’engagement du dramaturge

 Albert Camus dénonce le despotisme dans Caligula, Ionesco le mode de fonctionnement du fascisme dans Rhinocéros. Dans Le Bourgeois gentilhomme, Monsieur Jourdain et certains des personnages qui l’entourent ont beaucoup de préjugés, notamment à propos de la place que la femme doit tenir dans la société. Shakespeare dans Hamlet remet en cause l’idée même de pouvoir politique lorsque celui-ci échoue dans les mains d’assassins. Hugo dans Ruy Blas dénonce la corruption des ministres en Espagne…

  1. Le metteur en scène renouvelle l’engagement du dramaturge

Philippe Caubère en 1995 reconnaît dans Dom Juan de Molière, métamorphoses d’une pièce, commentant sa mise en scène de la Cartoucherie de Vincennes de 1977 : « Si l’on aborde la pièce comme un dialogue philosophique de base, Dom Juan, c’est le clown blanc et Sganarelle l’Auguste : l’un pense, l’autre l’interroge ».

  1. Les différentes formes de la dénonciation
  1. Critique d’un individu

Harpagon, par exemple, dans L’Avare, représente l’archétype de l’homme cupide. Parfois, le personnage dont on dénonce les travers peut contaminer une société.

B-Critique d’une institution

Ainsi, la pédagogie de l’inspecteur d’Intermezzo de Jean Giraudoux a-t-elle perduré en France jusqu’à la fin des années 1960…

Le seul conflit de personnages antagonistes et la critique d’une institution peut prêter à rire. C’est par exemple le cas dans cette même pièce de l’opposition existant entre Isabelle et l’inspecteur, buté et borné, qui ne comprend pas que l’on puisse introduire de la fantaisie et de la liberté dans un cours pour en appeler à l’imagination des élèves, alors que lui ne compte que sur un cours traditionnel.

  1. Critique des travers d’une société

Dans l’Ile des esclaves de Marivaux, les rôles sociaux se trouvent inversés, les valets devenant les maîtres et vice-versa. Dans Antigone, Anouilh en pleine guerre mondiale peint une jeune fille se révoltant contre un pouvoir politique absurde. La critique touche parfois à la morale. Dom Juan de Molière peut être considéré comme une critique du libertinage. Le libertin ne respectait pas la morale de l’Eglise alors admise par le plus grand nombre. Quant à la critique de la guerre, elle passe de la dénonciation de la société et des hommes à certaines pages de l’Histoire. La Guerre de Troie n’aura pas lieu de Giraudoux est ainsi une critique ouverte de la guerre, et pousse le spectateur ou le lecteur à réfléchir sur les conditions dans lesquelles une guerre éclate.

  1. Limites de la dénonciation au théâtre
  1. Un théâtre fait essentiellement pour divertir le public

La commedia dell’arte apparaît d’abord comme un spectacle de pure distraction scénique. Elle met en scène dès sa naissance des personnages qui ont des défauts, mais avant tout pour faire rire le spectateur, et pas pour dénoncer leurs caractères.

  1.  La tragédie n’est pas appelée originellement à dénoncer

Aristote dans La Poétique explique que le héros y subit la destinée voulue par les dieux (le fatum). Il doit inspirer la crainte et la pitié (catharsis) du spectateur afin que celui-ci ne se rende pas coupable des mêmes passions dans sa propre existence, réelle quant à elle. Ainsi Œdipe-roi de Sophocle s’intéresse-t-elle à la morale, en condamnant certes Œdipe, mais surtout le parricide, le régicide, l’inceste, et l’hybris (orgueil démesuré).  

  1. Le théâtre contemporain cherche d’autres voies que la dénonciation.

Plus que de dénoncer de simples travers, il s’intéresse parfois à l’échec de l’être humain lui-même et la faillite de la société. Ex : le théâtre de l’absurde d’Eugène Ionesco et l’antithéâtre (« L'antithéâtre, pour autant que l'on puisse regrouper dans cette appellation vague des auteurs aussi différents que Ionesco, Beckett, Adamov […] se définit, dans la lignée surréaliste et futuriste, comme un théâtre dressé contre la « pièce bien faite » du xixe siècle, avec sa psychologie facile, ses dialogues brillants, son intrigue bien ficelée, son illusionnisme scénique et sa volonté de se faire une tribune morale », Dictionnaire mondial de la littérature).

Dissertation rédigée :

Ménandre dans Le Dyscolos se moque d’un misanthrope, quand Plaute raille dans Aulularia un vieil avare. Le portrait de Dom Juan chez Molière dépasse le cadre de la critique d’un individu pour s’intéresser à des faits de société, le libertinage, les dévots qui ont fait interdire son Tartuffe. Dans La Guerre de Troie n’aura pas lieu Giraudoux dénonce l’absurdité qui conduit à une guerre, et Anouilh s’interroge sur l’esprit de résistance au pouvoir dans son Antigone, critiquant celui-ci – incarné par Créon –, un pouvoir qui ne peut revenir sur une décision de peur de perdre sa crédibilité. La critique des individus, des institutions, des préjugés, de la société ou du pouvoir, est fréquente au théâtre.

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