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Mal-être conjoncturel ou crise existentielle

Dissertation : Mal-être conjoncturel ou crise existentielle. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Novembre 2019  •  Dissertation  •  2 834 Mots (12 Pages)  •  431 Vues

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Dans ce chapitre nous allons essayer de comprendre et de prouver la crise de Malrich, le suicide de Rachel et la vérité du père. Dans cette recherche nous avons décidé de nous basé sur les trois personnages centraux de l’histoire, qui sont le père et les deux frères.

Sansal a créé ses deux personnages très différents l’un de l’autre pour permettre une variété des regards, portés sur le père, en choisissant Rachel comme personnage cultivé, instruit, sérieux, diplômé et Malrich qui est un personnage jeun, frustre et moins instruit que son frère

  1. Le journal de Malrich

Etant donné que le personnage romanesque est, dans plusieurs cas, l’objet et le sujet d’une enquête psychologique du lecteur. Cette enquête fait du personnage, un véritable porte-parole. Dans ce roman Malrich assume parfaitement ce rôle, puisque il est auteur/narrateur et personnage. Un statut que Boualem Sansal lui a donné.[1]

Après le suicide de Rachel, Malrich a reçu le journal du défunt, il a décidé d’écrire « le journal des frères Schiller » incluant les deux journaux intimes. Sous forme de préambule, il écrit :

Je remercie très affectueusement Mme Dominique G.H., professeur au lycée A.M., qui a bien voulu réécrire mon livre en bon français. Son travail est tellement magnifique que je n’ai pas reconnu mon texte. J’ai eu du mal à le lire. Elle l’a fait en mémoire de Rachel qu’elle a eu comme élève. « son meilleur élève » a-t-elle souligné. Dans certain cas, j’ai suivi ses conseils, j’ai changé… dans d’autres, j’ai conservé ma rédaction… je m’en fiche, ce que j’avais à dire, je l’ai dit, point, et je signe : Malrich Schiller. 

Ce travail n’était pas une chose simple pour Malrich parce qu’en commençant à lire le journal de son frère, le choc surgit, l’incroyable réalité de leur famille fut découverte.

Malrich sombre dans la noirceur de l’histoire des Schiller et comme le dit :

Dès que j’ai commencé à lire le journal de Rachel, je suis tombé malade. Tout s’est mis à bruler en moi. Je me tenais la tête pour l’empêcher d’éclater, j’avais envie de hurler. C’est pas possible me disais-je à chaque page […] j’étais glacé de l’intérieur. Je n’avais qu’une envie : mourir. J’avais honte de vivre.[2]

Malrich ne se doutait de rien, ne savait rien, ne connaissait rien de cette histoire. Il était si jeune pour subir tout ce qui s’est produit. En recevant le journal intime de son frère, il n’avait qu’une seule idée en tête, comprendre les raisons qui ont poussé son frère à mettre fin prématurément à sa vie. Mais le drame s’est doublé quand il a commencé à lire. À chaque page l’effervescence monte, à chaque page il tombe malade et des sentiments comme : l’injustice et l’absence de vérité. S’installent en lui. Malrich se pose, alors une kyrielle de questions sur ce qu’il a subit, sur son existence, sur son père. Malrich qui était jeune, frustré et moins instruit que son frère, se lance dans une quête qui s’avère très complexe et très émouvante.

Il cherchait la réponse à trois questions : Pourquoi Rachel s’est-il donné la mort ? Comment nos parents sont-ils morts ? Qui était papa ?

Malrich dit :

La nuit se referme sur elle-même, sur son secret. Et le film recommence avec plus de détails, plus de cris, plus de silence, plus d’obscurité, et je sens l’odeur de la mort qui me prend à la gorge et l’odeur du sang qui se mêle à la terre. Et je vomis. Soudain je me rends compte que je suis seul dans le pavillon.[3]

Le film qui tourne dans sa tête, est celui de la mort de ses parents. Une sorte de crise que Malrich décrit inconsciemment dans ce passage. Chaque nuit, Malek revois des scènes de ce genre et à chaque fois des mots comme : mort, sombre, souffrance, obscurité, nausée et sang, reviennent quand il lit le journal de son frère. En même temps des questionnements tournent dans sa tête : « peut-être que le fait de s’interroger est la vraie raison. Rachel s’en est posé des questions dans son journal. »[4].

Malrich a essayé de marcher sur les pas de son frère. Il est même parti en Algérie pour voir ce qui a pu déstabiliser son frère et les raisons qui l’ont poussé à se suicider. Malrich dit : « je comprends la douleur de Rachel, c’est tout un monde qui s’écroule, on se sent coupable, crasseux, on se dit que quelque part, quelqu’un doit expier. Rachel l’a fait, lui qui n’a jamais fait de mal à personne. »[5].

Dans ce passage on comprend que Malrich commence à douter ; peut-être que son frère avait raison de se donner la mort, peut-être que ce qu’a fait Rachel était juste. Malrich est vraiment incertain dans ce qu’il est en train d’entreprendre, mais ce qui le perturbe le plus encore dans tout cela, c’est les propos que tient Rachel sur leur père : « je termine par cette phrase de Rachel, j’y pense tout le temps : « […] sommes-nous comptables des crimes de nos pères, de nos frères, de nos enfants ? Le drame est que nous sommes sur une ligne continue, on ne peut en sortir sans la rompre et disparaitre. »[6].

Malrich ne sait plus quoi faire face à ce choc, et même le journal de son frère qui était censé être une source de réponses, s’est avéré être au final une autre source de questionnement, ce qui l’a rendu encore plus incertain qu’il ne l’était au paravent. Mais ce qui lie Malrich et Rachel ; outre les liens du sang, reste la question suivante : « qui était vraiment Hans Schiller ? ». La réponse est vue différemment les deux frères. Malrich n’est pas entièrement d’accord avec son frère. Il dit dans un passage : « Rachel, je ne le comprends pas toujours. Il m’énerve. Il parle de notre père comme d’un assassin, il insiste, il le charge, c’est dingue. Papa était SS, d’accord, il a fait les camps d’extermination, d’accord, mais rien ne dit qu’il a tué. Il gardait les prisonniers... »[7].

Il ne voit pas son père du même œil que son frère Rachel, pour lui rien ne prouve que son père ait participé au génocide commis contre les juifs dans les camps d’exterminations, n’est qu’il est jamais tué quelqu’un.

Nous pouvons comprendre d’après cette analyse faite sur le personnage Malrich, que les circonstances de la mort de Rachel et son journal lui ont transmis un Mal-être. Malrich avait très Mal en lisant le journal, il n’a jamais autant souffert de sa vie. Cette conjoncture a créé en lui un Mal-être, qui l’a poussé ; lui l’insouciant sans attache ; a essayé de comprendre qui est son père et pourquoi son frère s’est-il ôté la vie ?

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