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L'affaire Grégory Villemin ou l'histoire d'une culpabilité médiatique

Fiche : L'affaire Grégory Villemin ou l'histoire d'une culpabilité médiatique. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  9 Mai 2017  •  Fiche  •  1 096 Mots (5 Pages)  •  703 Vues

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L’affaire Grégory Villemin ou l’histoire d’une culpabilité médiatique

Le 16 octobre 1984, le corps du petit Grégory Villemin est retrouvé ligoté dans les eaux de la Vologne.  L’enfant a été assassiné. Ce fait divers sordide va prendre une ampleur exceptionnelle dans les  jours qui vont suivre et passionner à la fois la presse et le public. Mais elle va également être l’objet de dérapages médiatiques que le documentaire va retracer dans les détails.  

Dès l’annonce de la découverte du corps, les journalistes locaux se rendent sur les lieux.  Jean-Michel Bezzina, envoyé par la radio RTL parvient à obtenir dès le lendemain du crime le témoignage du père de l’enfant. Ce premier témoignage, confirmé par d’autres,  rapporte  le harcèlement d’un corbeau dont les parents de Grégory sont les victimes depuis plusieurs années. Très rapidement, les médias flairent ce qu’ils appellent « l’affaire du siècle ».  Le décor, qui n’ «est pas sans rappeler celui du film Le Corbeau diffusé quelques temps auparavant », raconte Laurence Lacour, alors journaliste pour Europe 1, et il stimule l’imagination des journalistes. Claudine Cunat, journaliste pour La Voix du Nord évoque même un « décor idéal » pour un fait divers.

Par manque d’éléments, les premiers envoyés spéciaux sur place « brodent » et très vite s’improvisent enquêteurs enfreignant les règles élémentaires de leur profession. Le colonel Sesmat  raconte que des certains témoins ont ainsi été payés, que des journalistes qui se sont fait passer pour des policiers, que des photos personnelles ont été volées. Les rédactions nationales font pression pour obtenir des informations auprès de leurs envoyés spéciaux.

Pour concurrencer  RTL, Europe 1 recommande à la famille Villemin Maître Garraud, l’avocat avec lequel la radio a l’habitude de travailler. Elle obtient ainsi des informations « confidentielles » Les lettres anonymes sont publiées au mépris du secret de l’instruction.  La présence d’un corbeau donne tout son relief à l’affaire entrainant les journalistes  dans un jeu de piste. Laurence Lacour parle même de  «  Tintin dans la Vologne » : les journalistes ont tout le loisir d’imaginer, d’inventer, de reconstruire le scénario.

Parallèlement, les gendarmes enquêtent sur le corbeau. Des noms cités dans la presse au mépris de la présomption d’innocence.  Grâce à leurs liens avec les avocats,  les journalistes ont des connaissances de l’enquête qu’ils ne devraient pas avoir.

Mise en garde à vue,  Murielle Bolle dénonce son oncle Bernard Laroche comme étant l’auteur des faits. Ce dernier est mis en examen pour assassinat. La presse se déchaine. Pour Laurence Lacour, d’Europe 1, Bernard Laroche est condamné le soir même de son arrestation. Elle avoue même l’avoir traité de « monstre, d’assassin, de psychopathe » tout en reconnaissant qu’elle n’avait aucune preuve de sa culpabilité.

Les erreurs de procédure sont nombreuses.  Renvoyée dans sa famille, Murielle Bolle se rétracte par la suite. Bernard Laroche est remis en liberté.  Un journaliste accuse alors la mère de l’enfant auprès des policiers « je vous paie le champagne que c’est la mère ».

Les médias ne peuvent supporter la vacance de l’information, la presse doit vite trouver un nouveau coupable. Dès lors, l’accusation se porte sur la mère de l’enfant.  La presse en fait sa cible et l’accable. Pour Laurence Lacour, ce déchainement est à la hauteur du scrupule ressenti lors de l’accusation abusive de Bernard Laroche.

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