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De Gaulle

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Par   •  10 Janvier 2016  •  Étude de cas  •  1 863 Mots (8 Pages)  •  1 059 Vues

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Devoir de rhétorique - 22/10/2015

Lysias, Discours pour l’invalide


AVANT PROPOS :


Lysias, fils de Céphalus, naquit à Athènes, en 458 ou 440 avant J-C, où son père était domicilié, et fut élevé avec les Athéniens les plus distingués. Lysias étudia la rhétorique en Italie, mais il revint à Athènes en 412. En 404, Il fut arrêté, mais se réfugia à Mégare d’où il défendit la cause des démocrates athéniens exilés. Lorsque la démocratie fut rétablie à Athènes en 403, Lysias y reçut le titre de citoyen et y résida désormais, écrivant des discours à l’intention des plaideurs.

Lysias est l’un des plus célèbres logographes grecs (ils composaient des discours professionnels, principalement à l’intention des avocats), remarqué notamment parce qu’il adaptait son style au caractère de l’orateur.

Il a contribué à renouveler l’éloquence par son style simple et sans prétention. Sa prose, renommée pour son charme et pour sa limpidité, devint le modèle de la prose attique.


ANALYSE 


Paratexte 

Ce texte, intitulé Discours pour l’invalide est un plaidoyer rédigé par Lysias pour son client, qui doit convaincre le jury du tribunal de lui maintenir son allocation d’invalidité. Le genre du discours est évidemment d’ordre judiciaire puisqu’il s’agit d’un cadre juridique. L’auditoire, composite, en atteste puisqu’il s’agit d’un tribunal composé des « citoyens du Conseil ».

Peu d’informations sont disponibles concernant l’ethos préalable de l’orateur, c’est-à-dire l’image que nous en avons, si ce n’est qu’il est invalide et plutôt âgé (à présent que je suis plus vieux). Le protagoniste, doit se défendre d’une accusation portée contre lui par un athénien, selon laquelle il ne mérite plus son allocation d’invalidité, n’étant pas assez infirme pour la toucher et bénéficiant de revenus financiers suffisants. Nous n’avons guère d’informations quant à l’accusateur, qui serait, comme le prétend  l’invalide, jaloux. Seul un parallélisme entre la vigueur et la jalousie permettrait de déduire qu’il s’agit d’un jeune athénien.

Structure du texte et stratégie argumentative

 § 1-3 L’exorde, débute sur tonalité ironique ; l’invalide, en effet, remercie son accusateur de lui « avoir intenté ce procès » et de lui fournir la possibilité de « rendre compte de sa conduite » devant le jury.  Cette touche d’humour permet à l’accusé de susciter d’emblée l’attention de son auditoire, et d’essayer de le regrouper en un public homogène pour le rallier à sa cause.

L’invalide accusé par un athénien de bénéficier, à tort, d’une pension, doit démontrer devant son Assemblée que c’est de bon droit que la cité lui verse son allocation handicapé.  

Rapidement, grâce à l’usage habile des pronoms personnels, le discours se met en place et les parties s’opposent. La première personne du singulier affronte la troisième. L’accusé s’adresse aux Citoyens du Conseil  en les vouvoyant et ne laisse aucun répit au  jury. Les phrases s’enchaînent, l’invalide se prête à un jeu de questions- réponses qu’il mène seul : « Est-ce pour mon argent qu'il m'intente cette accusation calomnieuse? Non, n'est-ce pas? »

 Les conjonctions de coordination car et or articulent l’argumentation, parfaitement menée. L’invalide sait exactement où il veut mener son auditoire.

L’orateur, insiste fermement sur le fait que l’accusation est une pure invention et emploie des termes très forts «  cet homme est un menteur », « accusation calomnieuse, » «  il ment ! ».

L’invalide dépeint une image avantageuse de lui-même et se crée ainsi un ethos positif et valorisant (« ma vie a été plus digne d’éloges que d’envie). L’allitération en D renvoie à l’idée qu’il mène une vie droite et morale. L’éthos gratifiant que se construit l’orateur fonctionne d’autant mieux qu’il discrédite son accusateur (l’occurrence du terme méchanceté en témoigne) et dénonce sa jalousie.

L’invalide vise à renforcer la légitimité de sa défense face à une accusation particulièrement odieuse et surenchérit en exposant son bourreau comme un vil personnage, avec qui il n’a jamais eu aucun contact : « Et s'il dit que je suis son ennemi et qu'il veut se venger, il ment : vu sa méchanceté, je ne l'ai jamais eu ni pour ami, ni pour ennemi. »

La simplicité du style, toutefois très soigné et la fine ironie dans l’exorde retrouveront tout au long du plaidoyer 

§ 3 – 21 Rapidement, l’accusé rendre dans le vif du sujet en exposant son argumentation « Voilà donc qui est déjà clair ». L’omission d’une narration cadrée et structurée est volontaire, elle permet d’animer rapidement le débat. L’invalide énumère les allégations proférées « Au dire » et expose les griefs qui lui sont reprochés par l’utilisation d’enthymèmes : « je n'ai pas droit à l'allocation que je reçois de la cité, parce que je ne suis pas infirme, parce que j'exerce d'autre part une profession qui me permettrait de vivre sans le secours qu'on me donne. D'après lui, la preuve que je suis bien valide, c'est que je monte à cheval ; la preuve que je vis largement de mon métier, c'est que je puis fréquenter des gens qui peuvent faire des dépenses.

Une grande partie du discours va alors s’appuyer sur la réfutation des accusations. L’invalide va s’emparer de chaque allégation pour les démonter une à une. Il s’adresse au jury de manière audacieuse et admet une évidence. L’expression «  vous savez tous »  montre qu’il n’a pas plus grand-chose à prouver concernant ses revenus mais qu’en qualité d’honnête citoyen, il va tout de même mettre sa vie à nue devant le tribunal : «  Je vais cependant vous en dire quelques mots ».  

L’accusé donne des preuves de sa pauvreté, «  mon père ne m’a rien laisse », Comme il le prétend lui-même, l’invalide est issu d’une famille pauvre, sans héritage, ses parents sont décédés –«  mon métier ne me rapporte pas gros, je l’exerce seul, sans l’aide d’un esclave que je ne pourrais pas me payer d’ailleurs »,– en donnant des preuves de son infirmité remise en question du fait qu’il monte à cheval, il retourne adroitement l’argument de l’accusateur à son avantage pour confirmer son invalidité évidente : «dans le malheureux état où je suis réduit, j’ai trouvé là le moyen de faire plus facilement les courses un peu longues auxquelles je suis obligé ».

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