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Biographie De Charles De Gaulle

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Par   •  22 Décembre 2011  •  5 141 Mots (21 Pages)  •  1 756 Vues

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Dans les premières lignes de ses Mémoires de guerre, Charles évoque sa mère en ces termes : "Ma mère portait à la patrie une passion intransigeante, à l'égal de sa piété religieuse". Le foyer familial, catholique et patriotiste, est aussi très cultivé. A douze ans, la mémoire du général est prodigieuse : on peut déjà déceler ses auteurs préféré (Chateaubriand et bientôt, Péguy à propos duquel il confiera plus tard : "Aucun auteur ne m'a autant inspiré dans ce que j'ai entrepris de faire"), mais il est périlleux de savoir ce qu'il na pas lu, tant il dévore les rayons de l'immense bibliothèque familiale. Henri de Gaulle confie l'éducation du jeune Charles aux Jésuites et aux Assomptionnistes. Ses matières préférées sont l'histoire, la littérature et l'Allemand, qu'il parlera bientôt couramment grâce aux vacances passées chez les correspondants badois, sans doute alliés aux Kolb, grands-parents de sa mère.

C'est en 1907 qu'il se retrouve en Belgique, à l'école libre du Sacré-Coeur d'Antoing, où se sont repliés les Jésuites de l'Immaculée-Conception. La vocation militaire de Charles se déclare dès 14 ans. Après une année préparatoire au collège Stanislas à Paris, Charles est reçu en 1908, à 18 ans, à l'École militaire de Saint-Cyr, d'où sont issus depuis le XIXe siècle, les cadres politiques de la France. Ayant intégré l'École à un rang moyen (cent dix-neuvième), il en ressortira treizième en 1912. Il est alors affecté sur son choix au 33e régiment d'infanterie (RI) d'Arras, commandé par Philippe Pétain.

Trente-quatre ans séparent le jeune lieutenant du vieux colonel qui, à cinquante-six ans, commande l'obscur 33e RI, quand d'autres sont déjà généraux. Pétain, qui a perdu la foi, passe pour un libertin et compense ses déboires et sa réputation par un isolement et une froideur calculés. Pourtant, il sait parfois briser la glace pour ses officiers qu'il estime beaucoup. Voilà un caractère qui plaît au lieutenant de Gaulle, chez qui, semble-t-il, Pétain reconnaît aussitôt un disciple. Pétain note sur la nouvelle recrue, en 1913 : "Officier de réelle valeur qui donne les plus belles espérances pour l'avenir. Très intelligent, aime son métier avec passion... Digne de tous les éloges". Mais des tensions et des contradictions se font sentir entre Pétain et de Gaulle. C'est même pour toutes ces raisons que, sans attendre leur rupture historique de l'été 1940, de Gaulle se séparera de son chef, victime, l'âge venu, des travers qu'il avait jadis combattus.

2 Août 1914 : la guerre éclate et le vieux monde roule à l'abîme. Pétain rejoint le front pour entamer l'épopée qui en fera le vainqueur de Verdun. Blessé dès le 15 août à Dinant en affrontant avec ses camarades l'épreuve du feu. Blessé de nouveau au combat de Mesnie-les-Hurlus, en Champagne, le 10 mars 1915, il rejoint le 33e RI comme commandant de compagnie, puis adjoint au colonel Pétain. Le lieutenant de Gaulle devient à titre temporaire dès le mois de février 1916 (et définitivement en octobre suivant) capitaine. En mars 1915, il est décoré de la croix de guerre et cité à l'ordre de sa division. En février 1916, la compagnie de De Gaulle monte sur Verdun. Le 2 mars, écrasée par l’artillerie, au terme d'un corps à corps avec les Allemands, le capitaine de Gaulle s'écroule inanimé, frappé d'un coup de baïonnette. Il se réveillera prisonnier. Transfert à l'hôpital de Mayence. Commençant alors trente-deux mois d'une épouvantable captivité, ponctuée de cinq tentatives officielles d'évasion qui lui vaudront de passer du confort très relatif des premiers oflags à la cellule sans lumière des récidivistes.

Interné successivement à Osnabrück, Neisse, Sezwoyn, Inguestadt, Rosenberg, Passau, Ingolstadt encore puis Würzburg et Magdeburg, Charles de Gaulle n'ignore bientôt plus rien de la géographie pénitentiaire allemande. Quand il ne tente pas de s'évader, le capitaine en profite pour relire les auteurs grecs et latins et les contemporains qu'il avait négligés, mais aussi la presse et la littérature allemandes qu'on veut bien lui communiquer, organisant, dès qu'il peut, des conférences historiques ou philosophiques pour ses compagnons. Charles de Gaulle devra pourtant attendre le 11 novembre 1918 pour être libéré. A Lyon, il fête ses retrouvailles, le 3 décembre 1918, avec une France victorieuse. Charles de Gaulle gardera toujours un sentiment d'humiliation au coeur.

Les trois années suivantes, au cours desquelles il suit, de janvier 1919 à mai 1919, un cours obligatoire pour tous les anciens prisonniers, et participe comme instructeur volontaire à la lutte que livre la Pologne contre l'armée rouge, consolident ses réflexions d'hommes d'armes. Après vingt mois passés à l'École militaire de Rambertow puis à l'État-major de Varsovie, le capitaine de Gaulle rencontre Yvonne Vendroux, fille d'un industriel calaisien, qu'il épouse le 7 avril 1921.

En février 1921, et jusqu'à mai 1922, Charles de Gaulle est professeur d'histoire à Saint-Cyr, manifestant des dons de brillant pédagogue. Ceci lui permettra parallèlement de se consacrer à la préparation de l'École Supérieure de Guerre. Le 2 mai 1922, le Journal officiel publie l'admission du capitaine de Gaulle à l'École Supérieure de Guerre. Il y restera deux ans, non sans avoir subi les stages traditionnels auprès des différentes armes : dragons cantonnés à Paris, chars à Satory, aviation du Bourget, artillerie à Trèves... Les idées qu'il défend tranchent avec celles d'un corps professoral figé dans la tradition. Mais il y reçoit des notes médiocres :son assurance tellement appréciée au combat passe pour de l'orgueil ; son esprit d'initiative pour de l'indiscipline ; son humour pour de l'insolence. Il n'est pas admis à figurer sur la liste des futurs enseignants. Relégué dans un emploi subalterne à l'État-major de Mayence en 1924, il en est tiré par l'intervention de son ancien colonel, devenu le maréchal Pétain, alors au sommet de son prestige militaire et civil qui l'appelle à son cabinet comme officier rédacteur et l'impose comme conférencier à l'École de Guerre, tâche dont il s'acquittera, en sa présence, courant 1927.

Dès ce moment, de Gaulle n'est plus tout à fait un officier comme les autres. C'est le début d'un désaccord grandissant qui scellera le destin de Charles de Gaulle.

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