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Avis: L'image est autour de nous omniprésente.

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Par   •  27 Mai 2013  •  Dissertation  •  731 Mots (3 Pages)  •  976 Vues

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Publicité, cinéma, télévision, écrans de jeux, ordinateurs : l'image est autour de nous omniprésente. Dans le vieux procès qu'on lui intente, peut-on décider de ce qui l'emporte entre ses vertus pédagogiques et la puissance par laquelle elle s'insinue dans notre imaginaire ? Tout n'est-il pas finalement question de pratique et d'éducation ? On pourra, dans les quatre documents que nous proposons, repérer des arguments aux termes desquels l'image présente clairement les défauts de ses qualités.

C'est l'évidence de l'image qui donne aux films leur force ou leur séduction : mais aussi par sa plénitude inéluctable la photographie arrête ma rêverie. C'est une des raisons pour lesquelles – on l'a dit souvent – l'adaptation d'un roman à l'écran est presque toujours regrettable. Le visage d'Emma Bovary est indéfini et multiple, son malheur déborde son cas particulier ; sur l'écran je vois un visage déterminé, et cela diminue la portée du récit. Je n'ai pas ce genre de déception quand l'intrigue a été conçue directement pour l'écran ; il me plaît que Tristana1 ait les traits de Catherine Deneuve : c'est que je suis d'avance résignée à ce que cette histoire n'ait que la dimension d'une anecdote. Souvent aussi l'importance que prend l'image visuelle appauvrit les lieux qu'elle me découvre. Sur le papier, « l'absente de tout bouquet2 » l'est par son parfum, par la texture de ses pétales autant que par sa couleur et sa forme : c'est à travers les mots la totalité d'une fleur qui est visée. Un paysage de cinéma, je le vois, j'en entends les rumeurs : mais je ne sens pas l'odeur salée de la mer, je ne suis pas éclaboussée par les embruns. Le cadrage des photographies les isole souvent du reste du monde. Si je lis le mot Tolède, toute l'Espagne m'est présente ; dans Tristana, les rues de Tolède, par la perfection même avec laquelle elles sont photographiées, ne me donnent rien d'autre qu'elles-mêmes. Parfois l'art du metteur en scène lui permet de dépasser ces limitations : cette campagne est si vivante que je crois en sentir sur ma peau la fraîcheur ; je ne me promène pas dans une rue, mais à Londres avec toute l'Angleterre autour de moi. Mais dans le meilleur des cas aucun film ne saurait atteindre à un certain degré de complexité. Moins expressive que l'image – et donc, quand on se borne à donner à voir, moins rapide –, l'écriture est hautement privilégiée quand il s'agit de transmettre un savoir. Quand une œuvre est riche, elle nous communique une expérience vécue qui s'enlève sur un fond de connaissance abstraites : sans ce contexte, l'expérience est mutilée ou même inintelligible. Or, des images visuelles ne suffisent pas à la fournir : si elles essaient de la suggérer, c'est grossièrement et en général avec maladresse. On s'en est aperçu quand Costa-Gavras a tourné L'Aveu. Il a réussi Z parce que l'intrigue était très simple, le contexte connu : une machination policière parmi d'autres. Mais L'Aveu n'a de sens que dans une situation qui renvoie à toute l'histoire de l'après-guerre en U.R.S.S. et dans les pays de l'Est. Les personnages n'existent pas seulement dans le moment

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