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Un écrivain ou réalisateur doit nécessairement décrire des personnages mignons ou inhabituels afin de susciter l'intérêt du lecteur

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Par   •  23 Juin 2018  •  Analyse sectorielle  •  1 159 Mots (5 Pages)  •  930 Vues

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Selon vous, un écrivain ou un cinéaste doit-il obligatoirement décrire des personnages sympathiques ou extraordinaires, pour susciter l’intérêt du lecteur ?

Le roman sous la forme que nous connaissons existe depuis le XIIème siècle. Il met en scène des personnages de fiction, engagés dans des aventures imaginaires, parfois présentées comme réelles. Par ailleurs, le XIXe siècle est souvent considéré comme l'âge d'or du roman car c'est l'époque à laquelle il prend son essor. Des écrivains comme Zola, Hugo ou encore Balzac ont révolutionné le genre romanesque de par leurs personnages des plus exceptionnels ou à l’inverse drastiquement normaux, pour dépeindre une réalité parfois dérangeante.

Faut-il alors nécessairement que le lecteur rencontre dans les romans ou dans le cinéma des personnages agréables ou hors du commun pour s’intéresser à eux ?

Certes, l’attrait du lecteur est souvent porté vers des personnages sympathiques et exceptionnels en tout point, qu’ils lui permettent de se distraire, de s’évader, de rêver et même de les prendre comme modèle, mais l’utilisation de personnages banals ou antipathiques lui permet aussi de s’y reconnaitre plus aisément et de pouvoir décrypter le comportement de certains personnages mauvais, mais intéressant.

        Le personnage de roman est par nature, un être extraordinaire. Sa fonction première est de distraire le lecteur avec ses aventures rocambolesques, afin de le faire rentrer dans l’action et de lui faire vivre des expériences exceptionnelles à travers les personnages et plus généralement l’intrigue. Ils peuvent se démarquer de l’ordinaire par leurs qualités remarquables qu’elles soient de l’ordre morales ou physiques. Le personnage de fiction de Sherlock Holmes créé par Sir Arthur Conan Doyle est loué pour ses qualités de déduction hors-norme qui font de lui le meilleur détective de Londres, et qui fascinent le lecteur en l’emportant dans un tourbillon d’actions à couper le souffle.

De plus, ces personnages que l’on peut même qualifier de héros, ont la capacité de permettre au lecteur ou au spectateur de voyager, de rêver, de fuir son ennui quotidien pour s’évader dans un monde romanesque. Qui n’a jamais imaginé vivre les péripéties et avoir les pouvoirs magiques d’Harry Potter ? En effet, Harry Potter, célèbre personnage du roman éponyme de J.K Rowling, mène une vie intense et trépidante en combattant « Celui dont on ne doit pas prononcer le nom », quand il n’est pas dans les salles de classe de Poudlard à étudier les sortilèges ou la magie noire. L’intrigue captivante, combinée à des personnages que l’on ne peut qu’admirer, répondent à notre besoin constant d’évasion vers un monde où tout est possible.

        Outre le caractère exceptionnel du héros de roman, le lecteur s’intéresse aussi à sa sympathie et autres qualités morales, ce qui en fait un modèle à suivre pour celui-ci. Ainsi le personnage de la Princesse de Clèves du roman de Madame De La Fayette joue le rôle d’un modèle sur lequel le lecteur prend exemple afin de devenir une meilleure personne. Elle possède des aptitudes et des compétences admirables ; la beauté, la vertu, la bonté ou encore l’intelligence font partit de ses nombreuses qualités, qui font d’elle l’image même de la perfection que le lecteur voudrait atteindre. S’il se laisse emporter par ses personnages extraordinaires et admirables, le lecteur ou le spectateur trouve aussi de l’intérêt à la peinture d’une humanité plus commune.

A partir de la seconde moitié du XIXème siècle, l’envie des auteurs de représenter des personnages plus authentiques se fait ressentir. Les auteurs considérés comme réalistes ont pour objectif de peindre le monde contemporain, social et historique. De ce fait, des personnages sans qualités particulières apparaissent, et permettent donc au lecteur de s’y identifier. Il peut alors se projeter pleinement dans chaque personnage et se retrouver en lui, il agit ainsi comme miroir face à l’humanité moyenne. Zola s’impose comme maître de la discipline notamment dans son roman L’Assommoir, avec comme personnage principale Gervaise, une jeune femme point compliquée, qui se décrit elle-même comme tel : "Mon Dieu ! Je ne suis pas ambitieuse, je ne demande pas grand- chose... Mon idéal, ce serait de travailler tranquille, de manger toujours du pain, d'avoir un trou un peu propre pour dormir, vous savez, un lit, une table et deux chaises, pas davantage…". Gervaise représente l’archétype de l’être banal, qui n’attend rien de la vie et dont la vie n’attend rien.                                          Parallèlement, personnage ordinaire rime avec histoire ordinaire, ainsi les thèmes abordés dans le roman ou dans le cinéma sont plus proches de la réalité et confrontent le lecteur à des situations dans lesquelles il peut se reconnaitre. Contrairement aux péripéties invraisemblables que rencontrent des personnages exceptionnels, les écrivains du réel exploitent la banalité de la vie courante, comme avec Fréderic Moreau du chef d’œuvre de Flaubert, L’Education sentimentale. C’est un jeune provincial de dix-huit ans venant faire ses études à Paris. Il connaîtra l’amitié, la bêtise, l’art, la politique, la révolution. Plusieurs femmes traverseront son existence, mais aucune ne peut se comparer à Marie Arnoux dont il est éperdument amoureux. Ces expérimentations se retrouvent dans la vie de chacun, des envies révolutionnaires au grand Amour, et quoique banales, elles servent de repère au lecteur qui peut ainsi connaître et apprendre la vie, à travers l’expérience du personnage, pour retranscrire les leçons qu’il y en a tiré, dans sa propre existence.

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