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Romain Gary

Commentaire de texte : Romain Gary. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Novembre 2021  •  Commentaire de texte  •  1 528 Mots (7 Pages)  •  1 687 Vues

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Commentaire littéraire

Les récits de voyage, qui se sont développés depuis la Renaissance, proviennent souvent d’une attirance pour les terres inconnues et leurs habitants. Romain Gary, avec sa nouvelle "J'ai soif d'innocence", publiée en 1962, met en scène un narrateur qui raconte sa fuite de la société matérialiste par un départ en Polynésie, afin de satisfaire un idéal d'authenticité.

L’écrivain, âme d’artiste, rêvant de voyage et de liberté, dénonce dans cet incipit, la lutte continue pour le profit et l’importance donnée à l’argent dans les sociétés capitalistes. Nous allons étudier les différents moyens utilisés par l’auteur pour argumenter ses idées. Dans un premier temps, nous analyserons comment l’auteur arrive à montrer ses idéologies et son désir de voyage face à l’oppression financière que le capitalisme inflige aux sociétés, par la suite nous verrons la déception de l’auteur face à ce système qui perdure sur les continents étrangers, et dans un dernier temps, nous verrons comment l’auteur fait face à une société qui lui parait idyllique.

Nous pouvons constater que l’auteur nous montre à quel point la société capitaliste oppresse mentalement et financièrement les personnes semblables à lui. Pour cela, il utilise un vocabulaire cru, critique, solennel, réaliste et une tonalité tragique et lyrique qui se dégage du texte comme le montrent les expressions suivantes : « la civilisation et ses fausses valeurs» (l.1),« un monde mercantile entièrement tourné vers les biens matériels » ( l.3) ,«atmosphère de compétition frénétique et de lutte pour le profit où l’absence de tout scrupule était devenue la règle » (l.5-7) et : « il devenait de plus en plus difficile de se procurer ces quelques facilités matérielles indispensables à la paix de l’esprit ». Les champs lexicaux de l’argent avec les mots :« mercantile »(l. 3) ; « biens matériels » (l. 3) ; « profit » (l. 6) ; « intérêt » (l. 14) et de l’oppression avec : « évader » (l.5), « lutte » (l.6), « règle » (l.7) et « frénétique » (l.6), montrent au lecteur la relation étroite qu’entretiennent argent et oppression dans la société capitaliste et leur rôle dans la décision de l’auteur de vouloir s’échapper de cette société mercantile.

Effectivement, ce désir de voyage et de liberté vers des terres plus saines est devenu indispensable pour l’auteur qui, face à cette société oppressante, se décide donc à partir.

Nous pouvons remarquer que cette partie renvoie aux champs lexicaux du voyage et de la liberté comme nous le montrent explicitement les expressions suivantes : « je décidai enfin de quitter la civilisation […] et de me retirer dans une île du Pacifique » (l.1-2), « J’éprouvais le besoin de m’évader de cette atmosphère » (l.5). L’auteur cherche à montrer au lecteur à quel point cette notion de liberté dans la société est factice en utilisant le mot « évader ». Cela va mener inconsciemment le lecteur à placer l’auteur au même niveau qu’un détenu de prison qui s’échapperait de celle-ci. Ceci renforce donc le premier argument énoncé qui émet l’idée que la société oppresse mentalement l’auteur à tel point que celui-ci se sent emprisonné.

D'autre part, le désintéressement aux activités lucratives est, pour l’auteur, primordial dans une société idéale car, d’après lui, cela pourrait amener à une relation saine dans laquelle les individus se rendraient service réciproquement sans attendre une quelconque considération d’intérêt. Pour cela, il fait une énumération de toutes les qualités qu’il souhaite chez autrui en éliminant les travers de l’homme comme le montre l’expression suivante : « Je rêvais de me sentir entouré d’êtres simples et serviables, au cœur entièrement incapable de calculs sordides, auxquels je pourrais tout demander, leur accordant mon amitié en échange, sans craindre que quelque mesquine considération d’intérêt ne vînt ternir nos rapports. » (l. 11-15).

L’auteur fait montre d’une volonté très exigeante tant vis-à-vis d’autrui que de lui-même.

Son arrivée à Papeete fut une immense déception. Au lieu de découvrir un dépaysement total, il retrouve sur place les travers d’une civilisation qu’il avait fuie. Pour cela, on remarque une analepse sur la société capitaliste vécue antérieurement, et une énumération des conditions sociales qu’il ne pensait plus retrouver si loin de la France : « tout y a un prix, un salaire, un domestique y est un salarié et non un ami et s’attend à être payé au bout du mois, l’expression « gagner sa vie » y revient avec une insistance pénible » (l.19-21 )

Il montre aussi avec sa phrase : « l’argent était une des choses que j’étais décidé à fuir le plus loin possible. » (l.21-22) que sa détermination à trouver un endroit correspondant à

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