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Nouveau théâtre ou théâtre de l’absurde

Commentaire d'oeuvre : Nouveau théâtre ou théâtre de l’absurde. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Mai 2019  •  Commentaire d'oeuvre  •  6 339 Mots (26 Pages)  •  895 Vues

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Nouveau théâtre ou théâtre de l’absurde

Le théâtre de l’absurde (le Nouveau théâtre) est un style de théâtre apparu dans les années cinquante, se caractérisant par une rupture totale par rapport aux genres plus classiques, tels que le drame ou la comédie classiques.

L’origine de cette pensée étant sans conteste le traumatisme, la chute de l’humanisme à la sortie de la Seconde Guerre mondiale, mais aussi les échecs de la modernité politique et artistique. Ce mouvement littéraire s'est inspiré des surréalistes et des dadaïstes mais est radicalement opposé au réalisme.

Eugène IonescoSamuel BeckettArthur AdamovJean Genet (France) Harold Pinter (UK) sont parmi les auteurs de ces œuvres qui ont bouleversé les conventions du genre. La particularité de Ionesco et de Beckett est qu’ils ont exposé une philosophie dans un langage lui-même absurde qui réduit les personnages au rang de pantins, détruit entre eux toutes possibilités de communication, ôte toute cohérence à l’intrigue et toute logique aux propos tenus sur scène.

Toutefois, Beckett a toujours nié faire partie de ce mouvement malgré la pièce Fin de Partie qui possède les caractéristiques du genre.

Ce type de théâtre montre une existence dénuée de signification mettant en scène la déraison du monde dans laquelle l’humanité se perd.

        

1950

La Cantatrice chauve - Eugène Ionesco, Théâtre des Noctambules

[pic 1]

La Parodie, L’Invasion – Arthur Adamov        

[pic 2]

Trait commun historique: le refus du théâtre tel qu’il se pratiquait alors

Dénominateur commun: la misologie (la haine du langage)        

Tout le langage est ressenti comme dépourvu de but: il n’y a pas de cantatrice chauve chez Ionesco, alors qu’Adamov déclare refuser suivre le modèle des dialogues selon Jean Vilar.

Refus de:

langage poétique du théâtre symboliste et post-symboliste

travestissement antique (qui renouait avec le théâtre classique)

le théâtre existentialiste (à message ou à thèse)

Ils refusent le langage verbal pour une „physique de la scène” (moins Ionesco, plus Adamov). La scène montre des choses qui parlent plus que les personnages: chez Adamov, des personnages qui boitent, ou les chaises, dans Les Chaises. Dans L’Invasion, le désordre sur la scène est la transposition du désordre des pensées.

Le Théâtre nouveau, avec le Nouveau roman et avec la peinture non-figurative redécouvre un monde contingent. Les deux vagabonds d’ En attendant Godot se retoruvent sur la scène sans jouer de rôle, comme s’ils étaient „de trop”. Leur présence est autarcique.

Liens avec la prose existentialiste (en forme):

La représentation d’une réalité dédramatisée, simplement présente – amorale et anti-dramatique

La représentation de la condition humaine à travers des personnages seuls ou mis en quarantaine.

Faire de ce théatre un „théâtre de l’absurde” c’est l’intégrer à une logique et à une tradition. Ionesco appelle ce théâtre „absurde” en ce qu’il montre l’homme „coupé de ses racines religieuses ou métaphysiques”. Ionesco évolue vers un théâtre à message, engagé, alors que Beckett reste dans la radicalité absolue d’une négation du langage et du monde que seul des scènes d’humour noir ponctuent. L’essai de Martin Esslin publié en 1961, où l’expression théâtre de l’absurde devient célèbre, définit ce type de dramaturgie en l’analysant à la lumière des écrits d’Albert Camus, et notamment du Mythe de Sisyphe qui portent sur l’absurdité de l’être. Pour Esslin les principaux dramaturges du mouvement sont Eugène Ionesco, Samuel Beckett, Jean Genet et Arthur Adamov, bien que chacun de ces auteurs ait les préoccupations et des styles très personnels qui dépassent le terme absurde.

Géographiquement, le théâtre de l’absurde est à l’origine très clairement situé dans le Paris avant-gardiste, dans les théâtres de poche de la Rive gauche, et même précisément du Quartier latin. Cependant, parmi les chefs de file de ce mouvement qui vivent en France, peu sont Français.

Caractéristiques

  • Le lieu où se déroule l’action imprécis (dans En attendant Godot, on sait que l’action se déroule dans une lande, sans plus de précision).
  • Le temps est lui-même tourné à l’absurde (pendule sonnant un nombre improbable de fois dans La Cantatrice chauve de Ionesco).
  • Volonté de créer un spectacle total : utilisation de mime, de clown, d’un maximum d’éléments visuels, soucis du détail dans la mise en scène, jeux de lumières, de sons.
  • La satire de la bourgeoisie (mais par la bourgoisie il faut comprendre tout le monde).
  • La scène se déroule souvent dans un climat de catastrophe.
  • Le langage mis en scène n’est plus un moyen de communication mais exprime le vide, représente la vie, laquelle est elle-même ridicule.Beckett: le langage exprime, ne communique rien.
  • L’absurde (ou le contingent) est simplement mis en scène.
  • Théâtre élitiste (ou non). Le comique couvre une problématique sérieuse.
  • Les objets retrouvés dans le théâtre de l'absurde n'ont aucune symbolique (le symbolique étant une logique considérée elle aussi fausse)
  • Procédés: des répétitions, des pléonasmes, des problèmes syntaxiques, certaines rimes, plusieurs proverbes et de mauvaises traductions sont nombreuses.
  • En analysant le répertoire de l’avant-garde dramatique de son époque, Martin Esslin montre que ces pièces de théâtre sont moins farfelues qu’elles ne paraissent et qu’elles possèdent une logique propre, s’attachant à créer des mythes, autrement dit une réalité plus psychologique que physique. Elles montrent l’homme plongé dans un monde qui ne peut ni répondre à ses questions, ni satisfaire ses désirs. Un monde qui, au sens existentialiste du mot, est « Absurde ».
  • À partir de La Cantatrice chauve, première pièce de Ionesco en 1950, se fonde pourtant un absurde spécifiquement théâtral, plus proche du raisonnement par l’absurde connu en logique, que de la notion existentialiste. La critique de l’époque appelait d’ailleurs également ce mouvement dramatique : « nouveau théâtre », l’expression « théâtre de l’absurde » étant au début désavouée par Ionesco et Adamov qui récusaient toute appartenance à l’existentialisme. Ce genre se fonde aussi sur le spectacle total prôné par Antonin Artaud.
  • Ce théâtre qui va, dit Esslin en 1961, « fournir un langage nouveau, des idées nouvelles, des points de vue nouveaux et une philosophie nouvelle, vivifiée, qui transformeraient dans un avenir assez proche les modes de pensées et de sentiments du grand public ».

Samuel Beckett (1906-1989)

Il meurt le 22 décembre 1989, le jour de la révolution roumaine.

L’étude de Octavian Saiu sur „Samuel Beckett derrière le Rideau de Fer: La Réception en Europe de l’Est”, publiée en anglais dans un recueil d’études sur la réception de l’oeuvre de Beckett à travers le monde

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