Pour un oui ou pour un non – Nathalie Sarraute
Thèse : Pour un oui ou pour un non – Nathalie Sarraute. Recherche parmi 302 000+ dissertationsPar heloisepap • 30 Juin 2025 • Thèse • 986 Mots (4 Pages) • 16 Vues
Pour un oui ou pour un non – Nathalie Sarraute – explication linéaire n°3 -
Le dernier combat – (de « Mon dieu, et moi qui avait cru » à « où vous vous ébattez »)
Situation du texte : L’amitié entre H1 et H2 a d’abord été perturbée par les mots « C’est bien …ça », au cours d’une discussion qui s’est envenimée. Juste avant notre passage, c’est le souvenir d’une anecdote d’alpinisme dans la Barre des écrins qui amène une étape plus violente dans ce conflit : les deux personnages prennent conscience du fait qu’ils ont toujours éprouvé une haine secrète l’un pour l’autre depuis bien longtemps.
Une fois de plus, c’est bien le langage qui est au centre de la dynamique du langage théâtral, mais aussi les non-dits et les silences, les sous-entendus.
Qu’est-ce qui fait que ces tensions souterraines refont surface et sont enfin formulées ? Problématique : Comment le langage est-il une arme dans cet affrontement parvenu à son point culminant ?
Etapes du texte : 1-Le constat d’une situation de conflit extrême
2-La définition des deux camps qui s’affrontent (à partir de « Quels camps ? »)
3- Le mot de trop : « raté »
Explication linéaire
1ère étape :un combat à mort : Ligne 569 : le mouvement de la phrase , avec sa gradation ascendante, montre une prise de conscience de plus en plus nette chez H2 : « comment ai-je pu oublier ? Mais non , je n’avais pas oublié…je le savais, je l’ai toujours su ». Ce qui avait été « oublié », c’était le refoulé de cette Haine. Les … soulignent un silence où les pensées galopent. Le « Mais non » est un revirement de la conscience, l’acceptation de la lucidité.
H1, en répondant « su quoi ? Dis-le » demande à H2 de dire ce qu’il ne veut pas dire entièrement. On remarque une continuité de la parole entre les deux amis, chacun voulant souvent se nourrir de la parole de l’autre et compléter, rebondir. Ils sont un effet un tandem, et leurs rôles sont parfois interchangeables, malgré leur opposition.
H2 ligne 573 : une expression de la violence du conflit à travers un champ lexical du combat. Les mots « sans rémission(guérison) peuvent être pris dans leur sens médical aussi bien que dans leur sens religieux (pardon). Le conflit est en effet un cancer qui ronge leur amitié. Voir les hyperboles en crescendo (lutte à mort, combat sans rémission…).
L’idée d’un combat pour la survie évoque la théorie de Darwin sur la sélection naturelle des espèces.
H1 hésite dans cette voie : « tu vas fort ».
H2 poursuit avec un vocabulaire militaire (soldats, ennemis, camps). Mais l’idée de deux camps permet d’élargir l’opposition au-delà des deux amis : derrière eux il y a un collectif, une classe sociale.
2e étape : deux camps
-On entre alors dans le deuxième mouvement. Les deux camps vont être définis. le « vous » réapparaît. La violence consiste ici à utiliser des mots comme des armes, avec une escalade de cette violence. H1 attaque avec le mot « raté ».
-Le camp de H1 : les bourgeois installés, ceux qui luttent pour la vie etc. : chaque mot y est une attaque blessante pour H2 car on comprend à demi-mot que l’autre camp est celui des lâches et des ratés qui vivent en marge de la société, vaguement artistes, (on a déjà vu cette opposition auparavant). Le mot de « raté » n’est pas prononcé mais H1 a déjà compris.
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