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Cadre et Cadrage

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Par   •  19 Mars 2023  •  Cours  •  1 167 Mots (5 Pages)  •  260 Vues

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Cadre et cadrage

I - Le cadre : définition et vocabulaire élémentaire 

  1. Définition

Cadre de l’image 🡪 limite de toute image. Toute image est cadrée, quelque soit son medium (support de l’image : peinture, cinéma,...).

Toute image est matérielle même si elle est projetée, c'est à dire, même si elle passe d’un ordinateur à l’autre par exemple.

Il faut savoir que le cadre existe toujours : Au cinéma, c’est le bord de l’écran (il est définit par un format, c'est à dire, le support (largeur de la pellicule) ainsi que le format de projection ou de diffusion (rapport entre la hauteur et la largeur de l’image).

Le cadre peut désigner un objet : le bord de l’image, mais aussi être abstrait : le monde de l’image et le réel, la limite du champs visuel, la fin de l’image.

Existence, David Konnenberg

Jacques Aumont, « Le Cadre », L’image, 1994

Joël Magny, Vocabulaire du cinéma, Cahiers du cinéma, 2004

Étienne Souriau, Vocabulaire d’esthétique, PUF, 1990

Le cadre a 5 fonctions :

  • Une fonction visuel qui consiste à séparer l’image de ce qui n’est pas image.
  • Une fonction économique c'est à dire que le tableau est un objet de commerce.
  • Une fonction symbolique qui dit au spectateur qu’il regarde une image (la télévision par exemple)
  • Une fonction représentative ou narrative qui ouvre vers le monde de l’imaginaire, c’est une fenêtre ouverte de l’histoire.
  • Une fonction rhétorique qui met en avant l’expressivité du cadre.

🡪 Toute image à un cadre : c’est la limite, la contrainte et l’existence de l’image.

🡪 Tout cadre est fondé sur une contradiction : il montre mais il dérobe également la visibilité (il laisse deviner des choses qui sont au delà de ces limites, il joue toujours avec l’imagination de celui qui regarde).

  1. Le cadre est une adresse au regard

« Lorsqu’à l’œil du peintre est substitué le regard du spectateur, un cadre est nécessaire parce qu’à l’artefact considéré dans le procès de sa production est substitué le tableau dans celui des sa représentation, de sa mise en spectacle »

Louis Marin, Figures de la réception dans la représentation moderne de peinture, 1986

On passe de l’atelier du peintre (objet artisanal fabriqué) au musée : c'est à dire aux yeux de tout le monde (œuvre d’art).

Le cadre c’est la limite entre l’objet fabriqué et l’ouvre d’art : il marque le moment entre deux images (du moment de fabrique au moment de réception). Passage de l’atelier au musée.

Il y a un frontière entre deux types de regard : le regard sur l’objet et l’image de le représentation.

Autrement dit, le cadre est une adresse au regard selon Louis Marin.

« Par le cadre, le tableau n’est pas simplement donné à voir parmi d’autres choses : il devient objet de contemplation »

Louis Marin, Le cadre de la représentation et quelques unes de ses figures, 1986

🡪 Le cadre est un message d’un émetteur à un récepteur : il articule les messages entre la représentation et le spectateur.

  1. Oublier le cadre ?

Au cinéma, on oublie facilement le cadre comparé à la peinture.

Tout d’abord, le cadre encadre le récit, un monde fictionnel. Il définit l’espace et les règles mais c’est aussi le lieu où l’histoire est racontée.

🡪 La narration (ce qui arrive au personnage) est différent de la fiction (monde invente par le film).

Le cadre doit être oublier pour entrer dans la fiction : il doit permettre d’oublier la salle de cinéma, d’oublier qu’on regarde un film,...

Christian Metz, le signifiant imaginaire, paris, Christian Bourgois, 1993

Pour ressentir les émotions dans un film il faut y croire !

Le cinéma est un art du temps et de l’espace

Ce qui est montré et comment c’est montré, ce qui est raconté et comment c’est raconté

🡪 La transparence de l’image (Louis Marin) c'est à dire que l’image va nier son statut d’image (par exemple, un acteur ne va pas faire coucou à la caméra), autrement dit, on ne voit que ce qui est montré.  

🡪 L’opacité de l’image c'est à dire que l’image parle d’elle même.

Gustave Caillebotte, vue à travers les barreaux d’un balcon, 1880-1881

- Cadrage particulier : le point de vue du peintre est particulier (comme si la personne est assise sur le sol). Le peintre est invisible dans la rue pourtant il surveille ce qui s’y passe. La curiosité visuelle vient du cadrage.

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