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Usage public de la raison

Analyse sectorielle : Usage public de la raison. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  19 Janvier 2014  •  Analyse sectorielle  •  1 516 Mots (7 Pages)  •  1 637 Vues

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« Or pour propager ces lumières... la perpétuation éternelle des inepties » (p. 15-20).

Or cette liberté que Kant appelle de ses vœux est à définir. En effet, il ne s'agit pas de licence débridée ou de jouissance démesurée. La liberté n'est pas absence de limites, le « faire » ou « dire ce qu'on veut », l'anarchie de la parole, mais l'acceptation de limites qu'on s'est données à soi-même. D'où il faut préciser ces limites. C'est le sens de la distinction entre usage public et usage privé de la raison.

Usage public de la raison = usage que l'on fait en tant que « savant » c'est-à-dire en tant que spécialiste compétent dans un domaine précis, c'est l'exercice de son entendement à des fins universelles et objectives (cf. par exemple Déclaration Universelle des droits de l'homme). Contraindre cet usage public, c'est le despotisme. Au contraire, l'usage privé de la raison se doit d'être limité. Si comme citoyen du monde, je jouis d'une entière liberté, en tant que citoyen d'un Etat, je me dois d'obéir à ses lois et ses prescriptions. Le savant est comme cet homme lié à un devoir d'obéissance en politique, sans quoi l'humanité retournerait à la barbarie de l'état de nature avec la dissolution des institutions de la république (chose publique). Ici, un certain « mécanisme » est nécessaire, c'est-à-dire que l'homme doit obéir passivement et non faire valoir activement sa critique à l'égard des institutions. Cf. Socrate condamné à mort : admet les lois de la cité, même si elles peuvent paraître injustes, puisque l'ayant condamné à mort. N'est-ce pas cette obéissance aux lois qui est garante de la cohésion du groupe social, du lien entre les citoyens ? Cf. les exemples de Kant : éclairants.

1. Militaire = officier = obligé, par sa charge, d'obéir aux ordres (usage privé de sa raison restreint). Mais comme spécialiste en polémologie, il peut faire part de ses vues sur la meilleure stratégie pour remporter la victoire (usage public de sa raison).

Cf. Rousseau dans le Contrat social : distinction de l'homme comme sujet, soumis à la loi et de l'homme comme citoyen, créateur de la loi.

Cette personne publique qui se forme par l'union de toutes les autres s'appelait autrefois Cité, et aujourd'hui République ou corps politique qui se nomme par ses membres Etat lorsqu'il est passif, Souverain quand il est actif, et Puissance par comparaison avec ses semblables.

Les associés ensemble se nomment peuple, et s'appellent citoyens comme participant à l'autorité souveraine et sujets comme soumis à l'Etat.

2. Autre supposition : imaginons que plus personne ne paie ses impôts : c'est le chaos (impossibilité de faire régner l'ordre public, de venir en aide aux défavorisés, d'assurer la route à tous ou de dispenser un enseignement...) ; C'est pourquoi, pour Kant, il faut s'acquitter de ses impôts comme simple contribuable, mais comme citoyen on peut critiquer la répartition inéquitable qui peut en être faite. Payer ses impôts # abandonner son esprit critique, mais agir en citoyen responsable.

Le développement des Lumières n'a pas à craindre la limitation de l'usage privé de la raison, car il y gagne en efficacité. En revanche, la limitation de l'usage public de la raison ruinerait l'esprit même des Lumières, puisque ici on saperait la dignité même de l'homme, qui réside dans sa faculté de penser.

3. L'ecclésiastique par rapport aux dogmes religieux : comment concilier raison éclairée et foi aveugle ? Comment concilier dans l'Eglise l'aspiration légitime à la liberté et la soumission à une autorité soupçonneuse ?

Or pour Kant, la charge de fonctionnaire de l'Eglise n'exclut pas la critique du symbole, pourvu que l'on distingue usage privé et usage public de la raison. Si un prêtre se doit d'enseigner les lignes de la foi et du catéchisme, il lui est aussi permis, en tant que théologien, d'exposer les certitudes de sa foi intérieure. Le combat de Kant n'est pas antireligieux mais il vise à lutter contre tous les dogmatismes que véhiculent des tuteurs restés en état de minorité et qui sèment par leur ignorance les graines du fanatisme. Or le mouvement des Lumières exige des éducateurs eux-mêmes éduqués aux lumières de la raison. Sans quoi « l'aberration » de la minorité ne permettra pas l'élévation du genre humain vers sa destination rationnelle, donc morale.

« Mais une telle société ecclésiastique... (p. 20)... quelques tyrans contre le reste de ses sujets » (p. 23).

L'aberration de la minorité ne peut que se perpétuer si les tuteurs (ici religieux) s'ingénient à obstruer l'accès

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