Robert Badinter : Biographie

1. Qui est Robert Badinter ?

• sa vie

Robert Badinter est un homme politique, avocat et essayiste français, né en 1928 d’un père juif et d’une mère analphabète. Il étudie à La Sorbonne pour devenir avocat, il devient avocat au barreau de Paris en 1951. Il devient également enseignant dans plusieurs grandes universités entre 1966 et 1994. Durant toute sa carrière d'avocat, Badinter s'occupe de grands criminels : il se bat comme il le peut pour leur éviter la peine capitale, mais souvent en vain. Robert Badinter fait son entrée au gouvernement en 1981 et le 17 septembre 1981 il prononce à l’Assemblée Nationale son discours pour l’abolition de la peine de mort. Le lendemain de son discours, la loi est validée à 80% par les français et est adoptée. Il continuera sa carrière politique jusqu’en 2011 en tant que sénateur. Aujourd’hui, Robert Badinter est un grand auteur reconnu et un symbole politique.

• ses œuvres

Robert Badinter écrit de nombreux ouvrages dans sa vie relatant ses combats et actions pour la France. Il publie notamment en 1973 L’Exection, récit du procès de Claude Buffet et Roger Bontems qui annonce sa vision sur la peine capitale.

En 2000, il publie un récit sur son combat pour l'abolition de la peine de mort en France intitulé L’Abolition.

• ses combats et ses discours célèbres

Robert Badinter a toujours au cours de sa vie défendu de grandes causes comme celle pour les droits des homosexuels ou celles pour les droits des Hommes mais son combat le plus acharné aura été celui pour l’abolition de la peine de mort.

Il a partagé grâce à des discours marquants et touchants les causes qu’il défend. Le 1er juillet 2010 il prononce un discours contre la pénalisation des homosexuels au Forum Mondial des droits de l’Homme à Nantes. Plus récemment, il prend la parole au Panthéon le 9 octobre 2021 durant la commémoration du 40e anniversaire de l’abolition de la peine de mort. Cependant, son discours le plus célèbre restera celui du 17 septembre 1981 à l’Assemblée Nationale.

1. En quoi son discours du 17 septembre 1981 est-il si unique et mémorable ?

https://www.kartable.fr/ressources/francais/expose-type-bac/robert-badinter-discours-a-lassemblee-nationale/17192

Avec ce discours, Badinter partage le projet de loi visant à l’abolition de la peine de mort. Après le procès de Patrick Henry en 1977, Badinter débute sa lutte contre la peine capitale en tant qu’avocat mais suite à sa nomination en tant que Garde des Sceaux, son combat finit par se concrétiser grâce à ce discours.

• Lecture
• analyse

Robert Badinter débute son long discours par un exorde dans lequel il présente son projet de loi et introduit la question morale dont fait part l’abolition de la peine capitale.

Il partage un éloge de la France avec de nombreux termes mélioratifs à son sujet. « La France est grande » est une anaphore, il l’utilise pour rappeler la puissance de celle-ci au sujet des questions morales dont elle a fait face et qui on fait d’elle un pays révolutionnaire. Badinter réfère à de nombreuses figures historiques de la France, notamment Jean Jaurès qu’il cite. Il rappelle de nombreux évènements marquants de l’histoire de France comme exemple pour appuyer sa thèse, par exemple l’abolition de l’esclavage et de la torture. Il rappelle également certains idéaux de la révolution.

Par ailleurs, Robert Badinter adopte une démarche déductive où il défend l’idée que la peine de mort n’est pas dissuasive (pour les criminelles). Il débute par une idée générale en s’appuyant sur des exemples historiques et législatifs. Il s’appuie également sur son expérience personnelle en énonçant un ancien procès dont il a été avocat, celui de Patrick Henry, plus loin dans son discours.

Il partage aussi un raisonnement critique. Il attaque les opposants à sa thèse, le parti politique de droite notamment. Il leur apporte comme une leçon en utilisant le terme « obligations morales » référant à un devoir de la race humaine d’abolir cette punition pénale.

Dans un long paragraphe, il renforce son raisonnement critique mais il joue avec les sentiments de ses auditeurs. Il les persuade de la validité de sa thèse. Il critique et juge « ceux qui veulent d’une justice qui tue » et démonte leurs arguments qu’il trouve invalide. Il finit par ajouter son avis sur cela en insinuant la thèse opposée comme « erronée ». S’ajoute à cela, une critique constructive de la justice française qu’il catégorise comme « humaine et donc faillible ». Par cela, il montre à titre d’exemples ses précédents procès causant la mort d’hommes pas « totalement coupables. »

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