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JP Sartre

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Par   •  13 Janvier 2014  •  4 907 Mots (20 Pages)  •  890 Vues

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Jean-Paul Sartre, né le 21 juin 1905 et mort le 15 avril 1980 à Paris, est un écrivain de langue française, philosophe politiquement engagé, également dramaturge, romancier, nouvelliste et essayiste.

Écrivain prolifique, il est autant connu pour son œuvre, et notamment sa conception de l'existentialisme, que pour son engagement politique à l'extrême gauchen 1. Sartre était le compagnon de la philosophe et romancière Simone de Beauvoir, surnommée par leurs ennemis politiques « la grande Sartreuse ». Leurs philosophies, bien que très proches, ne sauraient être confondues, même si les deux auteurs se sont influencés mutuellement.

L'œuvre de Jean-Paul Sartre est riche en essais et textes philosophiques majeurs, de longueurs inégales, comme L'Être et le Néant (1943), le bref L'existentialisme est un humanisme (1946) ou la Critique de la raison dialectique (1960), mais aussi des textes littéraires, avec son recueil de nouvelles publié en 1939 le Mur ou ses romans : la Nausée (1938) et sa trilogie les Chemins de la liberté (1945). Son théâtre, avec des pièces comme Les Mouches (1943), Huis clos (1944), La Putain respectueuse (1946), Le Diable et le Bon Dieu (1951), Les Séquestrés d'Altona (1959) constitue une part importante de sa production littéraire. Dans une période plus tardive, il publie aussi en 1964 un texte autobiographique Les Mots qui traite des onze premières années de sa vie, ainsi qu'une vaste étude sur Gustave Flaubert, L'Idiot de la famille (1971-1972). Il a publié des études biographiques sur de nombreux artistes comme Le Tintoret, Mallarmé, Baudelaire, Faulkner ou Jean Genet.

Intransigeant et fidèle à lui-même et à ses idées, il a toujours rejeté les honneurs ; il a notamment refusé (1964) le prix Nobel de littérature (une exception notable toutefois : il accepta le titre de docteur honoris causa de l'Université de Jérusalem en 1976).

Enfance

Jean-Paul-Charles-Aymard Sartre naît le 21 juin 1905, à Paris ; fils unique, il provient d’une famille bourgeoise : son oncle est polytechnicien (?), et son père Jean Baptiste Sartre (1874-1906), X 1895, un militaire, enseigne de vaisseau, sa mère descend d’une famille d’intellectuels et de professeurs alsaciens, les Schweitzer – sa mère est la cousine d'Albert Schweitzer4. Le petit Sartre ne connaîtra pas son père, qui meurt de lafièvre jaune quinze mois après sa naissance.

L’image du père est pourtant là : c’est son grand-père, Charles Schweitzer, homme à la personnalité imposante, qui l’éduque avant qu’il n'entre à l’école publique à dix ans. De 1907 à 1917, le petit « Poulou », comme on l’appelle, va donc vivre avec sa mère chez les parents de celle-ci. Il y passe dix années heureuses. Le petit Poulou va être adoré, choyé, félicité tous les jours, ce qui va sans doute construire chez lui un certainnarcissisme. Dans la grande bibliothèque de la maison Schweitzer il découvre très tôt la littérature, et préfère lire plutôt que de fréquenter les autres enfants (enfance évoquée dans son autobiographie Les Mots).

Cette période se termine en 1917 : sa mère se remarie avec Joseph Mancy, ingénieur de la marine, que Sartre, alors âgé de 12 ans, ne finira jamais de haïr. Ils déménagent alors à La Rochelle, où il restera jusqu'à l'âge de 15 ans, trois années qui seront pour lui des années de calvaire : Sartre passe en effet du climat familial heureux à la réalité des lycéens qui lui paraissent violents et cruels.

Vers l’été 1920, malade, Jean-Paul Sartre est ramené d’urgence à Paris. Soucieuse de son éducation qui pourrait être « pervertie » par les mauvais garçons du lycée de La Rochelle sa mère décide de l'y faire rester.

Années d'études

À 16 ans, Sartre intègre le lycée Henri-IV où il avait été élève en sixième et cinquième. Il y retrouve Paul Nizan, lui aussi apprenti écrivain, avec qui il nouera une forte amitié jusqu’à sa mort en 1940. Épaulé par cette amitié, Sartre commence à se construire une personnalité. Pour l’ensemble de la « classe d’élite » – « option » latin et grec – dans laquelle il étudie, Sartre devient le SO, c'est-à-dire le « satyre officiel » : il excelle en effet dans la facétie, la blague. Dernière image des années lycéennes : Sartre et Nizan, ivres, joyeux de fêter leur facile succès au baccalauréat, auraient vomi sur les pieds du proviseur du lycée Henri-IV, à moitié sous l'effet des circonstances, à moitié par provocation.

Sartre, toujours accompagné de Paul Nizan, prépare le concours d'entrée à l'École normale supérieure au lycée Louis-le-Grand. Il y fait ses premières armes littéraires, en écrivant notamment deux petits contes, deux sinistres histoires de professeurs de province, dans lesquelles éclatent son ironie et son dégoût pour les vies conventionnelles. Dans le même temps Sartre reprend son rôle d’amuseur public avec Nizan, jouant blagues et petites scènes entre les cours. Deux ans après leur entrée à Louis-le-Grand, Sartre et Nizan sont tous deux reçus au concours de l'École normale supérieure de Paris (ENS).

Sartre se fait tout de suite remarquer dans ce que Nizan appelle « l’école prétendue normale et dite supérieure ». Sartre reste en effet le redoutable instigateur de toutes les plaisanteries, de tous les chahuts, allant jusqu’à provoquer un scandale en jouant avec ses amis un sketch antimilitariste dans la revue de l’ENS de 1927, après lequel Gustave Lanson, directeur de l'école, démissionnera. La même année, il signe avec ses condisciples, et à la suite de Alain, Lucien Descaves, Louis Guilloux, Henry Poulaille, Jules Romains, Séverine…, la pétition (parue le 15 avril dans la revue Europe), contre la loi sur l’organisation générale de la nation pour le temps de guerre qui abroge toute indépendance intellectuelle et toute liberté d'opinion. Sartre a ainsi déjà un goût pour la provocation et le combat contre l’autorité. Il acquiert aussi une grande notoriété parmi ses professeurs et se fait ovationner dans chacune de ses arrivées au réfectoire. Si Sartre est volontiers un boute-en-train, c’est aussi un grand travailleur, dévorant plus de 300 livres par an, écrivant chansons, poèmes, nouvelles, romans à tour de bras. Sartre se lie d'amitié avec d'aucuns qui deviendront par la suite célèbres, comme Raymond Aron ou Maurice Merleau-Ponty.

Pourtant, au cours de ces quatre années à l'École normale supérieure, Sartre ne paraît pas s’intéresser

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