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Interview de B. Kaufmann

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Par   •  31 Octobre 2014  •  1 816 Mots (8 Pages)  •  720 Vues

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Interview B. Kaufmann

Pourriez-vous vous présenter en quelques phrases ?

Je m’appelle Bernard Kaufmann. Je suis maitre de conférences à l’université Lyon 1 depuis 2001. Je suis aussi responsable de l’UE zoologie depuis 2005.

Je suis enseignant chercheur et avec ça il faut encore rajouter une partie d’administratif. Ce n’est pas directement de l’enseignement mais c’est la gestion de la licence BOP (biologie des organismes et des populations depuis 2011). Donc je donne des conseils aux étudiants pour leur orientation puisqu’ils vont aller en master par la suite. Ils ont besoin de savoir où aller en master, ce qu’ils peuvent faire etc… Ça peut être des lettres de recommandation, les étudiants viennent me voir pour avoir des conseils sur les masters vu que je les ai connus…Donc tout cela se rajoute.

Il y a une partie de l’enseignement que vous connaissez, c’est la partie immergée qui essaye de vous faire cours mais bien sûr il y a à préparer, à corriger des choses, aussi à monter de nouveaux enseignements sur spiral et tout ça… donc ça c’est la partie enseignement.

Après la partie recherche c’est plus diversifiée. On fait à la fois, en tout cas pour les écologues, du terrain et du laboratoire, ainsi que de la publication.

Et lorsque vous faites du terrain c’est à l’étranger ?

Ça nous est arrivé. On a fait une campagne il y a quelques années en Patagonie. Ce n’est pas le plus fréquent. Il y a aussi l’étranger loin et l’étranger proche c’est-à-dire qu’il y a des collègues qui partent régulièrement 3 ou 4 semaines en Espagne, en Italie…Donc c’est plus local et on ne cherche pas forcément à partir loin, ça peut être autour de Lyon. Ca économise du temps et des moyens.

Lorsque vous allez sur le terrain, vous observez, vous prenez des notes ?

Ca dépend en fait. Moi je fais essentiellement de l’écologie et de la génétique des populations. Donc quand on va sur le terrain ça va être pour caractériser un milieu, un habitat ou alors pour ramener un échantillon pour connaitre des choses sur ce terrain. Par exemple derrière vous il y a des tubes remplis de fourmis. Ce sont des stagiaires qui ont fait des échantillonnages sur le terrain afin d’évaluer la quantité de fourmis dans différents milieux, à la campagne, en ville ou dans les milieux intermédiaires.

Vous ne travaillez pas sur des populations spécifiques ?

Nous on travaille actuellement essentiellement sur la fourmi mais j’ai aussi fait de l’amphibien, du coléoptère…

Donc après vous analysez les données ?

Oui après avoir ramené les échantillons du terrain on doit, suivant l’objectif que l’on a déjà, identifier les espèces que l’on a. Ce n’est pas toujours facile. Parfois il suffit de passer par la loupe binoculaire pour savoir mais très souvent il faut passer par des analyses génétiques, une identification moléculaire. Parfois aussi on cherche à savoir un peu plus que l’identité de l’animal, on cherche à savoir quels sont les liens génétiques qu’ils ont avec d’autres animaux de la même espèce. Donc ça peut être liens génétiques dans le sens essayer d’arriver à comprendre comment s’établissent des flux de gènes à travers une population. C’est une forme de classification des individus mais que l’on fait par leurs gènes. Savoir quels sont les individus les plus loin ou les plus proches, ou à travers une barrière…ce genre de chose.

Donc c’est beaucoup couplé avec la génétique ?

C’est de la génétique des populations. Ça nous permet d’avoir des informations importantes par exemple on a fait une étude il y a quelques années qui s’est terminée l’année dernière sur des populations de tritons en bourgogne pour savoir si une autoroute bloquait tout transferts génétiques chez la population de tritons. On a trouvé en l’occurrence que l’autoroute ne bloquait strictement rien.

Est-ce que vous considérez que vous préservez des espèces ?

Alors on a un rôle. On fait de la biologie de conservation bien sûr mais notre rôle n’est pas d’agir pour préserver mais notre rôle à nous c’est d’apporter de la connaissance pour que d’autres puissent agir. Là par exemple avec l’expérience que l’on a de l’échantillonnage de fourmis de ces dernières années on a monté un protocole. En France il y a un plan national d’action qui a été mis en place pour protéger des papillons qui s’appellent les azurés. Ce sont des papillons qui sont en danger et ils ont une interaction très forte avec les fourmis puisque les larves de papillons sont élevées par les fourmis. Si elles ne sont pas élevées par des fourmis elles ne peuvent pas faire leur croissance. C’est une espèce de fourmi par espèce de papillon. Donc pour savoir si un milieu est favorable aux papillons il faut voir si les bonnes fourmis sont présentes. Et donc il faut des protocoles à peu près normés, que tout le monde fait au niveau national et nous à force de faire des protocoles et de les améliorés on a pu monter un protocole national qui est maintenant utilisé un peu partout. Donc nous on produit de la connaissance ensuite les gens qui font de la conservation les utilisent.

Donc après toutes vos données vous les mettez sous forme papier ? Vous l’envoyez à quelqu’un ?

Alors la production scientifique de base c’est la publication de dossier scientifique. Ça c’est notre objectif premier. La deuxième chose c’est les applications. C’est supplémentaire à notre travail de base.

En général c’est en anglais ?

C’est toujours en anglais.

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