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Fiche de Lecture, Paul Célan

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Par   •  10 Mai 2017  •  Fiche de lecture  •  1 534 Mots (7 Pages)  •  706 Vues

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Fiche de Lecture [pic 1]

Paul Celan

Présentation :[pic 2]

Paul Celan est un poète et traducteur roumain de langue allemande, naturalisé français en 1955, né à Cernăuți en Roumanie le 23 novembre 1920 et mort à Paris le 20 avril 1970.

Son nom d'écrivain est l'anagramme de son patronyme roumain. Auteur d'une œuvre novatrice, il est souvent considéré comme un des plus grand poète de langue allemande de l’après-guerre.

Il est issu d’une famille assez multi-culturelle. Sa mère était issue de la bourgeoisie germanophone, très attachée à l'empire des Habsbourg, alors que son père appartenait à une communauté juive très stricte d'origine ukrainienne.

Après ses études de médecine en France, il revient en Roumanie à la fin des années 30, à l’université de Cernăuţi, pour se consacrer à l'étude de la littérature de langue romane.

Pendant quelques années, il fut éditeur et traducteur à Bucarest. À Vienne il publia son premier livre Der Sand aus den Urnen (Le Sable des Urnes), et à Paris où il enseigna l'allemand, il épousa Gisèle de Lestrange, artiste rencontrée en 1951 à laquelle il écrira plus de 700 lettres.

Pendant la guerre, en 1942, ses parents sont assassinés dans les camps d’internements nazis. Lui-même est envoyé dans un camp de travail forcé. Ces deux expériences vont profondément affectées le futur poètes, et elles seront sa source d’inspiration principale, pour ses premiers écrits tout du moins.

Il publia un premier recueil poétique en 1947, Der Sand aus den Urnen  (Le sable des urnes), qu’il raccourcit pour en faire un second recueil : Mohn und Gedächtnis (Pavot et mémoire). Suivront ensuite les recueils comme Die Niemand Rose (La rose de personne), qui traite de l’Holocauste, ainsi que plusieurs recueils à titre posthumes et inachevés.

Il fini par se suicider en 1970, dans la Seine. Il était atteint depuis quelques temps déjà de troubles psychiatriques et il était poursuivi pour plagia par la femme d’un poète qu’il avait traduit.

L’oeuvre de Celan, Pavot et Mémoire, est le second recueil de poèmes du poète et c’est d’ailleurs avec ce recueil que ce dernier va assoir sa réputation de poète de l’Holocauste. L’œuvre poétique de l’auteur, hantée, est celle d’un porteur de fardeau, d’une douleur sans nom. Il a écrit la mémoire de toute une communauté, la mémoire d’une chose qu’il n’a pourtant pas connue, mais qui le détruit au plus profond de son être, il est comme « mort » avec cet épisode.

 

Afin de témoigner de ce tragique événement que fut l’holocauste, Celan utilise les mêmes mots que ses tortionnaires, la même langue, l’allemand, la langue de sa mère. En faisant ceci, le poète a voulu, peut-être pour l’exorciser, que son œuvre fasse preuve d’une certaine puissance, mais aussi que la langue allemande soit purifiée. Le recueil Pavot et mémoire est tiré d’un précédent ouvrage intitulé Le sable des urnes publié à Vienne, et retiré avant diffusion par Celan en raison d’un nombre important de fautes d’impression. De ce premier recueil , écrit entre 1940 et 1948, il n’en retient, pour Pavot et mémoire que vingt-six, parmi lesquels « Fugue de la mort », le texte qui fera en partie sa renommée. Ce texte décrit très directement le quotidien des camps de la mort, où on faisait creuser en musique aux victimes leur propre tombe et ou la mort, constamment présente, figure au centre de son projet d’écriture.

Au fil des textes, le poète relate de nombreux thèmes comme le cœur, les cheveux, la bouche, les épis, la pluie, la pierre, les yeux, la neige, l’eau. Avec ceux-ci, le poète évoque en fait des notions comme l’éveil, le froid, le gris, l’amer, le deuil, le vide. Ce choix d’écriture est avant tout une sorte de deuil pour lui même, ce ne sont ici non pas des images mais des mots qui sont très lourdement marqué par cet épisode que fut l’holocauste.

La problématique qui traverse l’ensemble du roman est celle de la mémoire. On retrouve cette problématique dès le titre du recueil : Möhn und Gedächtnis, Pavot et Mémoire. Il reconnaît par ce titre son impuissance à restaurer cette mémoire, avec l’évocation du pavot, qui trouble la mémoire. Bien que la langage soit inapte à restaurer la mémoire de la Shoah (et par extension de la culture qui a été exterminée), il est le seul moyen restant pour exprimer sa douleur.

Le syntagme « pavot et mémoire » apparaît dans le poème « Corona » qui clôt la première section dont le titre, « Le sable des urnes », était celui du recueil interdit : « wir lieben einander wie Mohn und Gedächtnis », « nous nous aimons comme pavot et mémoires  ». Or le thème du poème porte sur le temps, infléchissant la question de la mémoire en ce sens. Ce qui ne saurait étonner puisque l'une des apories de la réception d'Auschwitz s'énonce en termes de temporalité. La Shoah opère une césure dans l'histoire, une déchirure dans la linéarité.

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