Comment Guy Carleton, sous l’Acte de Québec, a-t-il réussi à gagner la loyauté des Canadiens majoritaires dans la Province De Québec?

Guy Carleton

On se situe en 1766, année durant laquelle la Province de Québec, majoritairement canadienne, subit un changement de gouverneur général. Effectivement, James Murray, que les bourgeois d’affaires britanniques partisans du British Party trouvaient trop favorable aux Canadiens et incapable d’appliquer les instructions de la Proclamation Royale , fut remplacé par Guy Carleton. Ce dernier, quelques années auparavant, avait participé au siège de Québec et avait commandé une troupe durant la bataille des Plaines d’Abraham, avant d'être nommé général de brigade de l’Amérique. Par la suite, il devient gouverneur général de la Province. Lors de ses débuts dans sa nouvelle position, celui-ci se montre favorable au British Party, mais il réalise aussitôt que, pour éviter des tensions ou une révolte dans la Province majoritairement canadienne à 95% , il faut faire preuve de tolérance à l’égard des Canadiens et prôner la politique de compromis que son prédécesseur. Ainsi, la constitution en place, la Proclamation Royale visant à assimiler les canadiens n’à plus sa place au sein de la Province de Québec. Donc,en 1770, Carleton se rend à Londres dans le but de convaincre les autorités britanniques d'amener des changements à la constitution, la rendant plus favorable aux Canadiens. Effectivement, en 1774, une nouvelle constitution,l’Acte de Québec,fut adoptée.

Comment Guy Carleton, sous l’Acte de Québec, a-t-il réussi à gagner la loyauté des Canadiens majoritaires dans la Province De Québec?

Premièrement, par l’Acte de Québec, dont il a fortement recommandé l’adoption, Carleton a fait du clergé et des seigneurs, qui sont très influents auprès des Canadiens,des alliés lui permettant ainsi d’avoir un contrôle sur la population canadienne par l’intermédiaire de ceux-ci.En premier lieu, le rétablissement du code civil français ,assuré par l’Acte de Québec, cause le retour du régime seigneurial et du système de redevances, poussant ainsi Carleton à se concilier les seigneurs. En effet, il accorde certains privilèges à ceux-ci: il leur propose une admission au conseil ou des postes dans le gouvernement et même des commissions dans des entreprises canadiennes en retour d’assurer la fidélité du peuple.En deuxième lieu, l’Acte de Québec officialise la liberté de religion à condition de prêter un serment d’allégeance au roi: «Et pour la plus entière sûreté et tranquillité des esprits des habitants de ladite province, il est par ces présentes Déclaré, que les sujets de sa Majesté professant la Religion de l'Église de Rome dans ladite province de Québec peuvent avoir, conserver et jouir du libre exercice de la Religion de l'Église de Rome, soumise à la Suprématie du Roi » ( Extrait tiré de l’Acte de Québec de 1774). De plus, la dîme peut être une fois de plus perçue par le clergé assurant ainsi un avenir à l’Église Catholique dans la Province de Québec. Aussi, pour conserver des liens forts avec le clergé ,afin de gouverner indirectement le peuple, Carleton maintenait une position favorable aux catholiques: «Il attacha peu d’importance à son devoir de restreindre les pouvoirs des évêques, de surveiller les nominations aux bénéfices et d’inspecter les communautés religieuses. » (Dictionnaire Bibliographique du Canada)

Deuxièmement, Guy Carleton, afin de gagner la loyauté des Canadiens ne faisant pas partie de l’élite tels que les marchands de fourrures et les paysans, s’engagea à les soutenir économiquement dans la Province de Québec. En premier lieu, afin de plaire aux paysans qui représentent la majorité des Canadiens et qui payent de taxes ainsi que des droits seigneuriaux,Carleton favorise la production de lin, de chanvre et de céréales. De plus, il s’oppose aux interdictions dictant aux Canadiens de ne pas fabriquer des produits manufacturés aux déprimants des marchands anglais. En deuxième

...