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Biographie de Charles Perrault

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Par   •  23 Avril 2021  •  Compte rendu  •  1 790 Mots (8 Pages)  •  458 Vues

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Biographie synthétique de

Charles Perrault (1628 – 1703)

  1. L’importance du jansénisme dans sa vie et son œuvre ; son influence sur la culture ; querelle avec Boileau et déclin

        Charles Perrault est issu d’une bourgeoisie parlementaire, qui s’élève progressivement par l’achat d’offices. On peut parler de « clan familial », tant la fratrie de Perrault a d’influence sur lui, sur ses choix et décisions.

Il termine ses études en autodidacte, en lisant « abondamment les classiques latins et les œuvres contemporaines » (Dictionnaire des grands écrivains de langue française, p. 1004)

Il devient avocat en 1651.

Dans les années 1640 se développe la mode du burlesque. Avec ses frères, Perrault propose une traduction très particulière du sixième livre de L’Enéide de Virgile : L’Enéide travestie (1648-1649), dans lequel « Mazarin » rime avec « monstre marin » (avant que ce passage soit censuré).

Dans Les Murs de Troyes, ou L’Origine du burlesque (1653), Perrault délivre une critique de l’Antiquité, des épopées antiques particulièrement, en même temps qu’il donne sa définition du burlesque. L’influence janséniste teinte cette parodie d’un ton très moral.

« On qualifie de janséniste le choix spirituel qui conduisit, autour du « grand Arnauld », un groupe d’écrivains et d’aristocrates homme de foi à suivre l’exemple de la communauté des religieuses de Port-Royal, en affrontant, dans la solitude de la retraite, la « misère de l’homme sans Dieu ». Cette vision du monde, condamnée par l’église officielle, se rapproche de l’« augustinisme », une relecture des textes sacrés du christianisme qui insiste, à l’instar du père de l’église saint Augustin sur le poids du péché originel et l’impuissance de l’homme à racheter ses fautes. Cette morale [portée notamment par Pascal et Bossuet], impose au chrétien une vie austère de « Solitaire » sans jamais lui promettre un salut éternel accordé arbitrairement par la grâce divine » (Geneviève Winter, 100 fiches sur les mouvements littéraires, p. 60)

Tout comme Pascal, l’« honnête homme » trouve le moi « haïssable », mais ne s’empêche pas pour autant d’explorer l’âme humaine et d’en tirer des leçons de sagesse, à travers l’apologue par exemple (trois avantages à l’apologue : sa forme brève – sans « lourdeur doctrinale » ; son « trait juste » plutôt qu’un développement théorique ; un point de vue « ni censeur ni complice ».)

Nulle volonté de réformer les mœurs, mais plutôt d’instaurer un « nouvel art de vivre dans une société pessimiste et hantée par le doute après des décennies de conflits religieux. » (p. 61)

Pour les jansénistes et le clan Perrault, « le christianisme représente un progrès décisif ; enseigner et diffuser les errements antiques, c’est affaiblir la religion et finalement menacer la cohésion de l’État » (introduction de Marc Soriano, in Contes de Perrault, Garnier-Flammarion, p. 33)

En 1654, il est le commis de son frère, Pierre, qui a acheté une charge de receveur général des finances. Il fréquente les salons mondains, où il est rapidement apprécié pour ses vers.

En 1659, il gagne peu à peu l’estime du cercle de Fouquet. En 1660, son « habileté à présenter la politique royale sous un jour favorable » dans Ode sur le mariage du roi et Ode sur la paix lui permettent d’intégrer le cercle de Colbert.

Après la chute de Fouquet, en 1661, Perrault entre au service du ministre Colbert en tant que secrétaire de la « Petite Académie ». Il gravit les échelons et devient premier commis en 1665, puis contrôleur des bâtiments. Sa carrière exemplaire lui permet de développer son influence sur la culture ; il joue même « un rôle essentiel dans la mise en place de la culture comme instrument de propagande de l’État. » (p. 1004)

En 1671, il est élu à l’Académie française ; il en est fait chancelier en 1672. Il accélère notamment l’achèvement du Dictionnaire. Il rencontre cependant des difficultés : une entente fragile avec Colbert et l’hostilité d’écrivains comme Racine et Boileau.

Toujours en 1671, Perrault réussit, grâce à l’influence de son protecteur Chapelain, à empêcher la publication de L’Art poétique de Boileau, qui comprend certains vers moqueurs à son endroit. La publication sera néanmoins autorisée par le roi lui-même en 1674.  Cette franche inimitié entre l’« Ancien » et le « Moderne » engendre une polémique qui fait du tort à Perrault : Colbert réduit ses activités.

En 1675, Racine et Boileau deviennent historiographes du roi.

Perrault devient veuf en 1678, après cinq années de mariage. Il tombe en disgrâce en 1683, après la mort de Colbert. Il se consacre alors à l’éducation de ses quatre enfants.

Il peut être considéré comme le « champion des Modernes », dans la querelle des Anciens et des Modernes.

Dans Critique de l’opéra, ou examen de la tragédie intitulée « Alceste, ou le triomphe d’Alcide » (1674), Perrault considère que Quinault est supérieur à Euripide.

Plus tard, sous la protection de Bossuet, Perrault développe sa vision d’un art chrétien et moral dans Saint Paulin, évesque de Nole (1686), une épopée de plus de 5000 vers.

Pour Boileau, les épopées à sujet chrétien sont au mieux déplacés, au pire sacrilèges. Racine et lui se moquent des vers de Perrault, tout en se gardant bien de discuter du fond de la théorie.

Le 27 janvier 1687, Charles Perrault invite l’abbé Lavau à lire Le Siècle de Louis le Grand à l’Académie française, où il met en avant la valeur des lettres et des sciences sous Louis XIV, contre les auteurs antiques.

« Je vois les Anciens et la riposte sans ployer les genoux

Ils sont grands, il est vrai, mais hommes comme nous. »

Boileau quitte aussitôt la séance et devient le chef de file des Anciens.

Perrault persévère de 1688 à 1697, à travers Le Parallèle des Anciens et des Modernes en ce qui regarde les arts et les sciences : il s’agit d’un « dialogue animé entre trois personnages lors d’une promenade dans le parc de Versailles, prétexte à description, admiration et comparaison entre poètes, architectes, scientifiques anciens et modernes. »

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