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Alphonse De Lamartine

Rapports de Stage : Alphonse De Lamartine. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  9 Avril 2014  •  9 674 Mots (39 Pages)  •  1 242 Vues

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Il est né à Mâcon. Il vécut ses dix premières années en petit campagnard, dans le village de Milly, près de Mâcon, où son père, échappé aux cachots de la Terreur, exploitait le maigre domaine familial. Au charme de la nature s’ajoutait la douce influence de ses soeurs et surtout de sa mère qui, très pieuse, lui donna une éducation catholique, et le confia à l’abbé Dumont.

Après s’être échappé d’une pension lyonnaise où il était malheureux, il fit de bonnes études au collège des jésuites de Belley : il goûta Virgile et Horace, lut Chateaubriand et éprouva une grande ferveur religieuse. Au sortir du collège, marqué par la Révolution, ne voulant pas servir «l’usurpateur», il mena à Milly la vie d’un aristocrate oisif, consacrée à la rêverie, à la lecture, à la poésie chrétienne (1808-1811). Pour dissiper son ennui, il entreprit avec son ami Aymon de Virieu un voyage en Italie (1811-1812) où il noua une charmante idylle avec une jeune Napolitaine dont il allait faire l’héroïne de “Graziella”.

L’Empire s’écroulant, cette épopée vite foudroyée lui fournissant les coordonnées morales de son romantisme et de son «mal du siècle», il vint se mettre au service de Louis XVIII, entra dans ses gardes du corps. Mais cela ne lui plut guère. Les Cent-Jours lui permirent d’abandonner le métier militaire, de faire un agréable séjour en Suisse, dans la région de Nyon et sur la rive savoyarde du lac Léman, à Nernier, où il jouit quelques semaines des faveurs que lui accorda Geneviève Favre, fille du batelier qui l’hébergeait. Il échappa ainsi aux recruteurs de Napoléon. Après Waterloo, il revint dans le Mâconnais où il cueillit encore diverses bonnes fortunes, notamment celle que lui valut la rencontre de la belle Nina Dezoteux, épouse de son camarade d’enfance, Guillaume de Pierreclau, au château de Cormatin. À toute occasion, il retournait à Paris où, peu à peu, il prit des habitudes de libertin, faisant au jeu de lourdes dettes.

Il s’adonnait aussi quelque peu à la littérature, commençant dès 1813 ‘’Clovis’’, un poème épique et national, concevant une tragédie biblique, “Saül”, écrivant une tragédie antique, “Médée”, commençant une ‘’Zoraïde’’. À côté de ces grands genres, une inspiration plus intime donna «quatre petits livres d’élégies» écrites pour célébrer le séjour à Naples et l’ardente figure de la Napolitaine qu’il appelait «Elvire» et qui était morte poitrinaire en janvier 1815.

Or, la même année, en octobre, malade, plus de désoeuvrement que de maladie véritable (de vagues troubles nerveux), il décida d'aller prendre les eaux d'Aix-les-Bains en Savoie. Il s'installa à la pension Perrier, où était descendue auparavant une jeune créole, Julie Bouchaud des Hérettes, épouse esseulée de Jacques Charles, physicien célèbre et secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences, de quarante ans son aîné. Elle était à Aix pour soigner une phtisie (ou tuberculose, la grande maladie des romantiques) déjà très avancée. Le 10 octobre, le destin ménagea aux deux jeunes gens une dramatique occasion de rapprochement : une tempête sur le lac du Bourget la mit en péril, et il se trouva là pour la sauver de la noyade. Aussi l’amour naquit-il entre eux, irrésistible, flambée subite et dévorante, amour adultère mais aussi rencontre de deux êtres qu'unissait une même sensibilité. L’abbaye d’Hautecombe et la colline de Tresserves connurent les pas des deux jeunes gens, unis dans une commune extase devant une nature qu’ils adoraient tous deux. Ils firent de rêveuses navigations sur le lac. Mais Julie était gravement atteinte, et très vite cet amour dut se limiter à n’être qu’un amour platonique, se sublimer, devenir purement idéal, spiritualisé par l’idée de «ce mystérieux aillleurs vers lequel elle se sent glisser» (Henri Guillemin). Et, après trois semaines, les «amants du lac» durent, le 26 octobre, se quitter, Julie rentrant à Paris, Alphonse à Mâcon. Cependant, une correspondance brûlante s'établit entre eux. Le 8 janvier 1817, il réussit à s'échapper de Mâcon, et arriva à Paris où il séjourna jusqu'au début du mois de mai. Ils passèrent ensemble quelques semaines pleines de passion. Le soir, il fréquentait le salon des Charles où Julie ne manquait pas de présenter le jeune poète débutant à des gens qui pourraient lui être utiles et qui l’étaient déjà, car on commençait à lire ses vers dans les salons. En mai, ils durent se quitter en se promettant de se revoir à Aix l’été suivant. Le 6, Lamartine était de retour en Mâconnais. Sur les instances de Julie, il se remit à travailler à ‘’Saül’’. En juin, fatigué, ne tenant plus en place, il alla prendre les eaux à Vichy, puis, à la fin du mois, se remit en route pour Aix-les-Bains où, espérait-il, Julie pourrait le rejoindre. Mais il eut la douleur de se trouver seul au rendez-vous : la malade, dont l’état s’était aggravé, était clouée à Viroflay. Ce fut dans ce climat d’attente fiévreuse, de tristesse, de souvenir et de nostalgie, leur bonheur étant déjà menacé, qu’attendri par le spectacle du lac du Bourget, il écrivit un poème qui fut d'abord intitulé “L’ode au lac de B***”. C’est ainsi que ce fut une femme réelle qu’il immortalisa sous ce nom d’Elvire dans son premier recueil. Le 10 novembre, rentré à Milly le mois précédent, il reçut la dernière lettre de Julie. Sans illusion sur l'issue prochaine, elle lui annonçait qu'elle avait fait la paix avec Dieu. Ainsi leur passion était-elle scellée. Le 18 décembre, elle mourut, mais il ne l'apprit que le 25. Sa peine fut immense et, très abattu, il se terra tout l'hiver à Milly.

De nombreux poèmes datent de cette époque. Cet attachement passionné le fit mûrir et l'engagea à un retour sur lui-même, à un changement profond devant la vie. «J'ai eu l'ineffable bonheur d'aimer enfin, de toutes mes facultés, un être aussi parfait que j'en pouvais concevoir, et cela, a décidé de mon sort». Il prit la résolution de changer le cours de son existence de libertin. Pour la mémoire de Julie, il renonça à la vie facile et s'efforça de devenir célèbre. Il travailla à sa tragédie qui fut terminée en avril de l'année suivante. En octobre 1818, il se rendit à Paris pour la présenter à Talma qui la refusa. Dans le même temps, il multipliait sans résultats ses démarches pour obtenir un poste dans la diplomatie. Il rentra à Milly, amer et décu.

Cependant, il connut encore des amours faciles, dont celui qui l'attacha, en 1819, à une belle Italienne, Léna de Larche, femme d'un officier de la garnison qu’il rencontra

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