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Peut-on donner un sens à toutes choses ?

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Par   •  5 Avril 2024  •  Dissertation  •  2 985 Mots (12 Pages)  •  28 Vues

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Aristote soutient d’emblée au livre premier de la politique que : « l’homme et le vivant doué de logos

(anthropon logon ekon), cela signifie qu’il possède le logos, c’est-à-dire, la raison, la parole, le discours. Par

conséquent, l’homme est donc capable de faire un usage significatif de la raison afin de rendre intelligible le

réel. Cette disposition spécifiquement humaine institue, de fait, l’enracinement de la rationalité et de son

autonomie, face à tout ce qui peut lui faire obstacle. Ainsi, par le logos, l’homme, tel Hermès, se fait le

messager de la vérité. Il peut prétendre ainsi au discours vrai. Désormais à chaque discours , une vérité, une

raison. « Rien n’est sans raison (nihil sine ratione est) », affirmait Leibniz dans Le principe de raison suffisante.

Or si toute réalité se dissout dans la principe de raison (principium rationis), qu’en est-il alors de cet

irréductible qu’est l’irrationnel, c’est-à-dire à tout ce qui conteste et récuse l’autorité de la raison ? Si rien n’est

sans raison, qu’en est-il alors de l’irrationnel ? Par conséquent, peut-on donner un sens à toute chose ? La

question sera de savoir si la prétention au discours vrai n’érige pas, nécessairement, la raison en valeur absolue

; Elle sera aussi de savoir ce que peut un corps, comme le soutenait Spinoza dans l’éthique. Tel sera l’objet de

notre propos.

I L’autonomie de la raison : la rationalité en question

La rationalité qui, se caractérise par une certaine disposition de la faculté pensante qu’est la raison, consiste,

à partir des causes et des principes, à produire des développements discursifs qui tentent d’expliquer la réalité.

Elle consiste précisément dans la prétention à produire des discours vrais. On le voit donc, elle conditionne

l’intelligibilité de ce qui nous entoure. Elle suppose la cohérence, d’une démarche qui construit la

représentation du réel adapté aux fins de l’action, qui se veut universelle et nécessaire. La rationalité est liée

au fait que la démarche rationnelle prend la raison pour fin, une raison conçue comme une façon de vivre et

d’aménager le monde. Valeur qui comporte un double registre, d’une part, la valeur de la vérité du point de

vue théorique, mais également celle de la vérité pratique, morale, application à l’action d’une haute idée de

la raison.

C’est comme valeur, que la raison est définie notamment par Descartes dès le début du Discours de la

méthode comme « puissance de bien juger et distinguer le vrai d’avec le faux, qui est proprement ce qu’on

nomme le bon sens ou la raison, et naturellement égale en tout homme. » Il ne s’agit pas d’une capacité

comme une autre, tous les hommes la possèdent universellement parce qu’on peut avoir plus ou moins de

mémoire d’imagination où d’intelligence mais la capacité de bien juger définit l’homme en tant que tel. Tel est

le sens de la définition aristotélicienne devenue classique de l’homme comme animal raisonnable (anthropon

logon ekon) : l’être capable du discours vrai.

La raison est ce qui rend toute pensée possible mais si elle est la condition nécessaire de l’énonciation du

vrai, elle n’en est pas moins la condition suffisante, il faut bien conduire sa raison, posséder une méthode

efficace d’accès au vrai. Le modèle de la méthode fut longtemps la démarche mathématique, laquelle n’est

autre qu’une forme de pensée structurée par la raison. La méthode est la raison en acte la conscience que

prend la raison d’elle-même dans ses procédés opératoires. Valeur pour elle-même, elle ne peut être comprise

par rien de plus élevée qu’elle, l’exposé de la méthode pour bien conduire sa raison par Descartes n’est rien

d’autre que l’auto-compréhension de la raison. Il s’agit ici, on, l’aura compris, de l’autonomie de la raison par

rapport à tout autre principe susceptible de la transcender. C’est dire donc qu’en tant qu’autorité, elle conteste

et récuse préalablement tout ce qui est susceptible de lui faire obstacle. Cela est particulièrement vrai en ce

qui concerne le domaine du sensible, des sens et de la sensibilité.

II L ’irrationnel se réduit à du rationnel par provision.

En ce sens, on comprendra aisément que, le phénoménalisme d’un sceptique ou sophiste, le sensualisme

d’un Condillac et l’empirisme d’un Locke, soit combattu. La rationalité qui, se caractérise par une certaine

disposition de la faculté pensante qu’est la raison, consiste, à partir des causes et des principes, à produire des

développements discursifs qui tentent d’expliquer la réalité. Elle consiste précisément dans la prétention à

produire des discours vrais. On le voit donc, elle conditionne l’intelligibilité de ce qui nous entoure. Elle

suppose la cohérence, d’une démarche qui construit la représentation du réel adapté aux fins de l’action, qui

se veut universelle et nécessaire.

La rationalité est liée au fait que la démarche rationnelle prend la raison pour fin, une raison conçue comme

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