Peut on croire et savoir une même chose ?

Philosophie *Peut- on croire et savoir une même chose ?

Dire « je crois que », « je sais que » « je pense que » ne semble plus poser de problème aux intellectuels actuels. Dans les médias, ces expressions sont utilisées sans distinction pour dire des choses identiques. Pourtant si l’on recherche la signification du mot croire on se rend compte qu’il signifie avoir confiance ( latin crédere ) alors que le mot savoir vient du mot latin pensare qui veut dire savoir.

La raison permet à l’homme de juger, de démontrer le monde réel, elle utilise comme outil la science. Par contre la foi permet de connaitre sans avoir recours à une démonstration, elle cherche à persuader tandis que la raison cherche à expliquer. Il y a donc une distinction, une opposition de l’homme de science qui sait et du croyant qui s’en tient à la croyance.

On se souvient de la phrase de Galillée « Et pourtant elle tourne » qu’il aurait chuchoté après avoir juré sur la Bible qu’il abjurait sa thèse d’une Terre en mouvement le 16 juin 1633. Nous pouvons nous poser la question si la raison et la foi peuvent s’accorder, se compléter ou donner lieu à un affrontement ?

Dans une première partie nous montrerons que l’accord de la foi et de la raison repose sur une distinction de hiérarchie puis dans une deuxième partie nous verrons que certain philosophes font une distinction entre la pensée et la croyance et pour terminer que la croyance n’est pas contraire à la raison puisque la science est basée sur une croyance philosophique du soupçon.

1 Pour certains philosophes il est possible de trouver un accord de la foi et de la raison par une distinction hiérarchique. On ne peut pas opposer la foi et la raison, il est nécessaire de distinguer des niveaux de vérités différentes en utilisant soit la foi soit la raison. Certaines vérités théologiques ne sont accessibles que par la foi et d’autre que par la foi et la raison.

Saint Thomas d'Aquin estime que la croyance et la connaissance viennent toutes deux de Dieu et donc elles ne sauraient réellement s'opposer, elles portent sur des vérités qui se complètent « Certaines vérités sur dieu dépassent toute capacité de la raison humaine…. D’autre en revanche peuvent être atteintes par la raison naturelle » Il s’agit même d’un union sacrée entre la foi et la raison. Saint Thomas d’Aquin pense que la foi se fonde sur la faiblesse de la raison.

La théologie thomiste est donc humaniste dans la mesure où elle redécouvre une certaine autonomie de la nature où elle souligne la grandeur de l’homme créé à l’image de Dieu et la dignité de son intelligence. Un autre philosophe Pascal dit dans ses écrits Les pensées que Dieu est sensible au coeur et non à la raison « La dernière démarche de la raison est de reconnaitre qu’il y a une infinité de choses qui la surpassent. Elle n’est que faible si elle ne va jusqu’à connaître cela. » Pascal établit la faiblesse de notre raison sur l'impuissance à prouver les premiers principes. La raison doit s'appuyer sur le coeur, c'est-à-dire sur l'intuition directe et immédiate des premiers principes. ll y a deux excès, selon Pascal exclure la raison ou n'admettre que la raison. Pour Pascal, comme pour saint Thomas d'Aquin, la raison est subordonnée à la foi

2 Certain philosophes font une distinction entre la pensée et la croyance. Penser, c'est donc ne pas adhérer, ne pas tenir à, ne pas croire. Le savant teste son idée. Il prévoit des expériences qui devront donner des résultats pour justifier ou contredire son idée. Si l'expérience ne coïncide pas avec ses prévisions, il va examiner si cet écart s'explique par des raisons extérieures ou s'il est nécessaire de modifier son hypothèse. Tout attachement, toute adhésion à une idée nous empêche d’examiner la valeur

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