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Nasreddine, Odile Weulersse et Rébecca Dautremer, Flammarion, 2005

Commentaire de texte : Nasreddine, Odile Weulersse et Rébecca Dautremer, Flammarion, 2005. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Septembre 2023  •  Commentaire de texte  •  1 389 Mots (6 Pages)  •  177 Vues

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Compréhension de texte et interprétation

Sujet : Un récit ancré dans le quotidien peut-il cacher un récit initiatique ? Vous présenterez votre réponse de manière structurée et argumentée, en vous appuyant sur l’extrait du conte traditionnel réécrit par Odile Weulersse et illustré par Rébecca Dautremer dans l’édition Flammarion 2005 que vous illustrerez par vos connaissances personnelles et de vos lectures.

La semaine suivante, Nasreddine semble avoir trouvé la bonne solution pour cheminer.

- L’âne est fatigué, déclare-t-il, en apportant un grand sac rempli de pastèques. Il avait l’air abattu ce

matin et il a refusé les herbes que je lui proposais.

- Comment allons-nous faire pour vendre nos fruits au marché ? demande son père d’un ton innocent.

Le fils, embarrassé, propose :

- Nous pourrions marcher derrière lui, comme cela il ne portera que les pastèques. Ce sera moins lourd.

- C’est une bonne idée, déclare Mustapha avec son sourire malicieux.

L’âne trottine d’un bon pas, tout réjoui d’être si peu chargé, tandis que Mustapha et Nasreddine

peinent à le suivre. Sur le chemin, un petit garçon avance à côté d’eux, en les regardant d’un air

moqueur. Un peu plus loin, un deuxième petit garçon rejoint le premier, puis un autre, et un autre

encore. Bientôt, ils forment un petit groupe qui s’amuse en regardant l’âne et ses propriétaires.

- Qu’est-ce qu’ils ont à rire bêtement ? demande Nasreddine.

- Rire est de leur âge, répond Mustapha de sa belle voix tranquille. Continuons.

Mais une petite fille interroge les enfants moqueurs d’une petite voix pointue :

- Pourquoi ces deux - là préfèrent-ils se fatiguer plutôt que de fatiguer leur âne ?

- Ce sont des imbéciles, répondent les garçons.

Nasreddine sent son cœur tomber jusqu’à ses pieds. Il devient rouge comme un poivron et il s’enfuit.

Pendant plusieurs jours, Nasreddine réfléchit. Lorsqu’arrive le jour du marché, il conduit l’âne à son

père en déclarant :

- Père, j’ai trouvé la solution pour aller au marché sans qu’on se moque de nous. Nous porterons l’âne.

Mustapha sourit.

-Tu perds ton bon sens, mon fils. Ta proposition est absurde. Jusqu’ici, je t’ai laissé agir selon ta

fantaisie, mais aujourd’hui, tu dois comprendre ton erreur.

- Je n’ai pas fait d’erreur. J’ai écouté tout le monde.

- C’est justement là ton erreur. Les gens, s’ils en ont envie, trouvent toujours une raison de se moquer et de critiquer. Dans ce cas, que doit-on faire à ton avis ?

- Ne pas les écouter, bafouille Nasreddine, si confus que les larmes lui montent aux yeux.

- Exactement. C’est à toi de décider si tu entends des paroles remplies de sagesse ou de sots et

méchants bavardages.

Nasreddine lève son visage vers son père et déclare d’un ton triomphant :

- J’ai compris. Il ne faut pas craindre les jugements des autres. Ni avoir peur du ridicule.

- Je suis heureux, mon fils, que la flamme de ton cœur sache si bien raisonner.

Nasreddine, Odile Weulersse et Rébecca Dautremer, Flammarion, 2005

Dans l’extrait du conte traditionnel Nasreddine réécrit par Odile Weulersse en 2005 Flammarion, un père et son fils souhaitent se rendre au marché afin de vendre des marchandises. Ils se retrouvent face à un problème, leur âne servant à leur transport et celui de leurs futures ventes, est fatigué. Le fils, s’interroge sur la façon de ne pas compromettre leur projet tout en ménageant l’animal. Les solutions proposées par le fils provoquent les moqueries des autres habitants du village qui le mettent mal à l’aise, incitant son père à lui faire une leçon de morale.

Un récit comme celui-ci ancré dans le quotidien peut-il cacher un récit initiatique ?

Nous verrons que certaines situations/problématiques de la vie, nous imposent de trouver des solutions. Que celles-ci suscitent des réactions parfois difficiles à supporter, et de ce fait, qu’il est difficile de faire face à la peur du regard des autres et de pouvoir s’en affranchir.

        Dès la première phrase du récit, de façon implicite, le lecteur comprend que Nasreddine se retrouve face à un problème puis que le mot « solution » apparaît rapidement.  En effet, son âne se retrouve dans l’incapacité de se déplacer jusqu’au marché dans les conditions habituelles et, donc, de transporter de la marchandise, car il est très fatigué. Le personnage principal se retrouve alors dans une posture inconfortable, il est face à un dilemme moral. Le dilemme moral est une situation-problème où un individu est placé face à un choix inévitable qui met en conflit deux valeurs ou plus exactement son système de valeurs. Le dilemme moral est un conflit d'obligations. Il nous conduit à distinguer entre devoir et pouvoir (être capable de faire). Ici, d’un côté, le garçon doit faire face à son père qui souhaite se rendre au marché et à la nécessité de la vente de marchandises, de l’autre, il ne souhaite pas infliger plus de fatigue à son âne. Est-ce une compassion pour l’âne ou simplement la peur que l’animal épuisé ne puisse plus du tout se déplacer voir décède et que cela implique des répercussions financières pour la famille ? Il est difficile de le savoir. Comme devant chaque situation-problème de la vie, il convient de trouver des solutions.  Le garçon propose à son père de marcher derrière l’âne « Nous pourrions marcher derrière lui ».

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