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Lames, pièce de théâtre

Analyse sectorielle : Lames, pièce de théâtre. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Mai 2023  •  Analyse sectorielle  •  1 413 Mots (6 Pages)  •  357 Vues

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                Analyse scénographique « Lames »

[pic 1]

        « C’est l’une des plus belles émotions, non la plus belle émotion, que j’aie jamais vécue. Il n’y a rien qui vous prépare à cela. Je ne pense pas que je puisse vivre quelque chose de plus intense. Le public nous a beaucoup encouragés, et c’est l’un des moments dont je suis le plus fier de ma vie. » prononcé Cody Hay, patineur professionnel, après un programme court, exécuté sans bavure le 14 février 2010 lors des Jeux Olympiques d'hiver se déroulant au Canada. Cet athlète, pour en arriver là, a probablement dû faire beaucoup de sacrifices. Ce thème se retrouve dans la pièce « Lames » de la compagnie La Vague Régulière, mise en scène par Kristel Largis-Diaz (l'actrice principale) avec l'aide de la dramaturge Louise Brzezowska Dudek. Nous avons vu cette pièce le mercredi 1er février 2023 au théâtre DSN à Dieppe (Dieppe Scène Nationale).  Sorte de conte du réel, cette création nous plonge entre cinéma et théâtre. En effet, nous naviguons entre plusieurs tableaux, plusieurs souvenirs.

On suit l'histoire d'Eugénie, une jeune patineuse à qui l'on promet (comme à beaucoup d'autres) un avenir flamboyant dans la discipline. Très vite elle doit apprendre à gérer la pression des compétitions, des « copines », de l'emploi du temps, de la puberté et de l'entraîneur qui a de plus en plus d'emprise au fil du temps. Nous suivons donc le cheminement intime de la patineuse, nous sommes à sa place durant une heure quinze, dans son corps et dans sa tête. De plus la pièce s'efforce de nous montrer sincèrement la réalité de ce sport chez les jeunes filles et, à travers celle-ci, la dénonce. Elle interroge également le regard que la société porte sur les femmes.

Nous retrouvons dans ce petit monde (ce microcosme) Eugénie, interprétée par Kristel Largis-Diaz, ancienne patineuse professionnelle, Judith, copine

d'Eugénie, interprétée par Diane Kristanek et enfin Carl, l'entraîneur, interprété par Romain Tamisier. Ces personnages évoluent dans la scénographie réaliste et épurée de Sévil Grégory, sous les lumières de  Juliette Besançon avec les créations musicales et sonores de Frédéric Minière.

Dès lors comment la scénographie de Sévil Grégory met-elle en valeur le monde du patinage tout en critiquant différents aspects de cette pratique ?

En premier lieu nous avons pu découvrir la pièce au DSN, petit théâtre favorisant un rapport plus intime avec les spectateurs. C'était un dispositif scénique classique en frontal.

- La scène et l'avant scène sont composées d'une patinoire, représentée symboliquement par du sable, patinoire qui se métamorphose grâce à un éclairage zénithal et qui la rend soit plus givrée soit plus opaque et même festive lors de l'anniversaire de Judith par exemple avec des jeux de couleurs, accentuant le côté superficiel de la fête.

De plus, le sable permet de laisser des traces ce qui rajoute du réalisme car nous pensons directement aux traces faites dans la glace. [pic 2]

L'arrière scène est séparée grâce à un rideau transparent qui permet de créer un effet de distance. Derrière ce rideau se trouve le bureau de l'entraîneur où a lieu la scène de la balance. Scène marquante où les filles du club doivent être pesées, montrant la contrainte permanente de ce sport et plus particulièrement de l'entraîneur qui prend du plaisir à les critiquer ou les complimenter. Plus généralement derrière ce rideau se trouve le monde réel, c'est une cassure entre la patinoire et le « vrai » monde. Ce rideau nous montre d'une manière assez marquée l'isolement progressif d'Eugénie qui se situe la plupart du temps en dehors du vrai monde. Les rares fois où elle sort de la patinoire, c'est pour pleurer avec la scène de la baignoire ou bien pour se faire peser. On comprend donc que le sport la suit partout, à la patinoire comme à l’extérieur. En addition, le scénographe a  choisi les bancs pour symboliser les vestiaires, bancs d'abord partagés puis individuels sur la fin de la pièce lorsque l'ego des personnages prend du volume. Le bureau de l'entraîneur représente l'autorité et nous est légèrement dissimulé,, une façon de rappeler qu'on ne voit que le côté spectaculaire de la discipline et moins sa face cachée.

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