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Y a-t-il toujours une grève triompher des réclamations ?

Analyse sectorielle : Y a-t-il toujours une grève triompher des réclamations ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Janvier 2015  •  Analyse sectorielle  •  894 Mots (4 Pages)  •  809 Vues

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La grève est-elle toujours le bon moyen pour faire

triompher des revendications ?

Dans un article sous-titré "Chronique d’une capitulation annoncée", Patrick Mignard s'interroge sur le sens et l'efficacité de la grève aujourd'hui, dans le cadre d'évolution du capitalisme qui parcellise et isole les salariés dans des métiers, emplois et statuts très divers. Ce moyen traditionnel et non-violent de lutte aurait-il besoin d'être repensé ?

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"La dernière lutte des cheminots, aussi légitime et justifiée soit-elle, repose cette question qui devient lancinante depuis des décennies. La grève – arrêt collectif du travail – avait, à son origine un but bien précis : montrer au patron qu’il avait besoin de ses salariés et que si ceux-ci arrêtaient leur travail, il perdrait beaucoup d’argent. C’était donc un excellent moyen de pression, l’instrument d’un rapport de force posant la question : qui cèdera le premier ?

L’évolution du capitalisme a modifié les données d’utilisation de cette arme :

- L’organisation industrielle du travail, en multipliant les catégories de salariés a divisé ce qui pouvait apparaître comme un bloc homogène. Le patronat a d’ailleurs habilement joué sur cette division potentielle pour affaiblir la grève.

- La « liberté du travail » – présentée comme une valeur essentielle a été un élément supplémentaire pour affaiblir le mouvement de grève – condamnation des « piquets de grève ».

- L’éclatement des structures de l’entreprise, en multipliant les sites de production a rendu difficile la communication et l’expression de la solidarité.

- La mondialisation de la production, par l’apparition d’entreprises délocalisées et d’un marché mondial de la force de travail, a relativisé le poids des salariés dans le rapport de force avec le Capital au point de rendre le recours à la grève obsolète.

- La manipulation de l’opinion publique par les médias a exercé, et exerce, une pression constante pour dénoncer la grève « preneuse d’otages » auprès des usagers et clients.

La grève n’est donc plus ce qu’elle était au 19ème siècle et même au 20ème, ou du moins, son efficacité est à revoir. Il est évident que les syndicats de salariés auraient dû, à la fois, être attentifs à cette évolution et réfléchir à la nouvelle donne imposée par le Capital. Largement divisés, encroûtés dans des intérêts bureaucratiques et politiciens, ils n’ont rien vu – ou voulu voir - venir. Leurs méthodes d’actions sont restées ce qu’elles étaient au 19ème siècle avec l’efficacité (sic) que l’on peut observer aujourd’hui. La grève, en l’état actuel de l’économie mondiale capitaliste, peut devenir une arme à double tranchant et se retourner contre les salariés, non seulement elle permet de constituer un excellent prétexte pour liquider une entreprise jugée « pas assez rentable », mais sa « production » peut être aujourd’hui largement compensée par d’autres produits, et si ce n’est pas le cas, l’impopularité – appuyée par les médias – isole les salariés

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