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La musique.

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Par   •  3 Octobre 2021  •  Dissertation  •  2 407 Mots (10 Pages)  •  350 Vues

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La musique

Musique, langage

L’art c’est un langage, c’est entendu, mais un langage qui s’adresse à l’homme par les quatre sens : la vue et le toucher avec la sculpture, peinture, décoration, architecture, etc., et par l’odeur et le goût dans l’art culinaire. Mais l’oreille est écartée de ces langages. La musique vient combler cette lacune.

La musique en tant que langage a son écriture, sa grammaire, sa syntaxe. Chaque volet de ce triptyque est chargé de possibilités immenses. Les sept notes de la gamme sont étoffées de sept bémols ou dièses ; le piano par exemple a 7 1/2 octaves sur son clavier, allant du très grave au très grêle, de sorte que les combinaisons de notes peuvent aller à l’infini par le jeu mathématique de la fantastique progression géométrique des notes employées une à une ou plusieurs en même temps, par les différentes durées des notes qui vont de la blanche à la quadruple croche, par les clefs qui changent de ton, par les rythmes qui modifient l’allure.

Toutefois ce fatras de combinaisons est discipliné, c’est-à-dire soumis aux règles du contrepoint qui avaient abouti à la fugue. En d’autres termes, certaines notes ont des affinités sonores avec d’autres notes et tout autre mariage de sons choque l’oreille. La musique moderne veut justement choquer, en faisant fi de ces disciplines, tâchant de se libérer de ces traditions millénaires par des moyens impensables de rupture de rythmes, d’harmonies habituelles, de phraséologie musicale conventionnelle. Ce seront alors les cacophonies apparentes mais progressivement assimilées par notre goût musical, à grand effort et peine, car en général le génie du compositeur se cache dans ces spéculations sonores insolites. Aussi je ne m’arrêterai pas aux besoins impérieux de l’homme moderne, de libération de l’orthodoxie dans l’art, cela dépasserait le cadre de cette planche et de mes connaissances.

Il est intéressant de se rendre compte avec quelle abondance de nuances s’exprime la musique rien qu’en constatant quelques annotations sur les partitions, comme : adagio, largo, largo maestoso, larghetto, lento, lento sostenuto, religioso, andante, andante moderato, andante moderato, cantabile, appassionato, smorzando, rallentato, agitato, più mosso, vivace, allegro, allegro con brio, allegro poco, allegro ma non troppo, allegro energico, appassionato, flebile dolcezza, dolce con espressione, perpetuum mobile, forte, fortissimo, presto, prestissimo, rubato…

Cette véritable exposition d’expressions s’élargit encore avec le nombre de formes  d’extériorisations en tant que, par exemple : chansons, ritournelle, ballades, berceuses, sérénades, romances, mélopées, lieds, sonates, sonatines, menuets, divertissements, moments musicaux, fugues, interludes, impromptus (que Cortot décrit comme des instantanés de l’âme), caprices, humoresques, variations, études, fantaisies, préludes, bagatelles, nocturnes, élégies, pastorales, rhapsodies, concerts symphoniques, ouvertures, opéras…

Musique religieuse : cantate, messe, oratorio, litanie, Te Deum, requiem, choral ;

Danses : chaconnes, gigues, tarentelles, valses ;

Marches : nationales, militaires, nuptiales, funèbres ;

Elle se complique par les styles, comme par exemple : antique, baroque, classique, léger, profond, dramatique, lyrique, chromatique, grandiose, solennel, moderne…

Ce langage universel a pourtant ses dialectes, si l’on peut s’exprimer ainsi, puisque chaque pays, chaque région du pays a sa musique propre. Mais la musique a ceci d’universel que l’homme, là où il se trouve, devant la mélodie qui le berce, fait agenouiller ses mauvais instincts et oublie les laideurs du monde. C’est cette communion de l’humanité entière que la musique a pu forger par son fluide psychologique merveilleux.

Parfois, l’homme veut concrétiser le son par des formes. Walt Disney a « traduit » au cinéma une symphonie de Beethoven en des éclaboussements de lumière, de lignes et de formes abstraites coloriées changeant harmonieusement au rythme de la partition avec une synchronisation et un dynamisme inouïs. A deux siècles d’intervalle, deux génies, Beethoven/Disney, se sont tout d’un coup fondus en une seule âme pour créer un ensemble inoubliable, unique inégalable.

Le langage musical est, avant tout, une pudeur. Ce que l’homme hésite à dire avec les mots, les sentiments qu’il craint d’extérioriser par des paroles, il les exprime facilement avec la musique et comme l’homme est un animal sociable qui veut communiquer ses espoirs, ses craintes, ses pensées, il a trouvé, dans la musique, le moyen d’exprimer son idéal. Et ce seront les chants d’amour, d’inspiration de tristesse, de souffrance et de joie. Le poète les mettra en vers : « Les sanglots longs des violons de l’automne… »

En effet, le langage musical ne s’adresse pas à notre intelligence, mais à notre âme, puisque celui qui l’a composé, n’a pas composé avec son intellect, mais avec son imagination. Ce langage, plus que de l’entendement, est un verseur de jouissance ou de tristesse, de soumission ou de révolte, de molle indolence ou d’appel irrésistible à l’action. Les diverses phases de la musique nous plongent dans des états correspondant à leur insinuation : le largo dans l’inspiration religieuse, l’andante nous invite à la dignité et à la noblesse, l’adagio nous rend à la vie sociale, l’allegro nous apporte la joie…

La musique classique, dans sa langue, pourra décrire une scène aussi sûrement que le pinceau du peintre. Nous voyons dans notre imagination danser les paysans dans la « Pastorale » de Beethoven, ou bien les éclairs quand le tonnerre éclatera vers la fin de cette symphonie ;  nous y entendons le gazouillis des oiseaux. Comme nous entendons les cliquetis des os dans la « Danse macabre » de Saint-Saëns. A côté de ces descriptions musicales, nous trouvons dans la musique classique des abstractions sublimes mais inexplicables.

Que veulent prouver les admirables accents du « concerto pour violon » de Mendelssohn par exemple ? Rien de concret sinon un alliage de sons, d’arpèges, de développements sonores qui pourtant flattent l’oreille et attendrissent l’âme. Comment ? Mystère ! Cette guirlande de notes liées, cette cascade de notes perlées semblent épouser les chemins nébuleux de notre moi intérieur dans ses retranchements les plus intimes. Avec leur subtilité, leur contour, leur finesse, leur diversité nuancée, elles semblent suivre le cheminement  de nos sentiments les plus inaccessibles.

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